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Le premier recueil, contenant six livres, parut in 4° en 1668, orné des figures de Chauveau. Il était dédié au Dauphin et eut un grand succès. On en donna deux éditions, in-8° et in-12, la même année et l'année suivante. C'est aussi en 1669 que furent publiés les Amours de Psyché et de Cupidon, imitation libre et fort enjolivée d'un épisode de l'Ane d'or d'Apulée. La Fontaine les fit suivre, dans le même volume, du poème d'Adonis, l'une de ses premières productions, qu'il avait présenté manuscrit à Fouquet en 1658, avec une épître dédicatoire en prose.

Son second recueil de fables (1671), dédié au duc de Guise, gendre de la duchesse douairière d'Orléans, Marguerite de Lorraine, dont lui-même était gentilhomme, était accompagné de nombreuses élégies, où il célébrait ses amours, et d'autres pièces de vers adressées tant à la duchesse douairière qu'aux personnes de son entourage.

La même année, il préta son nom à un Recueil de poésies chrétiennes et diverses, trois volumes in 12, où il n'y a de lui qu'une dédicace au prince de Conti et quelques pièces du tome III. Cet ouvrage eut pour résultat de le faire connaître aux solitaires de Port-Royal. A la prière de ces messieurs, il consentit à traiter un sujet de piété, la captivité de Saint-Malc. Avouons que le poème qu'il en tira (1673) est des plus ennuyeux. On a prétendu que la première édition fut supprimée parce que le poète, en dédiant son œuvre au cardinal de Bouillon, grand aumônier de France, lui avait donné à tort le titre d'Altesse sérénissime. C'est une erreur. Quoique ce livret soit rare, il en existe pourtant quelques exemplaires et l'Altesse y est traitée seulement d'éminentissime.

En 1678 furent publiées la troisième et la quatrième partie des fables, du livre VII au livre XI. Le nouveau

recueil se terminait par un épilogue consacré à la louange du roi. Il était dit dans le privilège que le souverain voulait témoigner à l'auteur l'estime qu'il faisait de sa personne et de son mérite. En effet, Louis XIV le fit venir à Versailles, l'accueillit avec bonté et le combla de présents. On ajoute, il est vrai, que le distrait fabuliste perdit, à son retour, la bourse pleine d'or qu'il avait reçue et que l'on retrouva heureusement sous le coussin de la voiture qui l'avait

ramené.

Après la mort de Marguerite de Lorraine, sa protectrice, La Fontaine trouva un asile chez Me de la Sablière, où il fut, durant vingt années, hébergé et soigné comme un enfant à qui l'on épargne les soucis de la vie matérielle. C'est pendant cette période qu'il adressa diverses épîtres, soit à Turenne, soit à Me de Montespan et à sa sœur, Me de Thianges; mais la plus célèbre est l'épître à Me de la Sablière, qu'il lut en séance publique à l'Académie, le jour où il fut appelé à y remplacer Colbert (1684).

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Lorsque Perrault, par sa lecture à l'Académie du poème intitulé le Siècle de Louis le Grand, eut allumé la guerre entre les partisans des anciens et ceux des modernes, La Fontaine prit parti pour les premiers en adressant à Huet, alors évêque de Soissons, une épître (1687) où il expliquait à ravir sa façon d'imiter Grecs et Latins:

Mon imitation n'est point un esclavage:

Je ne prends que l'idée et les tours et les lois
Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois.

Si d'ailleurs quelque endroit plein chez eux d'excellence

Peut entrer dans un vers sans nulle violence,

Je l'y transporte et veux qu'il n'ait rien d'affecté,

Táchant de rendre mien cet air d'antiquité.

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