détruites, on construisit, d'après le plan de l'architecte Geste, un nouveau Gostinoï Dvor en bois, et l'année suivante, la foire Alexandre fut instituée; elle devait durer trois semaines et commencer le 30 Août. Cette foire a subsisté jusqu'à la construction de la cathédrale, c'est-à-dire jusqu'au moment, où toutes les bâtisses de bois, qui encombraient la place, furent enlevées et qu'on ne laissa plus que de toutes petites boutiques le long de la clôture de la cathédrale, et qui furent détruites de fond en comble au moment de l'incendie du Gostinoï Dvor. Immédiatement après cet incendie, un ordre Impérial approuva le projet de la construction d'un nouveau Gostinoï Dvor en pierre, d'après les plans de l'architecte Nikitine. Le bâtiment fut livré au commerce, en 1866. En 1898, cette construction fut restaurée en entier, d'après un projet de l'architecte Bach; le nouveau plan comportait un petit changement de la façade; une large terrasse fut ajoutée à une galerie couverte, le long de toute la façade, donnant sur la place de la cathédrale.

Immédiatement derrière le Gostinoï Dvor, se trouve, rue Léontievskaïa, le bâtiment du gymnase de filles Marie, ouvert le 7 Février 1864. Il est logé dans une maison de la ville, où se trouvait autrefois la chancellerie du général Zakharjevski, directeur en chef des administrations du palais.

En 1908, le bâtiment fut reconstruit aux frais des institutions de l'Impératrice Marie.

Le gymnase est entretenu aux frais de cette institution et par les sommes, provenant du prix de pension payé par les élèves (80 roubles par an). Ce gymnase comprend sept classes.

En remontant la rue Léontievskaïa jusqu'à l'angle de la rue Srednaïa, il faut tourner à gauche. Au coin de la rue de l'Orangerie, dans la maison appartenant actuellement à N. A. Tiran, on avait organisé, à la fin du règne de l'Empereur Nicolas, un cercle pour la société de Tsarskoé Sélo. Les directeurs en étaient: le général Zakharjevski, le

camarade d'éducation du Tsésarévitch Alexandre, Patkul, et l'un des conseillers de l'administration des palais. L'héritier était membre honoraire de l'assemblée et daignait parfois honorer de sa présence les bals qui s'y donnaient. Les dames y venaient en robes montantes, les militaires en redingote avec épaulettes, les directeurs seuls mettaient l'uniforme. Un jour, l'Empereur Nicolas, témoigna à Patkul son mécontentement que, en sa qualité de propriétaire de Tsarskoé, on ne lui eut pas offert de faire partie du cercle. Le lendemain matin, les trois directeurs demandèrent à l'Empereur d'accepter le titre de membre honoraire. Sa Majesté consentit, et la veille d'un des «Mercredis» il fit dire, qu'il honorerait la soirée de sa première présence, et demanda, à ce sujet, la tenue de rigueur. Patkul fit savoir au Souverain, que l'on portait, à cette occasion, la redingote, oubliant d'ajouter que les directeurs portaient l'uniforme.

Le matin du jour en question, l'héritier fit savoir qu'il accompagnerait l'Empereur au cercle, après la soirée de l'Impératrice. «Sacha et moi (Patkul et sa femme) nous allâmes au cercle de meilleure heure et avertîmes tous les membres de l'intention de l'Empereur de visiter notre cercle intime. Bien que ce fût au milieu de l'animation des danses, tout le monde attendait, l'oreille tendue, les trois coups de sonnette. Enfin, un coup, puis deux, puis trois se firent entendre; agitation générale et attente. Les directeurs se pressèrent de descendre pour recevoir les augustes hôtes, et moi-même j'attendais dans le vestibule, mais quel ne fut pas le désappointement général, quand l'héritier entra seul et dit, que l'Empereur, mécontent d'avoir été reçu en uniforme, se fâcha contre mon mari et lui dit: «Tu m'as trompé en m'assurant, que la tenue était la redingote, tandis que vous avez revêtu l'uniforme pour me recevoir.» Il ne voulut écouter aucune explication, remit son manteau et dit, en s'en allent: «Tu ne me tromperas pas une autre fois.>> Toute la soirée fut gâtée.»>

En tournant à droite par la rue de l'Orangerie, il faut aller jusqu'à la rue Sadovaïa et revenir par cette rue en longeant le parc jusqu'à la porte dite «A mes chers compagnons d'armes». A cet endroit, c'est-à-dire, à l'intersection de la rue Sadovaïa, de la chaussée de Pavlovsk, du boulevard de Sophie et de la rue Volkonsky commence la seconde partie de la ville Sophie.

La plus grande partie du terrain de cette partie de la ville est occupée par les quartiers militaires. La chaussée de Pavlovsk, les rues Stesselskaïa, Zakharjevskaïa, Veliovskaïa sont formées par deux rangées de petites maisons particulières; en face de la rue Stesselskaïa, sur la chaussée de Pavlovsk, l'architecte Monighetti construisit, en 1856, la somptueuse villa de la Princesse Youssopov. Un peu plus loin, en face du second poste de police et du corps des pompiers, dont la construction date de l'année 1830, se trouve une porte, qui mène au bâtiment construit, en 1907, par l'architecte Danini, pour y loger la maison d'accouchement, fondée par M. A. Drojjine, inaugurée la même année, pour les femmes pauvres de Tsarskoé Sélo et de ses environs. L'asile comporte vingt-cinq lits et est installé d'une façon modèle. Il a été bâti et il est entretenu par le citoyen honoraire Drojjine et par sa femme.

La rue Zakharjevskaïa commence à la chaussée de Pavlovsk, coupe la rue Veliovskaïa, s'appuie sur le Boulevard des Cadets, ouvert dès l'année 1825, et s'étend de la porte du parc, dite «Des Cadets», dans la direction du village Hummolasari. Au coin du boulevard et de la rue Des Cuirassiers, on construisit, en 1899, l'église du régiment des cuirassiers de l'Empereur, d'après un plan de l'architecte Kouritsine. Cette église, terminée et ornée par l'architecte Danini, a été construite aux frais du conseiller de commerce Savinkov, dans le style des églises russes du XVII siècle. Dans la chapelle de l'étage supérieur, placée sous l'invocation de St. Julien de Thars, l'ikonostase est intéressante; elle est composée de morceaux de verre mul