rang sera récompensée d'une médaille d'argent petit module; que celle qui a été classée au second rang vaudra à son auteur une médaille de bronze; que la troisième enfin sera encouragée par une mention honorable. L'ouverture des plis cachetés joints à ces travaux ayant fait connaître que M. Achille Millien est l'auteur des deux poëmes classés au premier et au second rang, et que M. Louis Oppepin, de Nevers, est l'auteur de « Fleur et Bengali », l'Académie a décidé que les deux premières récompenses se fondraient en une seule et qu'il sera décerné: A M. Achille MILLIEN, une médaille d'argent; LA PAIX, PAR. M. ACHILLE MILLIEN, LAURÉAT. Artem impendere vero. Sur le chemin poudreux le galop d'un cheval Où va-t-il ?... C'est la nuit, nuit de mai, nuit d'amour, Il s'élève du sol que tapissent les mousses Un bruit mystérieux avec des senteurs douces, Descend des profondeurs de l'azur étoilé. Les rossignols chanteurs veillent ; la lune blanche Son calme autour de toi : l'orage est dans ton cœur! C'est un souffle infernal de colère et de haine Qui contracte ton front farouche et qui t'entraîne - Ce rival détesté, dont l'image te suit Ont jeté dans ton âme un courroux sans raison. Le vertige t'a pris, une fièvre soudaine A versé comme un flot embrasé dans ta veine. Pars donc ! - Et, vers le toit où cet homme sommeille, Te voici galopant aussi prompt que l'éclair! Cependant des accords se répandent dans l'air. << Loin du tracas servile et des troubles humains, Il ne modère pas sa course, il l'accélère, « A l'heure où l'ouragan gronde avec violence, L'oiseau s'ébat en paix, car l'ouragan a fui Moins ardent, le cheval sur les cailloux qu'il broie Mais du même concert d'autres notes encore Ici c'était la voix des sources cristallines Qui bruissaient dans l'ombre au flanc vert des collines: « Si la tempête trouble un instant le flot pur, Se reflète au miroir de notre onde sans ride. Et ton cœur comme nous réfléchira le ciel, L'allure du cheval sur la route sonore O passant soucieux, tu nous fuis vainement. |