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SCIENCES

NOTE

SUR

UNE DÉSARTICULATION DE LA HANCHE,

PAR M. LE D' GILBRIN,

MEMBRE TITULAIRE.

Messieurs,

Vous avez bien voulu, dans une de nos dernières réunions, m'inviter à vous rendre compte d'une opération que j'ai récemment pratiquée à l'hôpital Bonsecours. Je viens aujourd'hui, pour vous obéir, vous en donner une relation que je m'efforcerai de rendre aussi succincte que possible, afin de ne pas abuser de vos instants.

Le jeune Guillaume Renkes, âgé de onze ans, urphelin, pensionnaire de l'hospice Saint-Nicolas, à titre d'enfant assisté, fut admis à l'hôpital Bonsecours à la fin de l'année dernière pour y subir l'amputation de la cuisse gauche, nécessitée par une tumeur blanche ulcérée du genou. L'état de débilitation de cet enfant était tel que mon collègue chargé du service de chirurgie pendant le deuxième semestre ne crut pas, et avec raison, devoir entreprendre l'opération, avant d'avoir mis le malade en état de la supporter par un traitement reconstituant.

Quand je pris le service au commencement de

cette année, je dus continuer pendant assez longtemps encore le traitement institué par mon collègue, et qui consistait dans l'emploi des toniques et des analeptiques, notamment du sang et du rhum, a doses relativement élevées.

Enfin, le 23 février dernier, cédant aux instances du petit malheureux qui me suppliait de le débarrasser d'un membre devenu pour lui la source de douleurs continuelles et intolérables, je me décidai à lui donner satisfaction.

L'enfant fut anesthésié par le chloroforme, et avec le concours de mes excellents confrères et amis, MM. les docteurs Winsbach, Périn, Barth, Rosman et Haas, mes collègues aux hôpitaux de la ville, je procédaí à l'amputation de la cuisse. Sans entrer dans les détails de l'opération, je me bornerai à vous dire qu'au moment de scier le fémur, je reconnus que cet os était malade non-seulement au voisinage de la tumeur, mais dans toute son étendue. Mes confrères furent d'avis, comme moi, qu'il était nécessaire de l'extirper dans sa totalité, et je dus, séance tenante, transformer mon opération, et procéder à la désarticulation coxo- fémorale, que je pratiquai en me rapprochant autant que possible de la méthode du docteur Lacauchie, un de ces nombreux professeurs dont notre hôpital militaire d'instruction avait autrefois à s'enorgueillir.

L'opération se termina heureusement, el notre petit malade en supporta parfaitement les suites; la fièvre fut très-modérée; le dix-huitième jour après l'opération, je lui permis de se lever, et quelques jours après, de se promener dans l'hôpital à l'aide de béquilles. Enfin le trente-quatrième jour après l'opération, la plaie était complétement cicatrisée,

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