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OUT a été dit sur La Fontaine et il serait inutile de répéter ici ce que chacun sait. La vie du bonhomme est devenue une sorte de légende populaire. A peine a-t-on commencé à raconter de lui une anecdote, que

tout lecteur. l'achève aussitôt. La nature de son talent, le caractère de ses œuvres ont été de même appréciés déjà par quantité de plumes habiles. Walkenaer, Ch. Nodier, SainteBeuve et M. Taine, pour n'en pas citer d'autres, n'ont rien laissé à faire après eux.

Il nous faut donc contenter de rappeler aussi brièvement que possible les principaux événements de la vie du fabuliste, ainsi que l'époque exacte où chacun de ses ouvrages a été écrit et publié.

Jean de la Fontaine naquit à Château-Thierry le 8 juillet 1621. Sa jeunesse oisive fut livrée aux plaisirs. Marié à une assez jolie femme, il la négligea, et le fils qu'il eut d'elle fut élevé par d'autres que par lui. Jusqu'à l'âge de trente-trois ans, il ne fit rien imprimer. Son premier essai n'est qu'une faible imitation de l'Eunuque de Térence. Un oncle de sa femme le présenta à Fouquet auquel il adressa un certain nombre de poésies légères, ballades, dizains et madrigaux et le Songe de Vaux (1657), mélange de prose et de vers resté inachevé et qui ne fut publié qu'en 1671, dans le recueil intitulé Fables nouvelles et autres poésies.

Lorsque Fouquet eut été disgracié et jeté en prison, La Fontaine composa pour lui sa touchante Élégie aux Nymphes de Vaux, destinée à fléchir Louis XIV. Elle parut sans indication de date, probablement en 1661.

Quelques années plus tard, la duchesse de Bouillon, exilée à Château-Thierry, obtint du poète des contes en vers dont la première partie est de 1665, la seconde de 1666, la troisième de 1671, la quatrième de 1674.

Pour cette dernière partie, le privilège ayant été refusé, on dut l'imprimer secrètement, non plus à Paris, mais dans une ville de province, et la publier sous la rubrique de Mons. Elle fut interdite par arrété de police.

Cependant La Fontaine, lié, depuis son arrivée à Paris, avec Racine, Molière et Boileau, voulut se montrer digne de tels émules et, comme eux, employer son talent à des œuvres sérieuses. Il se mit donc à écrire ses fables qui, avant même leur apparition, avaient conquis les suffrages des esprits les plus distingués du temps, La Rochefoucauld, Huet, Mes de Sévigné et de La Fayette.

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