Oeuvres complètes de P. Corneille, Volume 6

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chez Napoléon Chaix et Cie., imprimeurs-éditeurs, 1864
 

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Popular passages

Page 434 - Pour vouloir d'un œil sec voir mourir ce qu'on aime. L'effort en est barbare aux yeux de l'univers, Et c'est brutalité plus que vertu suprême.
Page 450 - A peine je vous vois, que mes frayeurs cessées Laissent évanouir l'image du trépas, Et que je sens couler dans mes veines glacées Un je ne sais quel feu que je ne connais pas. J'ai senti de l'eStime et de la complaisance, De l'amitié, de la reconnaissance; De la compassion les chagrins innocents M'en ont fait sentir la puissance; Mais je n'ai point encor senti ce que je sens.
Page 455 - Je le suis, ma Psyché, de toute la nature. Les rayons du soleil vous baisent trop souvent; Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent; Dès qu'il les flatte, j'en murmure : L'air même que vous respirez Avec trop de plaisir passe par votre bouche; Votre habit de trop près vous touche; Et, sitôt que vous soupirez, Je ne sais quoi qui m'effarouche Craint, parmi vos soupirs, des soupirs égarés.
Page 208 - S'il les falloit porter moins comme Agésilas Que comme votre créature, Et montrer avec pompe au reste des humains En ma propre grandeur l'ouvrage de vos mains? Si vous m'avez fait roi, Lysander, je veux l'être. Soyez-moi bon sujet, je vous serai bon maître : Mais ne prétendez plus partager avec moi Ni la puissance, ni l'emploi.
Page 36 - L'aversion de Rome et l'amour de Carthage. Vous aimez Lœlius, vous aimez Scipion, Vous avez lieu d'aimer toute leur nation ; Aimez-la, j'y consens, mais laissez-moi ma haine. Tant que vous serez roi , souffrez que je sois reine, Avec la liberté d'aimer et de haïr, Et sans nécessité de craindre ou d'obéir. Voilà quelle je suis, et quelle je veux être. J'accepte votre hymen, mais pour vivre sans maître; Et ne quitterais point l'époux que j'avais pris, Si Rome se pouvait éviter qu'à ce prix....
Page 375 - Eh bien ! Madame, il faut renoncer à ce titre, Qui de toute la terre en vain me fait l'arbitre. Allons dans vos États m'en donner un plus doux; Ma gloire la plus haute est celle d'être à vous. Allons où je n'aurai que vous pour souveraine, Où vos bras amoureux seront ma seule chaîne, Où l'hymen en triomphe à jamais l'étreindra; Et soit de Rome esclave et maître qui...
Page 266 - Un grand destin commence, un grand destin s'achève : L'empire est prêt à choir , et la France s'élève ; L'une peut avec elle affermir son appui , Et l'autre en trébuchant l'ensevelir sous lui.
Page 208 - Et tirant toute à vous la suprême puissance, Vous me laissez des titres vains. On s'empresse à vous voir, on s'efforce à vous plaire; On croit lire en vos yeux ce qu'il faut qu'on espère; On pense avoir tout l'ait quand on vous a parlé.
Page 347 - ... C'en est le sentiment qui forme tous les nôtres ; Lui seul allume, éteint ou change nos désirs : Les objets de nos vœux le sont de nos plaisirs. Vous-même qui brûlez d'une ardeur si fidèle , Aimez-vous Domitie , ou vos plaisirs en elle ? Et quand vous aspirez à des liens si doux , Estrce pour l'amour d'elle, ou pour l'amour de vous?
Page 86 - Othon, c'est qu'on n'a point encore vu de pièce où il se propose tant de mariages pour n'en conclure aucun.

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