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dant toute la durée du règne, à la tête de l'administration; en effet, ce ne fut qu'en 1794 à bout de forces, qu'il se démit de la charge. Jusqu'en l'an 1778, Kachkine fut, pour les affaires du palais, sous les ordres de Betski, et pour celles de la propriété sous ceux du veneur von Polmann; mais, à partir de l'année 1791, Kachkine devint administrateur en chef de tout le domaine de Tsarskoé, et on lui adjoignit des aides pour l'administration de la terre et pour celle des colons. Il est vrai qu'à dater de 1780, les affaires de la nouvelle ville de Sophie furent détachées de la direction de Tsarskoé et administrées par un préfet, un maire et un conseil municipal.

A partir du 7 Octobre 1791, le bureau des constructions et l'administration de la terre de Tsarskoé furent réunis en un seul comptoir, dit de Tsarskoé Sélo et placé sous les ordres de ce même Kachkine; au moment, où celui-ci prit sa retraite, le Conseiller d'Etat actuel Iziedinov dirigea ce comptoir jusqu'à la mort de l'Impératrice. Le préfet de la ville de Sophie fut le colonel Tokarev.

La construction de la nouvelle ville de Sophie préoccupait beaucoup l'Impératrice. Elle voulait y transférer tous les habitants du village de la cour, l'asile, l'hôpital, et elle défendit, en 1783, de construire des maisons à Tsarskoé; elle ordonna de bâtir, à Sophie, d'après trois types différents et voulut, qu'on transportât toutes les maisons de Tsarskoé dans cette ville, pour y loger tous les habitants de la première. Elle jeta, en 1771, les fondements d'une église de bois sous la protection de St. Constantin et, en 1782, elle posa la première pierre d'une cathédrale. Mais malgré tous les efforts de l'Impératrice, la ville de Sophie ne prospérait pas, tandis que Tsarskoé Sélo florissait à vue d'œil.

Catherine préféra de beaucoup Tsarskoé Sélo à toutes ses autres résidences suburbaines; c'est là que, depuis 1763, elle vecut exclusivement, à l'exception de deux ou trois années; elle y arrivait au printemps, y passait tout l'été et ne rentrait en ville qu'en automne avec les premièrs froids.

ОБЪЯВЛЕНІ Е.

ЕЯ ИМПЕРАТОРСКОЕ ВЕЛИЧЕСТВО Имяннымъ Указомъ за Собствен поручнымъ Своимъ подписантемъ Высочайше повелѣть СОИЗБОЛила учинить строжайшее прещеніе и подтвержденіе, чтобъ никто въ Царско-Сельскомъ саду птиць не дразниль, и какъ оныхъ, такъ н летающихъ не ловиль, и ни гдѣ птичьихъ гнездь не раззорял, не ломалъ деревьевъ, не рвалъ цвѣтовѣ, не поршилъ дорого, и поставленныхъ канале и скамей не обваливалъ, и ни чего не вредиль, также разставленныхъ по разнымъ прудамы для гулянія водою судовъ не портить, и ни чего на нихъ не ломать, веселъ съ собою не укосить, веревокъ не отрезывать и не отрывать, и къ островамъ не приста вать, подъ опасеніемъ заплаты пени по рублю въ пользу птичниковъ или садовниковѣ, илиже огородниковъ, кошорые за тѣмъ наблюдать имѣють, а кому платить будетъ нечѣмъ, тотъ долженствуешь работать въ саду, покуда заработаеть цѣну сей пени; чего для всѣмъ и каждому симъ и объявляется 1юня у дня 1788 года.

Affiche de l'époque de l'Impératrice Catherine II.

Musée

Elle y fêtait presque toujours le jour anniversaire de sa naissance; c'est de Tsarskoé, le 28 Juin 1763, qu'elle se mit en route pour faire son entrée solennelle à Pétersbourg, après son couronnement à Moscou. C'est à Tsarkoé qu'elle apprit la nouvelle de la brillante victoire de ses armées, à Kagoul; c'est à Tsarskoé, en 1770, qu'eut lieu le célèbre bal masqué, en l'honneur du Prince Henri de Prusse; toute la route de Pétersbourg à Tsarskoé était illuminée. C'est encore à Tsarskoé qu'en 1768, l'Impératrice se retira pour se faire vacciner, voulant donner un exemple à toute la population de son empire. Elle passa à Tsarskoé l'été mémorable de 1776, quand, après la mort de la première femme du Tsésarévitch Paul, elle se retira avec lui et passa avec son fils les trois premiers mois de deuil, essayant de cette façon de se rapprocher de Paul. Elle y conçut la pensée d'une seconde union pour son fils, qui ne quitta pour ainsi dire pas sa mère, durant tout l'été de cette année.

C'est à Tsarskoé qu'on fêta avec une solennité inusitée la fête (patronymique) de Marie Féodorovna. L'Impératrice avait fondé les plus grandes espérances sur cette nouvelle bru pour la rapprocher de son fils et faire disparaître les malentendus, qui existaient entre eux. C'est à Tsarskoé que naquirent le Tsésarévitch Constantin et le «Chevalier Nicolas» qui devait être, plus tard, l'Empereur Nicolas Pavlovitch. Aux environs de Tsarskoé en 1778, s'éleva la délicieuse résidence de Paulslust-Pavlovsk, où le Tsésarévitch Paul put, sans s'eloigner de la grande Cour, mener dans sa propriété l'existence, qu'il aimait.

Quand elle résidait à Tsarskoé Sélo avec une suite peu nombreuse, Catherine partageait son temps entre les affaires de l'état et une foule de distractions. Elle faisait quotidiennement des promenades à pied dans le parc, accompagnée des cavaliers de la cour et de ses demoiselles d'honneur, qui étaient appelées au son du cor, à la grotte, où l'Impératrice, ayant fini les travaux du matin aimait à déjeuner en compagnie de la jeunesse joyeuse. Ses petits-fils et ses petites

filles accompagnaient l'Impératrice à la promenade, qui se terminait la plupart du temps, auprès de la montagne, ou l'Impératrice se reposait et regardait la jeunesse s'amuser à glisser du haut de la montagne, ou au carousel, ou bien encore à la gymnastique. L'Impératrice aimait à s'entourer de jeunesse, et était extrêmement aimable et bienveillante avec tous ceux, qui avaient le bonheur de l'approcher. Le fait est bien connu que, dans son rôle de maîtresse de maison à Tsarskoé, elle poussait la politesse jusqu'à baisser elle-même les stores des fenêtres, dès qu'elle s'apercevait, que quelqu'un était incommodé par le soleil.

Le monde de la cour appréciait tellement l'honneur d'être invité à Tsarskoé, et par contre, détestait tant les éxigences de l'étiquette et en général le genre de vie, établi à Pavlovsk, que chacun mettait tout en œuvre pour rester le plus de temps possible à Tsarskoé et le moins à Pavlovsk. A part les personnes qui étaient toujours auprès de l'Impératrice, les généraux aides-de-camp, les chambellans et les gentilhommes de la chambre, se rendaient à Tsarskoé pour leur service de la semaine. Ces derniers étaient également de service à Pavlovsk. Il advint que Rostopchine, étant de service à Pavlovsk, ne parvint pas à trouver de remplaçant, et finit par écrire des lettres des plus impertinentes à quatre gentilhommes de la chambre, qui s'éternisaient à Tsarskoé. Il s'ensuivit une querelle, des provocations en duel. L'Impératrice s'en mela, défendit les duels, et exila Rostopchine pour un an à la campagne. C'est à partir de ce moment, que Paul se prit d'affection pour ce dernier, pensant que c'était à cause de lui, qu'il avait souffert.

En 1796, Catherine eut une attaque d'apoplexie, qui mit fin à ses jours. Elle respirait encore, quand l'héritier du trône se mit à démolir tout, ce qui avait été institué par elle. Alors commença le règne si pénible de l'Empereur Paul, règne qui ne devait durer que cinq ans.

Il est difficile de se représenter l'état dans lequel se trouva toute la Russie au moment, où le nouvel autocrate

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