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jourd'hui, sont munies d'ascenseurs spéciaux pour les plats, et les assiettes, au-dessus de chacune desquelles est une ardoise. Il suffit à l'un des convives de tirer une ficelle, après avoir au préalable écrit sur l'ardoise, ce qu'il désire; l'assiette disparaît et un domestique l'ayant chargée du mets ou du breuvage désiré, la fait remonter. Trentecinq personnes peuvent prendre place à ces différentes tables.

Si les invités à l'Ermitage désiraient danser avant souper ou après dîner, à un signal donné, toutes les tables disparaissaient au moyen d'un mécanisme particulier dans des ouvertures du plancher qui se replaçait, en transformant rapidement la salle à manger en salle de bal.

Le 7 Septembre 1754, par ordre de l'Impératrice Elisabeth Petrovna, «les ministres étrangers accrédités à Sa Cour, les ministres du pays et les personnes les plus distinguées de la société furent invités», dit le journal du fourrier du palais, à visiter le château, les parcs et le «parc aux bêtes». Les invités furent conduits dans trois lignes (charà-bancs) à l'Ermitage, où l'on se mit à table à deux heures de l'après-midi; deux fois les tables présentèrent aux invités des plats et un dessert. Les domestiques de la Cour avaient été si bien stylés que tout réussit à merveille, sans un accroc, et les tables furent servies en abondance sans le moindre retard. Avant le dîner, les ministres visitèrent le mécanisme avec le plus grand intérêt; sitôt après le dîner, toutes les tables disparurent, le plancher fut replacé dans un ordre admirable, à l'étonnement général.

Sous les règnes des Impératrices Elisabeth et Catherine, des dîners eurent souvent lieu au palais de l'Ermitage pour les étrangers de distinction et le corps diplomatique; on y donnait également des banquets solennels pour la Cour, surtout pendant les chaleurs de l'été.

L'allée, qui s'ouvre devant l'Ermitage, conduit le visiteur après 150 ou 200 pas, à la digue qui sépare le second et le troisième lac, creusés à l'endroit, où coulait

autrefois le petit cours d'eau Vangazia. La digue et le pont sont ornés de rocailles, entre lesquelles l'eau s'échappe avec bruit. Cet endroit porte le nom de «Pont vert».

Derrière le second lac, immédiatement après le Pont vert, au carrefour de deux routes carrossables, se trouve un petit pavillon rond en fer de fonte.

La digue, qui sépare le premier bassin du second, est également ornée de rocailles, jetées ça et là, et porte le nom de «Pont du diable». Un étroit sentier pour les piétons traverse le pont du diable et mène sur la rive opposée. Ces deux digues ont été élevées en 1777, par l'ingénieur Gerard.

A quelques pas du «Pont du diable», sur les bords du premier lac, se trouve la petite colonne rostrale, édifiée le 4 Octobre 1771, par ordre de Catherine II, pour honorer les actions d'éclat, faites dans la Méditerranée par le Comte Fedor Grigorievitch Orlov. Cette colonne est en marbre gris bleu veiné de blanc; elle est placée sur un piédestal de marbre blanc de Sibérie. La plaque de cuivre avec inscription, est moderne, et remplace la plaque ancienne en bronze, qui a été volée ces dernières années.

L'inscription porte: «l'an 1770, le 17 Février, le Comte Fedor Orlov débarqua avec deux vaisseaux de guerre russes dans la presqu'île Morée de la Méditerranée au port de Vitoulo. Il débarqua les troupes à terre et alla lui-même à Modone rejoindre les chrétiens de ce pays. Le capitaine Barkov, avec une légion orientale Spartiate, prit Passava, Berdoni et Sparte. Le capitaine Prince Dolgorouky, avec la légion occidentale spartiate, conquit Kalamate, Leoktari et l'Arcadie. La forteresse de Navarin se rendit au brigadier Annibal.

Les troupes russes étaient au nombre de six cents hommes qui ne demandaient pas, si l'ennemi était nombreux, mais bien où il était. Six mille Turcs furent faits prisonniers.>>

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