mologie, deduifant ce mot du verbe Latin jungere, qui fignifie conjoindre, à cause que les Romains mirent ce nom à ce mois pour memoire de la paix qui fut faite entre Romulus & Tatius, & de la conjonction du Peuple Sabin avec le Romain. Macrobe dit en outre, que fuivant quelques Autheurs, le mois de juin fut ainfi nommé de Junius Brutus, qui chaffa les Rois, & le premier jour de ce mois dedia le Temple de la Deeffe Carna, fuivant le vœu qu'il en avoit fait. Mais depuis Quintilis a efté nommé Julius. ] Tout ce qui fuit icy des mois de Juillet & Auft eft traité plus amplement par Macrobel 1. chap 9. & 10. où l'on pourra voir plus particulierement les caufes pour lesquelles le cinquième mois fut appellé Juillet, & le fixiéme Aouft; Dion auffi 1. 55. touche la cause du nom du mois d'Aouft. qu'ils honoroient particulierement, & qu'ils appelloient Maïus, qui n'eftoit autre que Jupiter. Il dit en outre, que ceux qui deduifoient ce mot de Maia, n eftoient pas tous d'accord que ce fuft à Ï'honneur de la mere de Mercure, car les uns tenoient que cette Maïa eftoit femme de Vulcan, que quelques uns appelloient Majella: les autres difoient que Maïa n'eftoit autre que la terre, ainfi nommée à caufe de fa grandeur, & encore quelques-uns eftimoient, que Maïa eftoit la mefme que la bonne Déeffe, comme on peut voir plus au long dans Macrobe. Le mois de Juin a pris fon nom auffi de la Deeffe Junon. ] Le Grec dit Ivior amo; à ça voir, comme Amiot traduit, Le mois de Juin eft ainfi nommé pour la qualité de cette faifon. Mais il tesmoigne par la note qu'il a mife à la marge, qu il a bien connu qu'il fa lot coriger le Grec, & lire, am Hege, de la Deffe Juwon. Car outre qu'on voit dans Ovide au 6. des Faftes, & dans Macrobe 1. 1. c. 8. que ce mois eftoit appellé Junonius des Ariciens & Præneftins, & que le Temple de Junon Moneta fut dedié dans Rome le premier jour de ce mois, & que Servius encore fur le 1. des Georgiques approuve cette derivation, il faut juger de l'intention de Plutarque par ce que lui-mefme dit en la queftion 86. des chofes Romaines, où il affeure que le mois de Juin eftoit confacré à Junon, comme le mois d'Avril à Venus. Au refte, Qvide apporte une troifiéme éty Domitian voulut auffi que Les deux fuivans, Septembre & Octobre, portaffent fis furnons. ] J'ai fuivi le Gre qui dit, reĝis DouεTIONS Giveminte I as . Mais Amiot pour mieux expliquer ceci, adjouste, que Septembre fut appellé Germanicus, & Octobre Domitianus: ce qui eft vray, comme tefmoignent Macrobe 1. 1. c. II. & 12. Suetone en la vie de Domitian, & Eufebe en fa Chronique. Les pretextes que Domitian prit d'impofer ces noms à ces deux mois, furent qu'il eftoit né au mois d'Octobre, & avoit pris poffeffion de l'Empire au mois de Septembre, comme dit Bbbb ij Suetone, avec qui s'accorde Xiphilin, touchant la naiffance de Domitian, au mois d'Octobre. Dans le Grec d'Eufebe une autre caufe eft alleguée, à fçavoir, qu'en ces deux mois les Romains avoient obtenu quelques victoires fur les Allemans; mais il vaut mieux croire Suetone. Nous apprenons aussi de Tacite 1. 16. de fes Annales, que Neron voulut changer de nom à trois mois, faifant appeller Avril Neronius, May Claudius, & Juillet Germanicus, & Suetone derechef en la vie de Caligula c. 15. rapporte que cet Empereur ordonna que le mois de Septembre fuft appellé Germanicus en memoire de fon pere Germanicus. PAG. 337. C'est en ce mois qu'on fait des expiations pour les morts.] Il y a dans le Grec, na Tois putois mazilown Tót, dont le fens eft celui qu'Amiot a exprimé, traduifant,& en ce mois on facrifie pour les plantes. Mais Xylander a bien remarqué qu'il faut lire, Tois les morts, au lieu de ounis les plantes. Auffi crois-je qu'Amiot ayant veu les notes de Xylander, a mis en marge une annotation qui femble approuver cette correction, que je tiens pour indubitable, parce que Macrobe 1. 1. c. 13.& Ovide 1. 2. des Faftes, alleguent la mesme caufe du nom de ce mois. Certes Ovide dit que le mot, Februa, fignifie tout ce qui fert aux purifications, & Macrobe affeure que ce mois fut dedié par Numa au Dieu Februus Prefidant aux purifications. Plutarque me me queft. 68. des choses Romaines, nous apprend que februare fignifie purifier, quoi s'accordent Nonius, Feftus, Varron. Au refte, je n'adjouste pas trop de foy à Suidas, qui dit que ce mois prit fon nom d'un certain Februarius, qui eftoit Conful des Romains, & favorifant les Gaulois, fit chaffer Camillus en exil, & fut caufe de la prife de Rome: mais aprés que Camillus eut defait les Gaulois, il tira en Juftice Februarius, & l'ayant convaincu de fa mefchanceté, le fit fouetter publiquement & bannir de la ville. Il eft vray que Cedrenus fait ce mefme conte, finon qu'il met Manlius Torquatus, au lieu do Camillus mais c'est un Autheur de mefme farine que Suidas, & tous deux ensemble n'ont pas tant de poids envers moy rapportant cette hiftoire, que le filence de tant d'autres bons Hiftoriens qui ont efcrit de la prise de Rome. par les Gaulois, qui n'euffent point obmis une chofe fi remarquable, fi elle fuft arrivée. PAG. 338. Il fut fermé du temps d'Augufte. ] Plutarque dit la mefme chofe derechef au traité de la fortune des Romains, à quoy s'accordent Tite-Live l. 1. & Velleius Paterculus 1. 2. & tous trois femblent vouloir dire, qu'Augufte ne ferma qu'une fois le Temple de Janus. Mais Dion 1. 51. & 53. affeure qu'il le ferma deux fois, la premiere fois aprés la victoire A&tiatique, la feconde aprés avoir du tout fubjugué les Efpagnes & les Gaules. Encore Suetone en la vie d'Augufte c. 22. affirme qu'Augufte ferma trois fois le Temple de Jar nus, & Paul Orofe 1. 6. dit plus diftin&tement qu'il le ferma premierement aprés la victoire Actiatique & derechef ayant vaincu les Cantabriens, & pour la troifiéme fois ayant pacifié tous les peuples de la terre, & donné la paix univerfelle au univerfelle au monde. > PAG. 339. L'année du Confulat de Marcus Attilius & Titus Manlius. ] Touchant le premier de ces Coitüls ily a auffi dans le Grec Mains Απλίκ, comme j'ay traduit avec Amiot : mais il eft certain qu'il faut corriger Γαΐε ATMs, Caius Atilius, comme il eft efcrit en Plutarque mefme au traité de la fortune des Romains. Certes Eutropius 1. 3. nomme ces deux Confuls, Caius Atilius & Titus Manlius Torquatus, & Paul Orofe 1.4 c. 10. les appelle Caius Atilius Bubulcus, & Titus Manlius Torquatus, adjouftant qu'on rouvrit incontinent le Temple de Janus, à caufe de la guerre contre les Gaulois, & de la feconde guerre Punique. Quant au Conful Manlius, plufieurs autres Autheurs affeurent que le Temple de Janus fut fermé durant fon Confulat, aprés la premiere guerre Punique, à fçavoir Tite-Live 1. 1. Velleius Paterculus 1. 2. & Varron 1. 4. de la langue Latine, qui adjoufte auffi que la mesme année on fut contraint de r'ouvrir le Temple de Janus. PAG. 340. Aux boucles des efcus on voit embefognées, &c.] Ces vers ne font pas bien rangez dans le Grec de Plutarque, & font encore deprayez en quelques endroits, outre qu'il n'allegue Φλογὶ μερίδας, εύτριχων τε μήλων. Γυμνασίων * νέοις, ἀυλων *, δ καμων μέλειν. 'vɔ̃ ndag, démoin xóprağıv ajdûv degê I'soi winor, oyzed TE 2.07 JESTȧ κέων s'in bì Cantiyev XTUTTOS, &'fè ov λᾶται μελίφρων ὕπνος On voit donc que les cinq premiers vers Grecs ne font point dans Plutarque, non plus que les deux derniers, ni la moitié du precedent. Il eft aussi manifeste qu'Amiot a mal traduit, Harnois de guerre en ce pays-là font, &c. Car Bacchylides ne parle pas d'un certain pays, mais il defcrit les bonheurs dont les hommes jouiflent en temps de paix, comme on comprendra mieux par la traduction que j'ay faite de tout ce paffage, pour la fatisfaction de ceux qui ne peuvent entendre en leur langue des vers fi beaux, & fi delicats. Mais je prie l'équi table lecteur de m'excufer fijay Bbb b üj toujours traduit, Pomponius au lieu de Pompo. Au refte, Denys d'Halicarnaffe 1. 2. rapporte ces deux opinions touchant les enfants de Numa, & dit que quelques-uns tiennent qu'il laiffa vivants quatre fils & une fille, mais que Cheus Gellius affeure qu'il ne laiffa qu'une fille dont nasquit Ancus Martius. Il femble que Feftus favorise la premiere opinion, quand il dit, Calpurnii à Calpo Numa Regis filio funt oriundi. Les Calpurniens tiroient leur origine de Calpus fils de Numa. PAG. 344. N'ayant vefcu gueres plus de quatre-vingts ans. ] Denys d'Halicarnaffe 1. 2. & Lucian au traité de ceux qui vefcurent longuement, difent que Numa vefcut 80. ans : mais fi nous voulons que Plutarque s'accorde avec foy - mefme, il faut dire que Numa vefcut 82. ans, parce qu'il dit qu'il parvint au Royaume ayant atteint l'âge de 40. ans, c'eft-à-dire, comme je l'ay expliqué, ayant 39. ans accomplis, & entrant en fon quarantiéme. Puis derechef il dit que le Temple de Janus demeura fermé quarante-trois ans entiers, autant que dura le regne de Numa; dont s'enfuit que Numa vefcut en tout 82. ans. Quant à l'espace du temps qu'il regna, Tite-Live 1. 1. & Denys au lieu allegué font d'accord avec Plutarque, qu'il regna 43. ans. Mais Eutropius ne le fait regner que 41. an, & Saint Auguftin 1. 3. ch. 9. de la Cité de Dieu, dit qu'il regna 43. ans, ou bien 39. feulement, fuivant l'opinion de quelques-uns. Il › VIE PAG.345. Il voulut que ces Livres facrez fuffent ensevelis,&c.] y a aufli dans le Grec, ras ieg's βίβλος les Livres facrez, & Amiot a mal fait de mettre, les Tables facrées ; car encore qu'au rapport de Henry Eftienne, on trouve, x64, au lieu de picas, en quelques Manufcrits, si estce qu'il faut adjoufter plus de foy aux autres Manufcrits qui font conformes aux Livres imprimez; parce que outre que Plutarque mefme, & devant & aprés ce paffage, appelle Livres les Efcrits de Numa, comme auffi tous les Autheurs qui en ont parlé, dont j'en allegueray plufieurs en la fuivante adnotation, il femble que Pline decide ce doute fort clairement en ma faveur, puis qu'il dit 1. 13. ch. 13. que ces Livres de Numa eftoient elcrits fur du papier. Comme n'eftant pas à propos, que des chofes qu'on ne doit pas divulguer, fe confervaffent en des efcritures inanimées. ] Le Grec dit, we u xanâus ån á fúzor gánu φορουμλίων ο απορρήτων. Amiot traduit, comme n'eftant pas raifonnable que chofes fi faintes fufSent gardées par lettres & efcritures mortes. Où il faut deux chofes car premierement app, ne fignifie pas des chofes faintes, mais des chofes fecretes, & qu'il ne faut pas divulguer, & certes il est évident, que Numa ne fit pas enterrer fes Livres avec lui, à caufe de la fainteté de ce qu'ils contenoient, mais parce qu'il y avoit plufieurs chofes, qui ne devoient point eftre publiées. Amiot a mal fait encore d'avoir › mis, en des efcritures mortes, au lieu de, en des efcritures_inanimécs car outre que a luzar, fignifie proprement, inanimé,il eft certain qu'aucune le ne fe peut dire morte, fi elle n'a cu vie auparavant, mais on la dira bien eftre fans ame. PAG. 346. Mais quatre cents ans depuis, &c.] Le Grec dit auffi, τετρακοσίων ἢ σου διαγενομένων T, comme j'ay traduit avec Amiot; mais j'eftime qu'il faut lire, vaciar, cinq cents ans, parce que Pline 1.13. c. 13. dit fort clairement que ces Livres furent trouvez fous les mesmes Confuls que Plutarque nomme icy, 535. ans aprés le Regne de Numa, & Tite-Live, Decade 4. 1. 10. s'accorde avec Pline: carracontant fort au long cette hiftoire, il met les memes Confuls, & fuivant fa fupputation, leur Confulat tombe en l'année 573. depuis la fondation de Rome, d'où fi l'on ofte les 38. ans du Regne de Romulus, reftent 535. ans juftement depuis le commencement du Regne de Numa jufques à ces Confuls là, comme dit Pline. Cette mefme hiftoire eft rapportée par Valerius Maximus 1. 1. c. 1. par Lactance l. 1. c. 22. & par S. Auguftin 1. 7. c. 34. de la Cité de Dieu. Mais tous ces Autheurs ne font pas d'accord entre eux touchant plusieurs circonftances. Premierement, Pline dit que ces Livres furent trouvez par un certain Greffier, nommé Cheus Te entius, comme il faifit labourer une pofieffion qu'il avoit au Janicule, & S. Auguftin appelle auffi Terentius celui |