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pag. 263, un Sonnet de cette princesse, qui atteste son talent pour la poésie.

CAYLUS, (MARTHE-MARGUERITE.., marquise DE) nièce de Madame de Maintenon, vécut dans le 17. siècle. Sa beauté et son esprit lui donnèrent la réputation de l'une des plus aimables personnes de son tems. Elle a écrit: Mes Souvenirs, 1770, in-8°. Cet ouvrage est un de ceux qui font le mieux connaître l'intérieur de la cour de Louis XIV. On y retrouve le charme intéressant de la conversation de Madame de Caylus. Il est à regretter qu'elle ait eu si peu de souvenirs. S'il est des personnes qui trouvent minutieux les faits qui sont l'objet de ces mémoires, qu'elles songent que les petits détails servent à jeter de la lumière sur les grands évènemens, et qu'il y a des époques et des cours dont tout est long-tems précieux. Ce que raconte Madame de Caylus est vrai: on voit une femme qui parle toujours avec candeur. Ses Souvenirs ont fait oublier une foule d'ouvrages sur le siècle de Louis le Grand, dans lesquels la vérité n'a pas été constamment respectée.

CERENVILLE, (Madame DE) a donné: Walter de Montbary, Grand-Maître des Templiers, traduction de l'allemand; Paris, Maradan, an 7, 4 vol. in-12. Le Baron de Fleming, ou la Manie des Titres, traduction libre de l'allemand d'Auguste Lafontaine ; Paris, Debray, an II 3 vol. in-12. Fleming fils, ou la Manie des Systèmes, traduction libre de l'allemand d'Auguste Lafontaine; Paris, an 12, 3 vol. in-12.

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CERTAIN, (Mademoiselle) mourut en 1690. Elle se fit connaître par son érudition et son talent pour la poésie. Ses œuvres parurent sous ce titre : Nouvelles Poésies de Mademoiselle Certain; Paris, Loison, 1665, 1 vol. in-12,

CÉSARIE, abbesse du monastère de Saint-Jean d'Arles, naquit en Provence. Ses talens et ses vertus l'égalèrent aux plus grands personnages de son tems. L'unique production qui reste du génie de cette savante fille, est une Lettre à Sainte Radégonde de Poitiers. Elle lui communique, d'après sa demande, la règle qu'elle faisait observer dans le monastère de Saint-Jean. Cette Lettre peut se diviser en deux parties. La première est une exhortation pathétique à la perfection religieuse. L'éloquente abbesse y fait une longue énumération des vertus essentielles aux personnes consacrées à la vie monastique. Dans la seconde partie, Césarie insiste sur les dangers d'une solitude oisive. Elle conseille aux religieuses de Sainte-Croix de s'adonner à l'étude, et de se familiariser avec les bons livres de l'antiquité profane, sans négliger cependant les exercices de piété. Césarie avait puisé dans les bonnes sources de l'éloquence, une partie des beautés dont cette Lettre est remplie. Le style en est simple, agréable et facile. On croit qu'elle fut écrite peu de tems avant la mort de son auteur, arrivée en 559.

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CHAISE, (Mademoiselle DE LA) ne nous est connue, dit l'auteur du Parnasse des Dames, que par une pièce de poésie Ce morceau a 153 vers. Il a pour sujet : l'Amour juge du matin, du midi et du soir, qui disputent d'agrémens. L'idée en est ingénieuse, mais plus heureuse que l'exécution.

CHALVET, (Madame) vécut à Toulouse dans le 18°. siècle. Elle fit des poésies, qui remportèrent plusieurs fois. le prix aux Jeux floraux.

CHANCE, voyez DOURLENS.

erreurs,

CHANTEROLLE, (Mademoiselle) a publié: Aspect philosophique; Paris, Monory, 1779, in-12. Le désir d'être utile, lui a fait offrir au public ses Réflexions sur les les abus et les ridicules de la société. Le titre de son ouvrage est fastueux, l'exécution en est faible; quelques-unes de ses réflexions sont heureuses; mais, le plus souvent, elles devraient être intitulées: Aspects antiphilosophiques.

CHARBONIERE, (FAREL, Dame) est auteur d'un joli roman, intitulé: l'Hermite du rocher.

CHARCE, (Mademoiselle D'ALERAC DE LA) de l'illustre maison de la Tour-d'Auvergne, vécut dans le 17°. siècle. Elle cultiva les belles-lettres avec succès. Dans ses elle a célébré la prise de la ville et de la citadelle de Gand.

vers,

CHARDON, (Madame) née à Paris, mourut vers 1734. Elle écrivit ses Mémoirés qui furent publiés sous le titre de Mémoires de Madame C..., 1755, in-12. Cet ouvrage est intéressant.

CHARLOTTE, (ELIZABETH DE BAVIÈRE) fille de Charles-Louis de Bavière, comte palatin du Rhin, et électeur, née à Heidelberg le 7 mai 1652, eut son père pour seul et unique instituteur. Le 22 novembre 1671, elle épousa Monsieur, frère de Louis XIV, dont elle devint veuve le 9 juin 1701. Elle se consola de cette perte par le commerce des savans, qu'elle protégea. Elle mourut à Saint-Cloud le 8 septembre 1722.

On a publié : Fragmens de Lettres originales de Madame Charlotte-Elizabeth de Bavière, veuve de Monsieur, frère unique de Louis XIV, écrites au duc Antoine- Ulric de

de

B***. V***. et à Madame la princesse de Galles, 1715 à 1720; Paris, Maradan, 1788, 2 vol. in-12. Ces fragmens ne sont, pour ainsi dire, qu'un recueil d'anecdotes arrivées aux personnages les plus marquans du siècle de Louis XIV.

CHASTELET. (GABRIELLE - EMILIE LE TONNELIER DE BRETEUIL, marquise DU) née à Paris, le 17 décembre 1706. Plusieurs personnages distingués, charmés de son esprit et de ses grâces, recherchèrent le don de sa main. Elle épousa le marquis du ChasteletLomon. Douée du goût le plus vif pour l'étude des sciences, elle sut de très-bonne heure plusieurs langues savantes. Le Tasse, Milton et Virgile lui étaient familiers. Après s'être occupée de littérature, elle s'adonna à la physique et aux mathématiques. Le compas d'Uranie ne fut point déplacé dans ses mains. Un poète (Salverte) a dit:

Près de Voltaire et de Newton,

Les dons célestes d'Uranie

Ont placé la belle Émilie

Au temple sacré d'Apollon.

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Tout ce qui occupe la société était de son ressort hors la médisance. Née avec une éloquence singulière, cette éloquence, dit Voltaire, ne se déployait que lorsqu'elle avait des objets dignes d'elle. Le mot propre, la précision, la justesse et la force en étaient le caractère. La fermeté sévère et la trempe vigoureuse de son esprit ne le rendaient pas inaccessible aux beautés de sentiment; jamais oreille ne fut plus sensible à l'harmonie. Elle eut sur Newton l'avantage d'unir à la profondeur de la philosophie, le goût le plus vif et le plus délicat pour

les belles-lettres. Voltaire lui dédia Alzire. Cet immortel' écrivain chanta souvent dans ses vers les talens et les grâces de Madame du Chastelet; il lui paya le tribut 'd'admiration qui était dû à son génie, dans l'Eloge historique qu'on a placé à la tête de la Traduction des Principes de Newton. L'académie de l'Institut de Bologne la reçut parmi ses membres. Elle fut l'un des ornemens des fêtes de Sceaux. Un auteur ayant été enfermé, pour avoir écrit contr'elle', Madame du Chastelet prit la plume en sa faveur, et lui procura sa liberté. Elle mourut au palais de Lunéville, le 10 août 1749.

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lui:

Madame du Chastelet commença ane Traduction de l'Enéide, dont le chantre de Henri a vu plusieurs morceaux remplis de l'ame de son auteur. Elle a laissé manuscrites des Observations justes et ingénieuses sur la Langue française. Euridicée montra la littérature à ses enfans; Zénobie apprit à ses fils le grec, l'égyptien et le latin; Cornélie, mère des Gracques, leur fit connaître l'éloquence latine; Madame du Chastelet non-seulement enseigna la géométrie à son fils, mais encore elle composa pour Institutions de Physique, in-8°. C'est une explication de la philosophie de Leibnitz. Cet ouvrage est précédé d'un discours préliminaire qui est un chef-d'œuvre de raison et d'éloquence. Au jugement de Voltaire, elle a répandu dans le reste du livre une méthode et une clarté que Leibnitz n'eut jamais, et dont ses idées ont besoin, soit qu'on veuille seulement les entendre, soit qu'on veuille le réfuter. Madame du Chastelet publia ensuite un Traité de la nature du feu, in-8°. Elle avait l'esprit trop juste, pour se contenter des vaines hypothèses de la métaphysique.. Elle connut Newton, et le philosophe allemand lui fat sacrifié. Après se l'être rendu familier par le travail le

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