avec chapiteaux et bases en bronze doré, supportant des dessus de porte en verre laiteux ornés de bronze. Dans le fonds de la pièce, un large et moelleux divan surélevé d'une marche recouvert de damas gros bleu. Une table et deux banquettes en verre gros bleu, complètent l'ameublement.

La chambre, qui fait suite, est la chambre dite «de verre». C'est également une petite pièce donnant par deux fenêtres sur le jardin privé, et par une porte vitrée, sur la terrasse de verre; les portes, les fenêtres, et les murs sont recouverts de glaces, séparées par de minces cadres en majolique, le plafond est peint dans le goût de la Renaissance italienne; de ce même plafond descend une lanterne de l'époque de Catherine; près d'un mur un secrétaire en marquèterie décoré de bronze; sur ce secretaire une pendule de la fin du XVII siècle avec un cadran horizontal et un Cupidon, portant les initiales de l'Impératrice. Le mobilier est tendu de damas rouge. C'était le cabinet de travail favori de Catherine II. Elle aimait tant la décoration de son appartement, qu'elle n'eut pas la patience d'attendre, que Cameror en eût achevé l'installation. Elle vint s'y loger, alors qu'il n'y avait que deux pièces de prêtes sur les onze, qui composaient ces appartements. L'écossais Cameron, partisan des Stuarts, élevé à Rome, était un admirateur passionné de Clérisseau; il s'était servi des cartons de ce dernier pour l'ornementation intérieure des appartements de l'Impératrice. «J'avoue, que voici neuf semaines, que je vis ici, et que je ne cesse d'admirer l'arrangement de mon appartement», écrivait Catherine a Grimm.

L'Impératrice comparait son petit salon bleu à une tabatière, et en était enchantée.

Entre le cabinet des glaces, et la chambre, qui avait été le cabinet de toilette de Catherine II, et qui actuellement porte le nom de «chambre à coucher de l'Impératrice Marie Alexandrovna» se trouve une petite chambre de passage, ayant une fenêtre donnant sur le parc; les murs en sont décorés de copies des cartons de Raphaël, faites par Gio

vanni Volpato à Rome, en 1774. Le plafond et la frise sont dans le goût de la Renaissance. Le lustre, de l'époque de Catherine II, est en verre rouge avec pendeloques de cristal blanc. A droite de la chambre de passage se trouvent deux petites pièces très simple qui servaient aux femmes de service. Ces pièces ont des fenêtres, donnant sur le parc; elles sont tapissées d'un papier ancien. Dans la première de ces deux pièces le poêle en faïence de l'époque de Catherine est intéressant. Le mobilier est en bois de la même époque; et sur la commode on voit une ancienne pendule par Deverberie, horloger à Paris.

La seconde des deux pièces donne sur un escalier, qui descend directement au parc.

La seconde porte de la chambre de passage conduit au cabinet de toilette de Catherine II, donnant sur le parc.

Elle est décorée fort simplement. Les murs, de teinte rosée, sont ornés de médaillons en papier mâché, et de petits tableaux, représentant des fruits, des fleurs et des paysages peu compliqués. Ce mobilier date du règne de l'Empereur Nicolas; il est en bois d'acajou tendu d'une étoffe de soie blanche.

A côté du cabinet de toilette, est une pièce à une fenêtre, tendue d'une cretonne de la fin du XIX siècle; les meubles sont recouverts de la même étoffe. En déplaçant la chaise longue, on découvre une baignoire en marbre de l'époque de Catherine. Après les grandes réceptions, et parfois quand l'Impératrice était souffrante, elle soupait dans son cabinet de toilette et y faisait sa partie de cartes avec les personnes de son intimité.

Elle avait la plupart du temps pour partenaires, le général aide de camp de service Comte Stroganov, le vieux chambellan Tchertkov, que l'Impératrice aimait beaucoup, le Grand chambellan Schouvalov, et Platon Zoubov. La partie se prolongeait jusqu'à 9 heures ou 91⁄2 du soir.

«Je me souviens», dit la Comtesse Golovine dans ses mémoires, «qu'un jour, Tchertkov, qui était mauvais joueur,