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Participes passés invariables. Actuellement les participes approuvé, attendu, ci-inclus, ci-joint, excepté, non compris, y compris, ôté, passé, supposé, vu, placés avant le substantif auquel ils sont joints, restent invariables. Excepté est même déjà classé parmi les prépositions. On tolérera l'accord facultatif pour ces participes, sans exiger l'application de règles différentes suivant que ces mots sont placés au commencement ou dans le corps de la proposition, suivant que le substantif est ou n'est pas déterminé. Exemple: ci joint ou ci jointes les pièces demandées (sans trait d'union entre ci et le participe); — je vous envoie ci joint ou ci jointe copie de la pièce.

On tolérera la même liberté pour l'adjectif franc. Exemple : envoyer franc de port ou franche de port une lettre.

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Avoir l'air. On permettra d'écrire indifféremment : elle a l'air doux ou douce, spirituel ou spirituelle. On n'exigera pas la connaissance d'une différence de sens subtile suivant l'accord de l'adjectif avec le mot air ou avec le mot désignant la personne dont on indique l'air.

Adjectifs numéraux.

Vingt, cent. La prononciation justifie dans certains cas la règle actuelle, qui donne un pluriel à ces deux mots quand ils sont multipliés par un autre nombre. On tolérera le pluriel de vingt et de cent, même lorsque ces mots sont suivis d'un autre adjectif numéral. Exemple: quatre vingt ou quatre vingts dix hommes; quatre cent ou quatre cents trente hommes. Le trait d'union ne sera pas exigé entre le mot désignant les unites et le mot désignant les dizaines. Exemple: dia sept.

Dans la désignation du millésime, on tolérera mille au lieu de mil, comme dans l'expression d'un nombre. Exemple: Van mil huit cent quatre vingt dix ou l'an mille huit cents quatre vingts dix.

Ce.

ADJECTIFS DÉMONSTRATIFS, INDÉFINIS ET PRONOMS

On tolérera la réunion des particules ci et là avec le pronom qui les précède, sans exiger qu'on distingue qu'est ceci, qu'est cela de qu'est ce ci, qu'est ce là. On tolérera la suppression du trait d'union dans ces constructions.

Même. Après un substantif ou un pronom au pluriel, on tolérera l'accord de même au pluriel et on n'exigera pas de trait d'union entre même et le pronom. Exemple: nous mêmes, les dieux

mêmes.

Tout. Devant un nom de ville on tolérera l'accord du mot tout avec le nom propre, sans chercher à établir une différence un

peu subtile entre des constructions comme toute Rome et tout Rome.

On ne comptera pas de faute non plus à ceux qui écriront indifféremment, en faisant parler une femme, je suis tout à vous ou je suis toute à vous.

Lorsque tout est employé avec le sens indéfini de chaque, on tolérera indifféremment la construction au singulier ou au pluriel du mot tout et du substantif qu'il accompagne. Exemple: des marchandises de toute sorte ou de toutes sortes; la sottise est de tout (tous) temps et de tout (tous) pays.

Aucun. Avec une négation, on tolérera l'emploi de ce mot aussi bien au pluriel qu'au singulier. Exemple: ne faire aucun projet ou aucuns projets.

Chacun. Lorsque ce pronom est construit après le verbe et se rapporte à un mot pluriel sujet ou complément, on tolérera indifféremment, après chacun, le possessif son, sa, ses ou le possessif leur, leurs. Exemple: ils sont sortis chacun de son côté ou de leur côté; remettre des livres chacun à sa place ou à leur place.

VERBE

Verbes composés.

On tolérera la suppression de l'apostrophe et du trait d'union dans les verbes composés. Exemple: entrouvrir, entrecroiser.

Trait d'union. On tolérera l'absence du trait d'union entre le verbe et le pronom sujet placé après le verbe. Exemple: est il?

Exemple: sa

Différence du sujet apparent et du sujet réel. maladie sont des vapeurs. Il n'y a pas lieu d'enseigner de règles pour des constructions semblables, dont l'emploi ne peut être étudié utilement que dans la lecture et l'explication des textes. C'est une question de style et non de grammaire, qui ne saurait figurer ni dans les exercices élémentaires, ni dans les examens.

Accord du verbe précédé de plusieurs sujets non unis par la conjonction et. Si les sujets ne sont pas résumés par un mot indéfini tel que tout, rien, chacun, on tolérera toujours la construction du verbe au pluriel. Exemple: sa bonté, sa douceur le font admirer.

Accord du verbe précédé de plusieurs sujets au singulier unis par ni, comme, avec, ainsi que et autres locutions équivalentes. tolérera toujours le verbe au pluriel. Exemple: ni la douceur ni la

On

force n'y peuvent rien ou n'y peut rien; — la santé comme la fortune demandent à étre ménagées ou demande à étre ménagée; le général avec quelques officiers sont sortis ou est sorti du camp; – le chat ainsi que le tigre sont des carnivores ou est un carnivore.

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Accord du verbe quand le sujet est un mot collectif. Toutes les fois que le collectif est accompagné d'un complément au pluriel, on tolérera l'accord du verbe avec le complément. Exemple: un peu de connaissance suffit ou suffisent.

Accord du verbe quand le sujet est plus d'un. - L'usage actuel étant de construire le verbe au singulier avec le sujet plus d'un, on tolérera la construction du verbe au singulier, même lorsque plus d'un est suivi d'un complément au pluriel. Exemple: plus d'un de ces hommes était ou étaient à plaindre.

Accord du verbe précédé de un de ceux (une de celles) qui. Dans quels cas le verbe de la proposition relative doit-il être construit au pluriel, et dans quels cas au singulier? C'est une délicatesse de langage qu'on n'essayera pas d'introduire dans les exercices élémentaires ni dans les examens.

C'est, ce sont. Comme il règne une grande diversité d'usage relativement à l'emploi régulier de c'est et de ce sont, et que les meilleurs auteurs ont employé c'est pour annoncer un substantif au pluriel ou un pronom de la troisième personne au pluriel, on tolérera dans tous les cas l'emploi de c'est au lieu de ce sont. Exemple c'est ou ce sont des montagnes et des précipices.

Concordance ou correspondance des temps. On tolérera le présent du subjonctif au lieu de l'imparfait dans les propositions subordonnées dépendant de propositions dont le verbe est au conditionnel présent. Exemple: il faudrait qu'il vienne ou qu'il vînt.

PARTICIPE

Participe présent et adjectif verbal. - Il convient de s'en tenir à la règle générale d'après laquelle on distingue le participe de l'adjectif en ce que le premier indique l'action, et le second l'état. Il suffit que les élèves et les candidats fassent preuve de bon sens dans les cas douteux. On devra éviter avec soin les subtilités dans les exercices. Exemple : des sauvages vivent errant ou errants dans les bois.

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Il n'y a rien à changer à la règle d'après

RAPPORTS DE SERVICE.

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laquelle le participe passé construit comme épithète doit s'accorder avec le mot qualifié, et construit comme attribut avec le verbe étre ou un verbe intransitif doit s'accorder avec le sujet. Exemple des fruits gâtés; ils sont tombés; elles sont

tombées.

Pour le participe passé construit avec l'auxiliaire avoir, lorsque le participe passe est suivi soit d'un infinitif, soit d'un participe présent ou passé, on tolérera qu'il reste invariable, quels que soient le genre et le nombre des compléments qui précèdent. Exemple les fruits que je me suis laissé ou laissés prendre ; — les sauvages que l'on a trouvé ou trouvés errant dans les bois. Dans le cas où le participe passé est précédé d'une expression collective, on pourra à volonté le faire accorder avec le collectif ou avec son complément. Exemple la foule d'hommes que j'ai

rue ou rus.

ADVERBE

Ne dans les propositions subordonnées. L'emploi de cette négation dans un très grand nombre de propositions subordonnées donne lieu à des règles compliquées, difficiles, abusives, souvent en contradiction avec l'usage des écrivains les plus classiques.

Sans faire de règles différentes suivant que les propositions dont elles dépendent sont affirmatives ou négatives ou interrogatives, on tolérera la suppression de la négation ne dans les propositions subordonnées dépendant de verbes ou de locutions signifiant : Empécher, défendre, éviter que, etc. Exemple : défendre qu'on vienne ou qu'on ne vienne;

Craindre, désespérer, avoir peur, de peur que, etc. Exemple: de peur qu'il aille ou qu'il n'aille;

Douler, contester, nier que, etc. Exemple : je ne doute pas que la chose soit vraie ou ne soit vraie ;

Il tient à peu, il ne tient pas à, il s'en faut que, etc. Exemple: il ne tient pas à moi que cela se fasse ou ne se fusse.

On tolérera de même la suppression de cette négation après les comparatifs et les mots indiquant une comparaison: autre, autrement que, etc. Exemple: l'année a été meilleure qu'on l'espérait ou qu'on ne l'espérait, les résultats sont autres qu'on le croyait ou

qu'on ne le croyait.

De même après les locutions à moins que, avant que. Exemple: à moins qu'on accorde le pardon ou qu'on n'accorde le pardon.

OBSERVATION

Il conviendra, dans les examens, de ne pas compter comme fautes graves celles qui ne prouvent rien contre l'intelligence et

le véritable savoir des candidats, mais qui prouvent seulement l'ignorance de quelque finesse ou de quelque subtilité grammaticale.

Comme toute œuvre humaine, ce nouvel arrêté prête encore à la controverse.

En émettant ce principe : « Le texte des dictées ne doit pas être artificiellement composé. Il doit être emprunté à nos meilleurs auteurs, afin que les élèves reçoivent en même temps une leçon de grammaire et une leçon de goût ». on est parti d'une idée juste et pratique.

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Diverses tolérances, relatives au trait d'union, au pluriel des noms propres ou des noms empruntés à d'autres langues, aux adjectifs composés, etc., sont raisonnables, ainsi que l'éviction de certaines étymologies douteuses.

Il est évident qu'il importe vraiment peu au génie de la langue et à la clarté du style que l'on écrive un cure-dent ou un cure-dents, j'époussette ou j'époussète, de la confiture de groseille ou de groseilles.

On peut donc laisser tomber en désuétude maintes chinoiseries grammaticales, d'une valeur tout artificielle, et qui surchargent inutilement les règles fondamentales de l'orthographe. Sur ce point, il faudrait peut-être se reporter à la grammaire de Condillac, qui est un modèle de logique et de clarté et qui, rajeunie, épargnerait aux écoliers bien des exercices ardus et stériles.

Mais on ne saurait s'empêcher de réfléchir sur quelquesunes des tolérances qui viennent d'être admises.

Avoir l'air. Qu'enseignait la grammaire? En général, lorsque cette expression se dit d'une personne, l'adjectif s'accorde avec air, si l'on entend l'extérieur, la physionomie, et avec le genre de la personne si l'on entend la réalité : J'ai vu cette dame, elle a l'air boiteuse et toute contrefaite; mais aussi elle a l'air doux et bon. Quand on parle des choses, on prend un autre tour, ou bien l'adjectif s'accorde avec le genre de la chose : cette viande a l'air cuite. On dirait mieux : cette viande a l'air d'étre cuite.

Il sera maintenant permis d'écrire indifféremment : Cette femme a l'air heureux ou l'air heureuse.

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