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Il devint président du Comice agricole de Metz, fondé par M. André, membre de l'Académie.

Près des plaques de marbre des Tschudy, l'archéologue remarquera des tombes rustiques couvertes de mousse et affectant la forme de croix ansées du moyen âge. Les branches de la croix sont reliées par quatre moulures découpées à jour, de façon à former une auréole. Au sommet se voit un petit creux c'est l'ancien lacrymatoire des païens conservé par le christianisme. Ce sont les tombes des laboureurs de Colombey, Coincy et d'Aubigny, parce que ces trois hameaux forment une seule paroisse depuis des siècles; l'église est à Colombey et la maison de cure à Coincy. Le nombre des communions à Pâques, 1770, était de 100; les revenus de la fabrique se chiffraient par 6 livres et ceux du curé par 500 livres.

L'église de Colombey, entourée de son modeste cimetière, sert encore aujourd'hui de paroisse. Isolée' au milieu d'une forêt de sapins, dominant un vallon dans lequel se joue le ruisseau d'Aubigny. Ce pieux édifice fait admirablement dans le paysage. On comprend que ce tableau ait séduit un artiste comme M. Simon; mais, en elle-même, l'église de Colombey ne présente de remarquable à l'œil du passant que son clocher roman. Ses fenêtres à plein-cintre, ses colonnettes à tailloir, leurs chapiteaux à crosses accusent le faire du treizième siècle. Ce qui caractérise encore mieux cette époque pour nos contrées,

Cet isolement, qui a son charme pour les peintres, n'est pas sans danger. Des malfaiteurs, en 1875, se sont introduits dans le clocher et en ont fait tranquillement sortir la cloche. On ne s'est aperçu du vol que le dimanche suivant, quand il s'agit d'appeler les fidèles à l'office divin.

c'est la baie cintrée formant arcade principale et inscrivant deux arcades secondaires soutenues par une colonnette ronde au chapiteau écrasé avec deux crosses sur deux faces, tandis qu'il est taillé perpendiculairement sur les deux autres. Le clocher était à double bâtisse comme ceux de Longuion et de Morlange qui existent encore, et comme l'était celui de Weymerange près Thionville. L'église de Colombey aura été ornée d'un clocher à aiguille quand on a démoli l'édifice roman qui cadrait par son architecture avec le clocher, présentant un portail à pleincintre comme ceux qui se voient encore à Méy' et à Chérisey, des fenêtres étroites comme celles d'Olley et terminé vers l'Orient par un chœur voûté à culde-four, comme l'oratoire des Templiers à Metz et comme autrefois l'église de Sainte-Marie à la citadelle et notre cathédrale.

Cette église romane a été travestie en une grange plafonnée, reliée à un chœur à trois pans, le tout éclairé par des fenêtres cintrées sans caractère. On reconnait de suite un chef-d'œuvre architectural du dix-huitième siècle. Cette église a été rebâtie aux frais des religieux de Senones, en qualité de décimateurs de la paroisse, peut-être quand le vénérable dom Calmet en était abbé. Lorsque l'érudit bénédictin est venu récolter dans notre pays mosellan les immenses matériaux qui l'ont aidé à composer son Histoire de Lorraine, il est probable qu'il a négligé de venir visiter les travaux de son église de Colombey. Il ne savait pas que ce lieu était consacré à Dieu sous le vocable de saint Nabor. Dans sa Notice

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Voir le dessin très-minutieusement exact qu'en a donné M. Victor Jacob dans la Revue d'Austrasie.

de la Lorraine, où il consacra un article à notre village, il a mis des points en attendant les renseignements sur le nom du saint patron de cette paroisse. Si l'on rebâtit le château de Colombey, le propriétaire actuel profitera peut-être de la présence des maçons en ce lieu pour faire restaurer l'église. Il serait à désirer qu'on lui rendit le cachet architectural qu'elle avait au treizième siècle. Le parc, le château et l'église de Colombey deviendraient le but de la plus charmante et instructive promenade des environs de Metz.

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A Bellevoye so

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