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de ceux de l'écriture manuelle que des types de l'imprimerie, pour des raisons qui seront développées plus loin.

269. Toute machine à écrire possède un clavier, jeu de touches disposées en échiquier et sur lesquelles sont inscrits les divers caractères que la machine est susceptible d'imprimer.

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C'est en frappant sur une touche quelconque avec le doigt que l'on obtient l'impression sur le papier du caractère correspondant.

270. L'on ne peut guère écrire à la machine que sur des feuilles de papier simples; une feuille pliée à tendance à se plisser et à se déranger pendant le mouvement d'avancement qu'elle doit subir; c'est là un inconvénient commun à tous les systèmes.

Quoi qu'il en soit, la feuille de papier devant recevoir l'écriture est enroulée autour d'un tambour en caoutchouc à axe horizontal qui a généralement 5 à 6 centimètres de diamètre et 25 centimètres environ de longueur. La feuille est appliquée sur le tambour par des lames de ressort. L'enroulement n'est jamais complet, les rives du papier sont toujours libres, la feuille se déroule comme on le voit sur la figure 3 au fur et à mesure de l'avancement du travail.

La ligne d'écriture se dispose suivant une génératrice du tambour. Mais, dans toutes les machines, chaque caractère, quel qu'il soit, vient lors de l'attaque de la touche, s'imprimer en un point fixe par rapport au bâti de la machine. Pour que les caractères se disposent à la suite les uns des autres, il faut que le papier se meuve de la quantité nécessaire à chaque fois. Ce mouvement s'obtient de la façon suivante:

Le tambour est monté sur un chariot muni de galets à l'aide

Fig. 3. Extrémité d'un tambour montrant l'enroulement de la feuille de papier.

desquels il roule sur deux sortes de rails ou barres conductrices, l'axe du tambour étant parallèle aux barres. In ressort constamment tendu attire le chariot dans un sens opposé à celui de l'écriture, tandis qu'un encliquetage approprié s'appuyant sur les dents successives d'une crémaillère le maintient dans une position fixe au moment de la frappe d'une lettre quelconque.

Si l'on suppose le tambour immobilisé sur son axe et le ressort entièrement tendu, l'abaissement d'une touche, par l'intermédiaire d'un mécanisme dans le détail duquel on entrera tout à l'heure, imprimera une lettre sur le papier, au commencement d'une ligne. En même temps que la touche se relève, une autre transmission de mouvement se produit, laissant le chariot obéir momentanément au ressort et s'avancer dans le sens transversal, c'est-à-dire dans le sens de l'axe du tambour, de l'intervalle correspondant à l'espacement de deux dents successives de la crémaillère, de manière que le papier soit en bonne place pour recevoir sans superposition le caractère suivant.

Les mêmes mouvements se reproduisent pour chaque touche attaquée et jusqu'au bout de la ligne. Dans toutes les bonnes machines, un timbre avertit le dactylographe un peu avant que le chariot soit à bout de course. D'autre part, une touche blanche ou une barre spéciale permet d'espacer les

mots entre eux.

271. L'on comprend dès à présent d'où résulte l'aspect particulier des documents écrits à la machine, quel que soit le genre de caractère employé, aspect dont le manque d'élégance choque les yeux habitués aux types d'imprimerie courants.

L'espacement des dents de la crémaillère, devant correspondre à la largeur nécessaire pour l'impression d'un caractère quelconque, est constant, et la place est la même pour toutes les lettres, quelles que soient leur figure et leur largeur, les espacements d'axe en axe restant toujours égaux entre eux. Ainsi un I et un M tiennent dans le même espace, ce qui conduit à resserrer les jambages de la seconde de ces deux lettres, et fait en outre que les blancs intermédiaires sont tout à fait irréguliers.

Ces défauts ne choquent pas l'Américain, qui passe sur les inconvénients de tout ce qui peut lui faire gagner du temps. Les Latins sont toutefois plus difficiles.

Peut-être si l'industrie française se livre un jour à la grande fabrication des machines, trouvera-t-elle un moyen de désenlaidir la typécriture, fût-ce au prix d'une révolution dans la figure des caractères romains.

272. Quoi qu'il en soit, le chariot ayant été laissé au bout d'une ligne, il suffit de le pousser à la main pour le replacer dans sa position primitive. Reste à amener la feuille de papier dans une position telle que la nouvelle ligne d'écriture tombe à sa place et ne se superpose pas à la précédente. Il faut pour cela faire tourner le tambour de la quantité nécessaire. Cet organe est à cet effet muni, à l'une de ses extrémités, d'une roue à rochet, et rien n'est plus facile que de lui faire opérer un mouvement de rotation dont l'amplitude est déterminée par le nombre de dents intéressées et qui est fonction lui-même de la valeur de l'interligne désiré.

273. L'impression se fait suivant les machines, soit au moyen de marteaux, soit au moyen de cylindres.

Les machines à marteaux sont de fabrication américaine, les machines à cylindre de fabrication française.

274. Les machines à marteaux sont elles-mêmes à ruban encreur ou à tampon.

275. Le ruban peut être continu ou non.

276. En dehors de ces caractères, on distingue parmi les machines celles qui sont à écriture visible, c'est-à-dire celles dans lesquelles l'impression se fait suivant l'une des génératrices de la partie supérieure du tambour, ce qui permet de voir au fur et à mesure tout ce qui a été écrit.

Dans les autres machines, l'impression a lieu à la génératrice inférieure, et il faut ce qui est d'ailleurs facilité par la disposition même des organes, - soulever le chariot, si l'on veut vérifier le texte.

La visibilité de l'écriture ne paraît pas être une condition indispensable d'une bonne machine. Elle peut servir à s'apercevoir immédiatement des erreurs commises, mais il vaudra toujours mieux, avec un peu plus d'attention, s'attacher à n'en point laisser passer.

277. Dans la machine à marteaux et à ruban, le caractère en relief A est fixé à l'ex

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ment l'abaissement de la touche fait relever le caractère A pour l'amener brusquement, par un choc, jusqu'au contact du papier, mais avec interposition d'un ruban RR' imprégné d'encre et qui assure l'impression.

278. A part quelques différences de détail, le mécanisme

qui vient d'être décrit ne varie guère d'un appareil à l'autre, dans les machines à marteaux et à ruban du moins, et pour ce qui concerne la frappe individuelle d'un caractère.

Mais il y a une différence dans les dispositions d'ensemble, suivant que les machines sont à écriture visible ou à écriture invisible.

Dans les machines à écriture invisible les points d'attache D des barres verticales aux leviers LO sont variables avec ces derniers, et ils sont disposés de telle façon que leur ensemble soit sur une même circonférenee, en même temps que les pivots P sont sur une autre circonférence superposée à la première, à laquelle elle est parallèle en projection. A l'état de repos, les tiges CD et les marteaux sont dirigés suivant les génératrices d'un tronc de còne ayant les deux circonférences pour bases; dans la phase active, les tiges restent en

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place,mais chaque

marteau se redresse pour se placer suivant un rayon de la circonférence supérieure, le caractère au centre; il suffit que la figure de la lettre soit orientée sur le marteau d'une facon convenable pour qu'elle s'imprime sur la feuille

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Quoi qu'il en soit, il en résulte pour l'ensemble une disposition qui varie généralement peu de celle de la fi

gure 5.

Dans les machines à écriture visible, les marteaux, par une légère modification du système décrit au numéro 277 sont disposés horizontalement et suivant les génératrices de la partie inférieure d'un cylindre ou d'un tronc de còne; dans leur relèvement, ils viennent encore imprimer le carac

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