fectation & une opiniaftreté de jeune homme, de s'attacher davantage à le refuter ou à le prouver. a Pontifes. On attribue auffi à Numa l'inftitution _Numa inftitue les des Princes des Preftres, qu'ils appellent Pontifes, & l'on affeure qu'il en fut le premier. Pour ce qui eft du nom, fes uns veulent qu'ils furent appellez Pontifes, parce qu'ils eftoient Origine de ce nom, deftinez à fervir les Dieux tout puiffsants & maistres de toutes choses; car ce que nous appellons puiffant, les Romains l'apellent potens. Les autres prétendent, que ce nom marque feulement cette exception, s'il eft poffible; comme fi le Legislateur ordonnoit aux Preftres de faire les facrifices qui eftoient en leur pouvoir, en leur déclarant que quand il y auroit quelque obftacle legitime, qui les en empescheroit, ils mieux inftruit de l'Hiftoire Ro- Et l'on affeure qu'il en fut le premaine, il auroit veu que ces dou- mier. ] Je croy que Plutarque, tes ne font pas fi grands, qu'on ou ceux qu'il a fuivis, ont efté ne puiffe eftablir certainement trompez par la conformité du que Numa a vefcu long-temps nom; car le premier Pontise, qui avant Pythagore, puifqu'il eft fut éleu, s'apelloit Numa; mais trés-conftant que Pythagore n'a cen'eftoit pas le Roi Numa, c'efvefcu que du temps de Servius toit Numa Marcius, fils d'un SeTullius. On attribue auffi à Numa l'inftitution des Princes des Preftres qu'ils appellent Pontifes. ] Numa en crea quatre, dont le premier eftoit appellé le fouverain Pontife, & ils eftoient tous de famille Patriciene. L'an de Rome 453. on en adjousta quatre Plebeiens aux quatre Pariciens. Et enfin fous Sylla on en crea quinze nateur nommé Marcius. Pour ce qui eft du nom, les uns n'en feroient pas repris; mais la pluspart approuC'est pourtant celle vent une autre étymologie, qui me paroift ridiquia efé la plus cule. Ils difent que les Pontifes ont efté ainfi nommez à cause des facrifices qu'ils faifoient sur fuivie. le pont, facrifices qui eftoient les plus anciens & les plus facrez; Carles Latins appellent un pont Pontem; & l'on adjoufte que le foin de refaire & d'entretenir les ponts appartient à ces Preftres autant qu'aucune des plus faintes & des plus immuables ceremonies, & qu'aucun des facrifices les plus folemnels; C'est mefme un point de Religion de croire qu'on ne peut rompre, fans un Le pont Sublicius. facrilege horrible, leur pont de bois qui fut bafti fans aucune ferrure, fuivant un ancien Oracle comme dans quotiens pour quo- Mais la plupart approuvent Et l'on adjoufte que le foin de refaire & d'entretenir les ponts appartient à ces Preftres. Cela eft indubitable, puifqu'on ne pouvoit ni faire, ni rebaftir un pont, fans avoir fait auparavant des prieres & des facrifices, car les fleuves eftoient facrcz. Qui fut bafti fans aucune ferrure.] Denys d'Halicarnaffe efcrit: Ancus Martius fit le pont Sublicius, où il n'eft permis d'employer ni cuivre, ni fer, & où il ne doit y avoir d'autre affemblage, que celui du bois mefme. Il dure encore aujourd'hui ; il eft particulierement tenu pour facré, & fi quelque chofe manque, cela regarde les Pontifes qui le font raccommoder ̧aprés avoir fait des facrifices particuliers. Suivant un ancien Oracle qui l'avoit ainfi ordonné. ] Pline efcrit pourtant que cela ne fut observé qu'aprés la guerre contre Porfenna, non pas par l'ordre d'aucun oracle,mais parce que lorsqu'Horatius Cocles avoit défendu ce pont Sublicius contre les Toscans, les Romains avoient eu trop de peine à l'abbattre, car alors il eftoit fait avec des bandes & des crampons de fer. Ils voulurent donc empefcher que cela n'arrivast une feconde fois dans une temblable occafion, & ils le refirent fans aucune ferrure, Pline Livre xxxvI. Cha qui l'avoit ainfi ordonné, le pont de pierre, qui est aujourd'hui, n'ayant esté basti que longremps aprés par le Quefteur Emilius. On dit pourtant que le pont de bois ne fut fait qu'aprés la mort de Numa, fous le regne d'Ancus Marcius eftoit fils de få fon petit fils. Le Souverain Pontife eft proprement le maiftre, ou l'interprete de la Loy, ou pluftoft c'est luy qui a toute l'intendance de la Religion, & qui veille non-feulement aux facrifices que l'on fait en public, mais encore à ceux que l'on fait en particulier, pour prendre garde qu'on n'y viole aucune des ceremonies anciennes, & pour enfeigner tout ce que chacun doit faire pour honorer ou pour appaiser les Dieux. Il a aufli foin des Vierges facrées qu'ils appellent Veftales. Car on attribue à Numa le premier establissement de ces Vierges, & on veut qu'il ait reglé toutes leurs ceremonies & le culte Le pont de pierre, qui eft aujour- Magiftrats, qui partageoient le d'hui, n'ayant esté bafti que long- foin des chofes facrées, & qu'ils temps aprés par le Quefteur Emi- ne pouvoient cftre jugés par le lius. ] Par Emilius Lepidus, fous peuple ni par le Senat, le Roy Augufte le droit de refaire ce pont cftant feul leur Juge. ayant paffé des Pontifes aux Quefteurs. Car on attribue à Numa le premier eftablissement de ces Vierges. ] Car Romulus s'eftoit contenté de confacrer un foyer dans chaque Tribu ou Curie, il ne baftit point de Temple à la Deelle Vefta, & ne luy confacra point de Religieufes, à caufe de l'affront qui eftoit arrivé à fa mere. Q q filie Pompenia. qu'elles rendent au feu immortel, dont il les à fait les gardiennes, foit qu'il ait penfé que le feu, qui eft une fubftance tousjours pure & incorruptible, ne devoit cftre confié qu'à des Vierges, qui n'ont ni foüilleure, ni tafche, ou qu'il ait voulu seulement faire entendre que cet élément, estant infecond & fterile de fa nature, a beaucoup de rapport avec la virginité; d'où vient mefme que dans tous les lieux de la Grece, où l'on garde de ce feu facré, comme à Delphes & à Athenes, on y establit pour Preftreffes, non des Vierges, mais des Veuves, qui ne font plus en âge de fe marier. Quand ce feu vient à s'efteindre par malheur, le temple de Mi- comme on dit que la lampe facrée s'efteignit à Athenes fous la tyrannic d'Ariftion, & à Delphes lorfque le Temple d'Apollon fut bruslé par les porta. la guerre en Medes, & comme il s'efteignit auffi à Rome penOu plustoft pendant dant la guerre de Mithridate, & dans la guerre la quere d'An- civile, où il fut confumé avec l'autel, il n'est pas permis de le rallumer d'un autre feu vulgaire & commun; Il en faut faire un tout nouveau Quibrafoir dans nerve. Lorfque Xerxes Grece. " en tirant du soleil une flamme pure & nette, par le moyen de certains vases d'airain concaves & taillez felon la fection conique en triangle rectangle, de maniere que toutes les lignes de la circonference aboutiffent à un point du centre. On les expofe au foleil ; tous les rayons se rassemblent & se réuniffent dans ce feul point, & prenant corps & force de feu, par la reverberation, ils fubtilisent & enflamment fi fort l'air, qu'il embrafe tres promptement la matiere feche & aride qu'on luy prefente. Quelques-uns penfent que ces Vierges ne gardent que ce feu,qui ne s'efteint jamais; mais la pluspart souftiennent qu'il y a d'autres choses faintes, qu'il n'eft accordé qu'à elles feules de voir, & fur lesquelles nous avons dit dans la vie de Camillus tout ce qu'il eft permis d'en fçavoir & d'en dire. On dit que Numa ne confacra d'abord queGegania & Verania,ensuite Canuleia & Tarpeia.Servius Tullius en adjoufta deux autres, & ce nombre eft demeuré tousjours fixe jufqu'à aujour En tirant du Soleil une flam- voient d'un crible d'airain, parce me pure & nette. ] Feftus rapporte qu'eftant percé de plufieurs trous une autre maniere de rallumer ce il fervoit à entretenir ce feu& l'émfeu. Quand le fen eft efteint, dit-il, pefchoit de s'efteindre. Les Veftales ont accoustumé de percer une table avec un virebrequin jufqu'à ce que le mouvement y engendre du fu,& une Veftalele recevant dans un crible d'airain le porte dans le Temple. On peut voir mes remarques fur cet Auteur au spot Ignis Vefta. Elles fe fer Mais la plufpart fouftiennent qu'il y a d'autres chofes fainies. ] Comme le Palladium, les Statues, & les chofes faintes des Dieux de Samothrace. Denys d'Halicarnaffe dit que beaucoup de chofes le perfuadoient que les Veftales ne gardoient pas le few tout feul maïs Miroirs ardents. |