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confiderables, & par Aristofte mesme.

dition,
quoy que pourtant d'une
maniere qui fait affez entendre
que de fon temps, elle ne paffoit
elle ne paffoit
pas pour certaine, car il dit :
Ο ικέω ἢ νῆσον, ὡς με ανθρώπων
λόγος

Εσπαριθώ θ και πάσαν Αιαντος πόλιν.

j'habite l'Ile de Salamine, si la tradition eft veritable, car mes ccndres font femées dans tous ce tera ritoire d'Ajax

Fin de la vie de Solon.

PUBLICOLA

P.VALE SIVS

VOLESI F.

POBLICOLA

PUBLICOLA

Qui honore le

OLON ayant efté tel que nous venons de le representer, nous lui comparerons Publicola, à qui le Publicola fignifie, peuple Romain donna ce nom par peuple. honneur & par reconnoiffance fur la fin de fon premier Confulat; auparavant il s'appelloit Publius Valerius. Il eftoit descendu de cet ancien Valerius, qui contribua plus que blicola. perfonne à mettre la paix entre les Romains &

Il eftoit defcendu de cet ancien Valerius, qui contribua plus que perfonne à mettre la paix entre les Romains & les Sabins. ] Il defTome I.

cendoit de ce Volefus Valerius,
qui eftoit un des trois perfonna-
ges les plus confiderables qui fui-
virent Tatius à Rome.
L11

Origine de Pu

les Sabins, & à les faire devenir un mefme peuple; car ce fut lui qui porta les deux Rois à une entreveuë & qui les obligea d'efcouter des propofitions d'accommodement. Publius Valerius. donc iffu de ces Anceftres, quoy que Rome fuft La Monarchie encore alors fous la domination des Rois, ne laifcontraire à l'Elo fa pas de fe rendre confiderable par fon éloquence & par fes richeffes. Il fe fervoit de l'une avec Chefe trés rare fous autant de droiture que de liberté pour le maintien de la Justice, & il employoit genereusement

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Quoyque Rome fuft encore alors vû mourir l'éloquence avec la fous la domination des Rois, ne liberté. Mais je crains bien que laiffa pas de fe rendre confiderable nous n'aimions à rejetter fur une par fon éloquence] Cela eft fon- caufe efttrangere un vice qui ne dé fur cette opinion affez gene- vient que de nous. Ce n'eft nulrale, qu'il n'y a rien de plus con- lement le Gouvernement Monartraire à l'éloquence que la domi- chique qui enerve noftre efprit; nation des Rois; car un efprit ac- ce font nos paffions, c'eft le defir couftumé à la fervitude ne peut infatiable des richeffes; c'est l'arien produire de noble, ni de mour des plaifirs; c'eft la pareffe. grand, la fervitude eftant com- On peut voir le dernier chapitre me une prifon où l'ame defcroît de Longin, qui examine à fond & fe rapetiffe. Et ce qui femble le les caufes de la Décadence des efprouver, c'est que l'éloquence a prits. Cependant il faut remarle plus fleuri dans les Eftats qui quer que Plutarque efcrivoit cecy ont efté agités de troubles & de fous le Gouvernement Monarguerres civiles, & que ceux qui chique ; & fi cette liberté fait ont efté bien policez,comme ccux honneur à celuy qui efcrit, elle de Lacedemone & de Crete, en fait encore davantage au n'ont pas porté de grands Ora- Prince qui la fouffre. Je croy que teurs, non plus que les Eftats c'estoit Trajan. Monarchiques, où tout dépendant de la volonté d'un feul les affaires fe décident plus par le confeil, que par l'éloquence. Philippe n'a jamais pû trouver dans fes Eftats un Oratcur à oppofer à Demofthene; & à Rome on a

Et par fes richeffes, ] Cela eftoit fort extraordinaire & fort remarquable; car Tarquin avoit abaiffé toutes les plus grandes maisons de Rome, & defpouillé les plus riches.

les autres au fecours de ceux qui en avoient befoin;de manierequ'il eftoit vifible que, fi l'eftat fe changeoit en Republique, il y tiendroit le premier rang.

Tarquin le Superbe, qui eftoit parvenu à l'Empire en foulant aux pieds tous les droits divins & humains, & qui fe fervoit de fon pouvoir, nonen Roy, mais en Tyran, s'eftant rendu infuportable, & le peuple ayant pris pour le prétexte & l'occafion de fa revolte, la mort de Lucrece, qui s'eftoit tuée elle-mefme, pour avoir efté violée par le Fils aifné de Tarquin, Lucius Brutus, qui s'eftoit mis a la teste de ce parti, s'en alla d'abord chez Valerius, pour lui communiquer fon deffein. Il le trouva trés disposé à le se

Que fi l'Eftat fe changeoit en Republique.] Comme cela arrive prefque tousjours à tous les Eftats Tyranniques. Ils fe changent en Democratie, en Gouvernement populaire. Ariftote en a expliqué les raifons dans le v. Liv. de fes Politiques.

Tarquin le Superbe,qui eftoit par venu à l'Empire en foulant. ] Il y a dans le texte, non par les bonnes vayes, C'eft-à-dire non par le decret du Senat, par les fuffrages du peuple, par des facrifices & par la faveur du ciel, qui devoit approuver l'élection par des fignes favorables.

En foulant aux pieds tous les droits divins & humains. ] Car non feulement il mefprifa les

voyes ordinaires, mais il fe fit un degré au thrône du propre corps du Roy Servius Tullus fon beaupere, qu'il tua.

Non en Roy, mais en Tyran. 1 Car il abaiffoit les Nobles, déf poüilloit les riches, oftoit au peuple fes privileges, & fes loix, luy defendoit les affemblées tant facrées que politiques, & l'accabloit par des ouvrages ferviles qui n'avoient point de fin.

S'en alla d'abord chez Valerius

pour luy communiquer fon deffein.] Denys d'Halicarnaffe & TiteLive efcrivent que Lucrece les avoit fait appeller avec fon pere, qu'elle fe tua en leur prefence, & que dans le mefine temps le def fein fut pris de chaffer les Rois.

Equité de Vale

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Ce fut Brutus. qui le propofa.

conder de toutes fes forces, & il s'en fervit fort utilement pour chaffer les Rois. Veritablement pendant qu'il y eut quelque apparence que la peuple eftabliroit,au lieu d'un Roy, un General, Valerius fe tint en repos, & ceda volontiers Brutus cette premiere place, qui lui appartenoit à plus jufte titre, puifqu'il avoit efté le chef de cette entreprise & l'auteur de la liberté. Mais dés qu'il parut que le nom de Monarque eftoit odieux, & que le peuple fouffriroit plus volontiers une autorité partagée, & que mefme on propofoit de nommer deux Confuls,alors il ne douta pas qu'on ne le choifift avec Brutus,& il fe trompa,car malgré tout ce que Brutus peut faire, on lui donna Il s'appelloit Lu pourCollegue Collatin,mari de Lucrece.Ce n'eft Collatinus & eftoit pas que Collatin eust plus de merite & plus de de la famille des vertu Valerius; mais c'est que les plus puiffants de la Ville, craignant les Tarquins, qui dè dehors faifoient encore des brigues, & tafchoient par toutes fortes de flatteries & de foufmiffions d'adoucir le peuple, voulurent avoir pour leur General l'ennemi le plus irreconciliable de la Maison Royale, comme celui qui ne se laisseroit jamais fléchir.

cius Tarquinius

Tarquins.

Valerius offenfé de

que

Valerius, trés-faché de ce qu'on ne le croyoit ce qu'on lui avoit pas capable de tout faire pour l'amour de la paresire des affaires, trie, parce qu'il n'avoit receu aucune injure parti

preferé Collatin, fe

On luy donna pour Collegue Collatin. Lucius Tarquinius, fils d'Egerius, neveu de l'ancien Tarquin. Il eftoit appellé Collatin,

parce qu'il eftoit Gouverneur de Collatia. Tarquin le Superbe, & Egerius pere de Collatin eftoient coufins germains.

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