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simples c'est qu'ils ont tous sans exception, à quelque variété qu'ils appartiennent, la même somme d'azote digestible que l'équivalent type, le foin.

Ainsi donc, on pourra dresser une table d'équivalents nutritifs aussi exacte qu'on voudra, la grande loi de la variété des aliments est et demeure inéluctable. Il est évident que celui qui voudrait fourrager des vaches laitières exclusivement avec du trèfle perdrait de la matière azotée. Le même inconvénient aurait lieu a fortiori si l'on ne donnait au bétail que des graines ou des tourteaux, en supposant que la partie intéressée acceptat longtemps ce régime incendiaire. Il est non moins certain que celui qui, exemple trop fréquent, hélas! ne donne à ses bêtes que de la paille supporte une énorme déperdition de matière non azotée. Le foin luimême, l'aliment type que l'on prend pour terme de comparaison, sera en partic perdu pour l'alimentation, si le but poursuivi réclame une relation nutritive supérieure à celle du foin. Certainement, on pourra engraisser un bœuf, rien qu'avec du foin; en procédant ainsi, on fera même de la graisse de première qualité, mais celle-ci coùtera cher, parce que le foin n'a pas la relation nutritive propre à l'engraissement et qu'il faudra 100 kil. de foin pour engraisser autant qu'avec 60 kil. de trèfle. S'agit-il d'entretien ou de production du lait qui réclament la relation nutritive du foin, le trèfle perd une grande partie de sa supériorité : lui, dont l'équivalent était 60 pour l'engraissement, il ne vaudra plus que 90 pour ce cas nouveau.

J'espère avoir réussi à faire comprendre que mes équivalents simples ont une valeur fixe, nonobstant la nécessité de les subordonner à la relation nutri

tive, car celle-ci s'impose partout et toujours. Se bornat-on à établir l'équivalence entre des principes immédiats de même nature, provenant de végétaux analogues et doués du même degré de digestibilité, à comparer une tige à une tige, une racine à une racine, une graine à une autre graine, il n'y a pas moyen, dans aucun cas, d'éluder la relation nutritive. Une carotte ne saurait être comparée à une carotte, si l'on change la relation nutritive; l'équivalence ne saurait s'établir même entre deux morceaux d'une même betterave, si l'un est administré à la faveur d'une relation nutritive convenable, tandis que l'autre sera donné contrairement au grand principe de la relation nutritive en dehors duquel il ne peut y avoir d'alimentation rationnelle.

Mais, dira-t-on, si la relation nutritive est toutepuissante, qu'elle sera l'utilité de vos équivalents nutritifs? Ils permettront au cultivateur le moins fort en arithmétique de supputer la valeur en foin de sa récolte et le nombre de bêtes qu'il pourra conserver avantageusement. Autant de fois il trouvera 15 kil. de foin dans son addition, autant de rations. de production sur lesquelles il pourra compter. Au moyen des équivalents nutritifs, le campagnard que les

chiffres effraient, celui même qui n'a jamais noué aucune relation avec les premières règles de l'arithmétique, saura bien vite quels sont les aliments les moins chers et partant quelles sont les denrées qu'il a intérêt à vendre et quelles sont celles qu'il peut avantageusement livrer à la consommation. Pour faciliter ce calcul, j'ai mis en regard de mes équivalents simples, dans le tableau n° 7, le prix que ces mêmes équivalents acquièrent par la consommation, selon que le foin est à 10 fr. le quintal

ou à 6 fr. Le prix de 10 fr. correspond à la disette, c'est celui qui a régné ici toute l'année; celui de 6 fr. se retrouve dans les temps d'abondance. J'ai coté les aliments en perte ou en bénéfice, à l'aide des signes et ou, mais on ne doit y voir que des indications générales susceptibles de se modifier suivant la variation des cotes commerciales.

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Tableau no 7.

Equivalents nutritifs simples.

Le signe indique que le prix est supérieur à la valeur commerciale; le signe annonce le contraire, et le signe = s'applique à l'égalité des prix.

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En parcourant le tableau qui précède, on reconnaît bientôt :

1° Que le foin de pré peut toujours être économiquement remplacé par un mélange des pailles avec les aliments supérieurs;

20 Que trois classes d'aliments sont d'un usage économique dans tous les cas. Ce sont les graines de légumineuses, les tourteaux et les fourrages légumineux;

30 Que les tubercules, les racines et les pulpes n'occasionnent jamais de perte; que ces aliments sont très-économiques dans la disette et encore suffisamment rémunérateurs dans les temps ordinaires;

4o Que les graines de céréales peuvent être fourragées sans perte quand le foin est cher, et qu'en toute autre circonstance elles constituent une chère nourriture, par rapport au foin;

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