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Date. Il est important de dater les rapports à la première page et non pas à la fin. Cette dernière habitude est gênante dans le maniement des pièces au moment des recherches, ainsi que dans leur classement.

Nous. Forme impersonnelle du rapport.

Il est admis

que, dans un rapport, on parle à la première personne du pluriel nous en laissant le verbe et l'adjectif au singulier; «Nous sommes disposé à nous montrer bienveillant.

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Cet usage vient d'époques où le style administratif obéissait à un protocole aujourd'hui caduc.

La tendance générale est maintenant de remplacer nous par l'agent, le conducteur soussigné ou tel autre agent ou fonctionnaire « soussigné ». Il semble que cela rende la phrase malaisée et difficile à << arranger ». Or, il est toujours facile de dire une chose d'une autre manière; il n'y a pas de formule unique. L'expression Nous est une marque de personnalité. Si l'on se rappelle qu'un rapport est un document impersonnel, où un agent examine des circonstances éventuelles à l'égard de la mission qui lui est confiée et des droits dont il a la garde, on se persuadera vite que ce n'est même pas sa propre pensée qu'il doit exprimer, mais bien la résultante de la logique des choses, résultante qu'il communique à ceux qui n'étaient pas là pour les voir et en juger. Il doit exprimer la raison et non pas sa raison, suivant ce qui a été dit déjà.

Trop d'agents oublient précisément ce point; c'est ce qui les enchaîne, et devient la cause de si longs rapports pour de minces objets ou des discussions sans importance ou sans difficulté.

Un conducteur écrit : « En résumé, nous pensons que «<l'autorisation demandée peut être accordée. » On peut dire que nous pensons est de trop. En effet, ce n'est pas parce que ce conducteur pense ainsi que l'autorisation est accordable; c'est uniquement parce que le droit le permet. A-t-il reconnu la présence de ce droit? Oui, puisqu'il va conclure positivement; c'est pour le reconnaître qu'il a fait un rapport et qu'on lui a donné des pouvoirs; et c'est parce qu'il a reconnu que le pétitionnaire se trouve dans les conditions

voulues qu'il n'a plus qu'à dire : « L'autorisation demandée peut être accordée. »

Autre exemple: « Nous joignons un croquis au présent rapport ». Il importera peu que le croquis vienne du conducteur, pourvu qu'il soit utile. Que ne dit-il : « Un croquis est joint au présent rapport. »

La personnalité sera donc là encore écartée; et l'on constatera combien le fait de se surveiller sur ce point conduit à serrer son texte.

Quoi qu'il en soit, bon nombre de rédacteurs d'un rapport disent nous et l'on ne s'en étonne pas d'ailleurs autrement. La suppression de cet usage doit se faire insensiblement.

Vous.

On ne supposera jamais qu'un rapport s'adresse

à une personne, mais à sa fonction.

On n'emploiera donc pas plus vous que nous :

Le conducteur soussigné propose de soumettre à M. le préfet le projet d'arrêté suivant:

ARTICLE PREMIER... »

Projets d'arrêtés.

NOTA.

Lorsqu'un rapport aboutit

à un projet d'arrêté ou à une décision ferme, on peut toujours dresser ce projet ou formuler cette décision qui seront pris par un autre; il y a deux avantages à procéder ainsi :

4° Fixer un jugement qui sera sans doute ratifié, de sorte que l'autorité qui doit décider trouve une besogne faite, laquelle ne courra pas le risque d'être amendée ou altérée;

20 Gagner du temps au profit du public en épargnant un nouveau travail de rédaction à ceux qui devront prendre cet arrêté ou cette décision.

Chiffres romains. Les chiffres romains ne doivent plus s'employer dans le numérotage des articles d'un arrêté ou d'une loi. Ce système rend la lecture difficile:

D'après l'article LXVIII de l'arrêté des consuls, an VII, pour article 68, an 7..... On admet toutefois qu'on s'en serve encore pour désigner les siècles ou les douze années de la première République.

Croquis. Souvent on intercale dans le texte d'un rapport des croquis cotés, dont le rôle est de faire éclater aux yeux la représentation figurée dont il est question. Mais il est généralement superflu, surtout quand le rapport s'adresse spécialement à des techniciens, d'indiquer au cours dudit ce que le croquis réussit tout seul à faire voir. Il est ainsi inutile de dire:

«L'installation demandée sera établie suivant la droite AB; un poteau CD supportera le tableau-enseigne à deux ailes...>> Cet exemple montre que le croquis se dispense d'être décrit.

Là encore il est facile d'éviter des longueurs.

En effet, d'après les termes du rapport on doit pouvoir dresser le croquis, sinon le rapport est incomplet ou obscur. Il faut en déduire qu'un croquis ne doit pas comporter l'importance d'un véritable plan, celui-ci étant une pièce isolée du rapport et qui doit, s'il est bien établi, être aussi lisible, aussi compréhensible qu'un texte.

Monsieur.

Le Sieur. M.

La politesse veut que devant le titre de la fonction on place le mot Monsieur, comme devant le nom propre. On ne peut guère donner de conseil à cet égard, où l'on parait tenir compte de la dignité que l'on désire honorer; mais là encore il est, en principe, inutile d'affirmer la personnalité.

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Il est tout aussi bien de dire qu'une pétition a été adressée au Préfet de que à Monsieur le Préfet de ... De même un agent quelconque se croit obligé de désigner des chefs hiérarchiques en disant : « Monsieur l'Ingénieur examinera cette affaire ».

Il ne s'agit pas d'infirmer un usage de courtoisie, mais on peut aujourd'hui le suivre ou le rejeter ad libitum, et, si l'on y tient, se contenter d'écrire l'initiale M., de Monsieur.

Le sieur, qui est un diminutif de Monsieur, est une expression qui manque d'égards; on ne dira donc pas: La pétition du sieur Dumont, mais de M. Dumont. On dira le sieur pour un braconnier ou pour tout autre délinquant.

Majuscules. - On admet, mais cet usage n'est pas obliga

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