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A côté de cette chambre, se trouve un petit réduit à une porte-fenêtre donnant sur le parc; cette chambre porte le nom de «chambre au divan paille»>.

Les murs en sont couleur paille et ornés dans le style Louis XVI. La frise et les voûtes du plafond cintré, décorés de fresques, dus au pinceau de l'académicien Antonelli, «Les Plaisirs d'été des petits enfants» et «L'âge d'or»; au-dessus du divan «Deucalion et Pyrrha»; au-dessus de la fenêtre «Adonis et Venus», «Procris et Cephale»; au-dessus de la porte «Le Printemps et l'été»; sur les murs, deux tableaux, «Des fleurs et des fruits» par Valeff; les meubles, en bois de tilleul, garnis de bronze, couverts d'étoffe de soie paille; un lustre en bronze doré et, sur un guéridon, un flambeau à trois branches, garni d'un abat-jour peint à l'aquarelle, sous verre. Cette chambre est suivie d'une petite bibliothèque.

Une porte-fenêtre donne sur le parc. Les murs, verts foncé, sont ornés de bas-reliefs blancs, de style classique. Le plafond, formé d'une seule voûte, est peint à fresques. Le lustre est en bronze garni de cristal: au mur, un tableau dû à Pinacre: au-dessus de la porte, menant à la chambre voisine, et au-dessus de la fenêtre «Les Bienfaits de la Paix», «Pallas et Junon accourant au secours des Grecs», travail d'Antonelli. Le mobilier est en noyer, recouvert de damas gros vert.

Cette pièce complète la série des «premiers appartements». C'est là que vivait l'Impératrice Elisabeth Alexeïevna, quand elle passait l'été à Tsarskoé. L'ornementation de ces chambres, aussi bien que le mobilier, furent renouvelés d'après les dessins de l'architecte Stassov, quand l'appartement de l'Impératrice fut détérioré, après l'incendie de 1823. C'est là qu'Elisabeth Alexeïevna passa le dernier été de sa vie. Elle maigrissait et changeait à vue d'oeil, ce qui frappait son entourage et la Cour, mais elle se réjouissait à l'idée de vivre auprès de son époux. C'est encore là qu'elle allait chercher l'isolement et le repos, après l'existence de Pétersbourg, s'occupant de lecture, d'équitation et de musique.

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Enfilade des Salles de Cérémonies donnant sur le Salon de l'Empereur Alexandre I. Grand Palais

Dans les petites armoires de la bibliothèque, se trouvent encore ses cahiers de musique. En revenant de Pavlovsk, lasse de remplir ses devoirs auprès de l'Impératrice Marie Féodorovna, elle écrivait à sa mère des lettres pleines de mélancolie: elle s'occupait avec discrétion et modestie du grand travail de sa vie, le développement de la société patriotique. C'est là que l'Impératrice recevait le vieil historiographe Karamzine, qui avait pour elle un vrai culte, et qui se laissait tellement entraîner à lire à haute voix à l'Impératrice, qu'il ne s'apercevait pas, combien il la fatiguait. C'est de là que l'Impératrice partit, en Septembre 1828, pour aller rejoindre son mari à Taganrog, dont le bon climat ne lui rendit cependant pas les forces, et où elle eut à supporter sa dernière douleur; elle mourut en route, en revenant à Pétersbourg au printemps de l'année suivante.

Un office sépare le premier appartement de celui que l'on nomme «<Appartement de l'Empereur Alexandre I.»>

La première pièce est la salle à manger, qui a deux portes-fenêtres donnant sur la grande place; les murs sont décorés en style romain et peints couleur vert d'eau avec basreliefs blancs. Le plafond représente «Le Triomphe de Bacchus»> par Antoine Canoppi, élève de Canova. Cette toile est une de celles, qui furent restaurées à l'Ermitage, en 1857. Les meubles de style ancien, en bois laqué blanc, sont recouverts de gros de Naples vert uni. Au fond de la pièce, se trouve un grand orgue; sur la cheminée de marbre, une pendule en bronze foncé représente le monument de Minine et Pojarsky à Moscou. Sur les tables, des vases de cristal, les uns clairs, les autres foncés, avec des sujets étrusques, des porcelaines de la Chine et du Japon du XVI et du XVII siècles.

A côté de la salle à manger, se trouve une petite chambre à une fenêtre, donnant sur la place. Cette chambre sert de passage à une pièce, où sont exposés les étendards. Elle est située à côté d'un escalier de fonte, que l'on voit à travers une fenêtre, pratiquée dans la cloison.

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Sur le palier de l'escalier de fonte, s'ouvrent trois portes, l'une sur la chambre verte, la seconde sur la salle aux étendards, la troisième sur la chambre voûtée. Les murs du palier de l'escalier sont en faux marbre et garnis de quatre petits bras de bronze doré, style empire. Les murs de la chambre qui précède l'escalier, sont tendus de damas blanc avec des encadrements de bois sculpté et doré, de style rococo; aux murs, deux taleaux de Rosa de Tivoli,

La chambre aux étendards a deux fenêtres, donnant sur la place; les murs en sont tendus de damas blanc, encadrés de bois sculpté et doré, de style rococo. Le plafond, tiré de ceux qui avaient été restaurés en 1857, représente Bacchus tenant une coupe en mains. Les meubles en bois doré de style Louis XV, sont recouverts de damas blanc; aux murs, une vue du Kremlin de Moscou, travail de Vorobiov et une vue de la place de Kazan par un inconnu (F. Alexeïev). La chambre est divisée en deux parties par une cloison tapissée de damas blanc, derrière laquelle aux jours de grandes réceptions, on installe un buffet de service.

La pièce suivante, donnant par trois portes-fenêtres sur la cour, est le salon de l'Empereur Alexandre I.

Les murs de ce salon sont tendus d'ancienne soie chinoise, peinte à l'aquarelle. La soie est encadrée dans des boiseries dorées, style rococo. Au plafond <<Flore et Zephire», peints par Théodore Brullov, d'après un ancien modèle, après l'incendie de 1820. Entre les fenêtres des panneaux de glaces dans des cadres de bois doré, de style rococo. Dans les coins, deux poêles gigantesques, l'un en carreaux de faïence de Hambourg, du commencement du XVIII siècle, l'autre, imité d'un ancien modèle, par Kouznetsov.

Près de la fenêtre, une pendule monumentale avec un carillon, fabriquée par Roentgen et Kitzing, à Neuwied, et datant de la fin du XVIII siècle; près de l'autre porte, un bureau en mosaïque du XVIII siècle; le mobilier est une imitation prétentieuse et fausse du style chinois de l'épo

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