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quelques terres eftrangeres, il conferva tout
fon pays; & au lieu que les Romains ne pou- Publicola, en
voient qu'à peine & par une espece de miracle quoy grand polite
garder leur ville, il les rendit maistres du camp
de ceux qui les affiegeoient, & en prenant son
ennemi mefme pour Juge des differents qu'il
avoit avec Tarquin, il gagna fa caufe, & avec
la victoire, il eut encore toutes les chofes qu'il
auroit volontiers données pour l'achepter; car
non-feulement Porfenna confentit à la paix;
mais il donna encore tout fon équipage, &
toutes les provifions de guerre & de bouche
qu'il avoit dans fon armée, jugeant de la vertu
& de la generofité de tous les Romains par
celle de leur Conful.

Mais il donna encore.] Le mot Manuscrit rim, il leur aban-
TA pourroit fe fouftenir, donna.

mais j'aime mieux la leçon d'un

Tome I.

Fin de la vie de Publicola.

514

REMARQUES

PAG.

3.

De Monfieur DE MEZIRIAC,

Q

Sur la vie de Thefée.

VI de cet homme-cy né de la terre. Aprés Cranaüs reonstien tra la rencon- gna Amphictyon, fils de Deusatre.) Ce ont des paroles que lion. Aprés Amphictyon regna Plutarque a ramaflées de deux Erichthonius, engendré de la ou trois paffages d'Echyle en Terre & de la femence de Vulcain, la Tragedie des fept Princes de- lequel par plufieurs Autheurs anvant Thebes, & encore il y a ciens eft appellé Erechthée prechangé quelques mots pour les mier du nom : & je crois que c'est accommoder nieux à fon pro- ce mefme Erechthée dont parle pos. Mais il me femble, puifque Plutarque, à cause que Thefée dans le Grec ce font des Vers defcendoit de lui par droite liTambiques, ou des fragmens de gne; car Erechthée ou Erichtho-Vers Iambiques, qu'Amiot a nius eut pour fils Pandion premal fait de les traduire en petits mier du nom. Pandion fut pere Vers Lyriques. d'Erechthée fecond du nom. Erechthée eut pour fils Cecrops fecond du nom. Cecrops fut pere de Pandion fecond du nom. Pandion fut pere d'Egée, & ayeul de Thefée. Au refte j'avertis le lecteur pour une fois, que je n'ay pas voulu groffir ces notes de plufieurs chofes que j'euffe peu rapporter pour esclaircir divers paffages de Plutarque, parce que cette vie eftant toute dans la Fable Poëtique, j'ay reservé ce qui s'en peut dire, pour mes Commentaires fur Apollodore: outre qu'il y a plufieurs points que j'ay expliquez en mes Com

PAG. 4. Thefée de par fon pere defcendoit d'Erechthee, des premiers nez de la terre mefme.) Le Grec n'en dit pas davantage, & Amiot a paraphrafé & glofé merveilleufement; car pour une ligne de Grec, il en a mis cinq ou fix en fa traduction. Or j'ay de duit fort au long en mes Commentaires fur Apollodore, tout ce qui peut fervir à l'explication de ce paffage. Mais je diray icy brievement, que le plus ancien Roy d'Athenes fut Cecrops premier du nom, qu'on tenoit eftre né de la terre. Aprés lui regna Cranaüs, qui eftoit aufli

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Mais Heliode parle de l'ami, non pas du mercenaire, & veut dire que les amis fe doivent aimer reciproquement, & fe rendre des devoirs mutuels avec grande égalité. Je prens à tefmoin Arif tote 1. 9. chap. 1. des Morales à Nicomachus, où parlant de propos deliberé de l'amitié, & des bons offices & devoirs que les amis fe doivent rendre mutuelle ment, fi l'on veut que l'amitié foit de durée, il met en avant cette queftion, à fçavoir, fi l'eftimation de la recompenfe qui eft deue pour un plaifir rendu, doit eftre remife au jugement de celui qui a fait le plaifir, ou de celui qui l'a receu, & il conclud par l'exemple de Prothagoras, qu'elle doit eftre eftimée par celui qui a receu le bienfait, & qu'il faut prendre pour regle cette fentence d'Hefiode: Mis d'arδε φίλῳ.

PAG. 7. Et le Poëte Euripide.) Plutarque fait allufion à ce vers de la Tragedie d'Hippolyte, I'πbut av IIITs de

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On pourra voir ce que j'ay rapporté de la vertu & fuffifance de Pitthée, en mes Commentaires fur l'Epiftre de Phedre.

Prince trés-excellent.) Les vers Grecs de cet oracle font un peu diversement rapportez par Plutarque en ce lieu, par Apollodore 1. 3. & par le Scholiafte d'Euripide fur la Tragedie de Medée, comme je feray voir fur Apollodore.

Or ne fçait-on pas quel fut le fentiment de Pitthée. ) Le Grec dit de meme, ἄθλον ἦν ὅ τι νοήσας ;FTs. Amiot traduit extravagamment, ce qu'entendant Pittheus.

PAG. 8. Parce qu'il redoutoit fort les Pallantides.) C'est ce que dit le Grec mot à mot; Amiot traduit, les enfants d'un nommé Pallas, comme fi ce Pallas eftoit un homme de neant, inconnu, ou de fort baffe condition. Et neantmoins nous apprenons d'Apollodore 1. 3. que Pallas eftoit fils de Pandion, & propre frere d'Egée, fi bien que ce n'eftoit pas fans raifon, que les Pallantides afpiroient à la couronne, qui leur advenoit de droit, en cas qu'Egée fuft mort fans enfants.

PAG. 9. Lorfqu'Egée l'adopta.) C'est le fens de ces paroles, θα περβούν τις Αιγέως αυτόν, & Amiot a mal traduit, quand fon pere le reconnut & l'avoua pour fon fils. Car Egée n'avoia pas feulement Thefée, mais en outre l'adopta, pour le rendre legitime, de baftard qu'il eftoit, afin qu'il lui Ttt ij

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pas

Sous lui marchoient grands pas, d'une mine guerriere, Les Abantes vaillants, chevelus par derriere. Aurefte, Polyænus n'eft d'accord avec Plutarque, que Thefée fe fuft ainfi tondu à l'imitation des Abantes: au contraire il dit que les Abantes imiterent Thefée qui fe tondit ainsi, afin qu'és batailles il ne puft eftre pris par les cheveux; qui fut auf la raifon pour laquelle Alexandre commanda de faire rafer les barbes aux Macedoniens, comme Plutarque dit derechef és dits notables des Princes & Capitaines, & Polyænus auffi 1. 4. & Synefius en l'oraifon à la louange des chauves.

PAG. 15. Alcmene,mere d'Hercule eftoit fille de Lyfidice. ] Le Scholiafte de Pindare fur l'ode 7. des Olympiques s'accorde avec Plutarque. Euripide en la Tragedie des Herac ides, & Servius fur le 5. de l'Eneïde, & Diodore Siciien 1. 4. font bien defcendre Alcmene de Pelops, mais les deux premiers ne mettent point le nom de fa mere, & Diodore l'appelle Eurymede, non Lyfidice. Apol'odore 1. 2. s'efloigne entierenient de cette opinion: car il fait mere d'Alcmene, Anaxo,fille d'Alcæus.

PAG. 11. Comme Homere dit que les Abantes fe tondoient. ] Les habitants de l'Ifle d'Euboée, qu'on nomme aujourd'hui Negrepont, s'appelloient anciennement Abantes, & l'Ifle mefme s'appelloit Abantis & Abantias, comme tefmoignent Stephanus, Strabon 1. 10. & Pline 1. 14. c. 12. Ce peuple avoit de couftume de fe tondre les cheveux par devant, & les laiffer croistre par Qui portoit pour armes une mafderriere, comme dit Homere au fue. ] Le Grec dit auffi orλ❤ xó2. de l'Iliade, où parlant d'Ele-vov xopuvy, & Amiot fait mal de phenor, Capitaine des Euboéens, traduire, qui portoit ordinaire

SUR LA VIE DE THESE'E. 517

ment pour fon baston une maffuë, attendu que cette maffue eftoit de fer, non de bois, comme tefmoigne Apollodore 1. 3. qui nous apprend auffi que Periphetes eftoit fils de Vulcain; ce que je prouve par plufieurs autres authoritez en mes Commentaires fur cet Autheur. Paufanias ès Corinthiaques dit que la maffue de Periphetes eftoit d'airain.

en dit icy, on ne peut conjectu rer de ces paroles & iaĝídas, qu'il y euft aucune ville apellée la ville des Ioxides, mais feulement qu'en la Carie il y avoit une certaine race, ou famille de gens appellez Ioxides, à caufe qu'ils defcendoient d'Ioxus.

Qu'on furnommoit Phaa. ) Le Grec ne dit rien davantage, & Amiot adjoufte mal à propos Il rencontra Sinnis.] J'ay dif- plufieurs paroles, traduifant couru fuffisamment de ce voleur qu'on appelloit autrement Phaa, en mes Commentaires fur l'E- c'est-à-dire, Bure. Mais qu'eftoitpistre de Phyllis à Demophoon. il befoin de dire que cette Laie PAG. 17. Qui eut nom Mela- s'appelloit autrement Phæa nippus. Il y a auffi dans le puifqu'elle n'avoit autre nom ] Grec Μελάνιππος deux fois, par Phæa? Car le mot de Laie que quoyqu'Amiot ait tousjours mis n'eft pas un nom propre, mais Menalippus. Neantmoins Pau- il convient à toutes les Laies qui fanias és Phocliques s'accorde font au monde. A quel propos avec le texte Grec de Plutarque, auffi glofer fur ce nom propre quand il dit. Apoios on zu- Phæa, parce que c'est un mot vidos DugaTed's Quia Onori Mevánt Grec, qui fignifie auffi une choτον λέγοισι, καὶ ὡς ἀνέκοιτο ὁ Μελά- fe de couleur bure ? Certes il n'y 9175 TOS degμs vixle, ő a point de nom propre Grec, νιππος δρόμο νίκίω, ὅτε οι όξί γνοι και λέμιοι Νέμια δεύτεροι ἔτοι ἔθισαν qui ne fignifie audi quelque aupertà A ̈deasov. Les Argiens difent tre chofe, outre la perfonne à qui que Thefée eut un fils de la fille on le donne. Mais qui voudroit de Sinnis, qui eut nom Mela- toujours adjouster à chaque nom nippus,& que ce Melanippus propre fon autre fignification emporta le prix de la courfe, lors il feroit fort impertinent, & fort que ceux qui furent appellez Epi- ridicule. Au refte Strabon, l. 8. gones, celebrerent les jeux de Ne- parle de cette Laie, & dit qu' mée pour la feconde fois aprés elle fut mere du Sanglier de ĈaAdrafte. lydoine. Elle s'appelloit Cromyonienne, à caufe qu'elle demeuroit auprés d'un bourg du territoire de Corinthe, qui s'appelloit Cromyon. Mais Paufanias ès Corinthiaques efcrit le nom de ce bourg par un o long en la premiere fyllabe, Strabon Tet iij

PAG. 18. Et de qui font venus les Ioxides. ] Le Grec dit s iwie comme j'ay traduit. Amiot adjoufte de gayeté de cœur, où il baftit la ville des Ioxides. Mais puifqu'on ne trouve rien des oxides, finon de ce que Plutarque

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