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dre d'une certaine crainte. Il n'est pas aisé d'exposer, en connaissance de cause, le résumé de travaux aussi variés que le sont les vôtres, et de parler avec compétence - je dirais volontiers de omni re scibili fet de quibusdam aliis). Plus qu'à tout autre, il m'est interdit d'avoir de telles prétentions. Le seul vœu qu'il me soit permis de former, c'est d'arriver au terme de cette revue sans trop de défaillances, et sans vous causer trop de fatigue. Appelez donc à vous, Messieurs, tout votre courage. Faites provision de patience. Pour ne pas la mettre à une trop rude épreuve, j'emploierai tous mes soins, toutes mes facultés et.

Si de vous agréer je n'emporte le prix

J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris.

Personnel.

Il est bien rare qu'il se passe une année sans que nous ayons à déplorer la mort d'un ou de plusieurs de nos confrères. Il y a environ cinq mois, nous avons eu la douleur de perdre M. Clercx, conservateur honoraire de la Bibliothèque de notre ville. Reçu membre titulaire de l'Académie en 1847, M. Clercx en a rempli pendant plusieurs années les fonctions de secrétaire-archiviste avec le zèle et l'activité qu'il apportait en tout.

Nos Mémoires et ceux de la Société d'archéologie contiennent de lui nombre de notices intéressantes. La Bibliothèque lui doit un catalogue des manuscrits de l'histoire de Metz qui atteste une grande érudition et une rare habileté à déchiffrer les écritures anciennes. Les travailleurs de tous pays ne connaissent que trop ce répertoire précieux et le consultent

souvent dans leurs recherches. Je suis en situation de le constater fréquemment.

Si je ne devais parler ici que des travaux de notre confrère, j'aurais ample matière à développement. Je pourrais m'étendre sur l'organisation de la Bibliothèque et des musées, à laquelle il a collaboré pour sa bonne part. Mais il y a quelque chose de mieux à en dire c'était un homme bon, aimable, d'humeur égale, rempli d'affabilité, simple dans ses manières et toujours prêt à rendre service. C'est une grande perte pour les hommes d'étude; c'en est une plus grande encore pour ceux qui ont été unis à lui par les liens de l'amitié.

Dans la classe des membres correspondants, la mort est venue nous enlever M. Poulmaire. M. Poulmaire était un agriculteur..... disons mieux, un agronome, d'une instruction profonde, d'une intelligence rare et d'une expérience consommée. Plus que personne, il avait compris la vérité de cette maxime :

La chimie appliquée à l'agriculture en faisant de la terre un corps vivant qui digère et s'assimile des éléments de nutrition, sert moins nos intérêts éphémères que ceux de nos descendants qui trouveront le sol fertilisé par nos idées plus encore que par nos sueurs » (TOMMASEO). La perte de M. Poulmaire sera particulièrement sensible à notre Compagnie. Dès son origine, elle a prouvé combien elle faisait d'état de ces hommes qui exercent le plus honnête, le plus utile et finalement le plus noble de tous les métiers.

Ces lignes étaient écrites et rien ne pouvait me faire prévoir que j'eusse quelque chose à ajouter à

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cette partie du compte rendu qui réveille parmi vous d'affligeants souvenirs, lorsqu'il y a huit jours à peine, vous avez été cruellement frappés, Messieurs, par une nouvelle aussi douloureuse qu'inattendue. Vous appreniez que votre ancien Président, l'hovenait de succomber à la norable M. Maguin,

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suite d'une courte maladie. Quelques semaines auparavant, nous l'avions vu encore plein de santé assister à l'une de nos réunions et y faire entendre cette parole autorisée et persuasive qui exerçait sur ses auditeurs une séduction si grande. Qui de nous eût pu croire alors que son heure fût si proche? Vous l'avez reconduit à sa dernière demeure et vous êtes encore sous l'impression des adieux touchants que lui ont adressés notre premier Magistrat municipal, votre Président et M. le baron Lanier. Que pourrait-on ajouter de plus aux éloges si mérités que ces trois amis ont cru devoir lui décerner en le quittant? Nature sympathique autant qu'intelligence élevée, notre confrère joignait à des connaissances étendues et variées deux qualités qui, en rehausune distinction sent singulièrement la valeur : exquise dans les manières, et une extrême urbanité dans les relations. De tels vides au sein de notre Compagnie seront toujours difficiles à combler..... Présenté par MM. Maurouard et Raillard, M. Maguin, à la suite d'un remarquable rapport de M. le président de chambre Serot, avait été élu, le 28 avril 1864, membre titulaire de l'Académie de Metz.

De cette même classe des membres titulaires, M. le docteur Didion, M. le baron Lanier, M. le pasteur Cuvier, et M. Petsche, ingénieur des ponts et chaussées, ont demandé à passer dans celle des associés-libres non résidants. L'impossibilité d'assis

ter à nos séances justifie cette décision prise par nos confrères. Mais quelle que soit la section de notre Compagnie à laquelle ils appartiennent d'ailleurs, notre recueil s'ouvrira toujours avec empressement pour donner place à leurs intéressants travaux.

Ces pertes, ces mutations, toujours regrettables, ont été comblées par des admissions nouvelles dont vous n'avez qu'à vous applaudir.

Dans la classe des membres titulaires, vous avez fait entrer successivement :

M. Maurice, géomètre, qui a exécuté sur une très-grande échelle un magnifique plan de la ville de Metz;

M. Burtaire, délégué du maire près les écoles municipales, auteur de poésies et traducteur d'ouvrages relatifs à l'enseignement;

M. le comte Maurice de Pange qui s'occupe avec ardeur de recherches généalogiques et de travaux d'histoire intéressant notre pays.

M. Antoine, qui faisait déjà partie de la Compagnie en qualité de membre agrégé.

Parmi les membres correspondants, vous avez nommé :

M. Eug. de Vignaux, de la Société des Gens de Lettres, auteur d'une importante étude sur Lamoignon de Malesherbes;

M. l'abbé Hermann Kuhn, à qui l'on doit plusieurs publications intéressantes d'archéologie et d'histoire locale;

M. Le Tellier, ancien professeur de rhétorique au collége de Lisieux, auteur d'ouvrages nombreux de philologie;

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Dans la section des membres agrégés, vous avez élu M. Lametz, chef d'une importante fabrique de noir animal située aux portes de notre ville. Notre nouveau confrère se préoccupe vivement d'appliquer les récentes découvertes qui se font dans les sciences, — surtout en électricité, — au perfectionnement des procédés de fabrication en usage dans l'industrie qu'il exploite.

Enfin vous avez réservé la plus haute dignité dont vous pouvez disposer, celle de membre honoraire, à M. de Bouteiller et à M. le baron de Salis. Cette distinction méritée est un témoignage de la haute estime en laquelle vous tenez les travaux, le zèle et les connaissances profondes et variées de nos deux honorables confrères. Sortis l'un et l'autre de l'École polytechnique, MM. de Salis et de Bouteiller nous ont fait voir qu'une grande aptitude pour les sciences exactes n'a rien d'exclusif et peut s'allier au goût littéraire le plus délicat, au sens critique le plus fin et le plus éclairé dans toutes les questions d'art et d'histoire. Cette année, comme les précédentes, leur précieux concours ne vous a pas fait défaut. Vous avez pu le constater plus d'une fois dans le cours de vos séances. Vous allez le reconnaitre encore dans la revue qui va suivre.

I. Travaux littéraires.

Observations sur trois lettres attribuées à Pétrarque. Pétrarque est dans l'histoire des lettres une personnalité si grande qu'il ne faut pas s'étonner de voir ses moindres écrits l'objet d'une attention extrême. Aussi M. Auguste Prost s'est-il livré à une

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