Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cing ans, Volume 2

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Édition Hetzel, A. Dürr, 1859 - French drama

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Page 285 - Moi-même, pour tout fruit de mes soins superflus, Maintenant je me cherche, et ne me trouve plus': Mon arc, mes javelots, mon char, tout m'importune; Je ne me souviens plus des leçons de Neptune; Mes seuls gémissements font retentir les bois, Et mes coursiers oisifs ont oublié ma voix.
Page 154 - Toutes les formes de religion, soit vivantes, soit tombées en désuétude, sont respectables, car elles ont pour principe la conscience de la faiblesse humaine, le désir d'un appui céleste et le besoin d'expliquer, par une ou plusieurs des puissances suprêmes, le merveilleux phénomène de la création. Sentiments sublimes, ils distinguent avant toute chose l'homme de la brute, et nous trouvons que les religions en vigueur ne sont pas assez respectueuses envers les religions devenues simplement...
Page 142 - Petipa a été gracieux, passionné et touchant. Il ya longtemps qu'un danseur n'a fait autant de plaisir et n'a été si bien accueilli. La musique de M. Adam est supérieure à la musique ordinaire des ballets ; elle abonde en motifs, en effets d'orchestre ; elle contient même, attention touchante pour les amateurs de musique difficile, une fugue très-Jnen conduite.
Page 24 - Dans le monde des arts, il ya toujours au-dessous de chaque génie un homme de talent qu'on lui préfère. Le génie est inculte, violent, orageux; il ne cherche qu'à se contenter lui-même et se soucie plus de l'avenir que du présent. — L'homme de talent est propre, bien rasé, charmant, accessible à tous; il prend chaque jour la mesure du public et lui fait des habits à sa taille, tandis que le poète forge de gigantesques armures que les Titans seuls peuvent revêtir. — Sous Delacroix,...
Page 328 - Quand elle s'est avancée, pâle comme son propre fantôme, les yeux rougis dans son masque de marbre, les bras dénoués et morts, le corps inerte sous ses belles draperies à plis droits, il nous a semblé voir, non pas...
Page 141 - Le fatal délire s'empare de lui, il pirouetle, il saule, il suit Giselle dans ses bonds les plus hasardeux ; dans la frénésie à laquelle il s'abandonne perce le secret désir de mourir avec sa maîtresse et de suivre au tombeau l'ombre adorée; mais quatre heures sonnent, une ligne pâle se dessine au bord de l'horizon. C'est le jour, c'est le soleil, c'est la délivrance et le salut. Fuyez, vision des nuits! fantômes blafards, évanouissez-vous! Une joie céleste brille dans les yeux de Giselle...
Page 24 - Delàvigne; les tableaux da peintre sont d'excellents sujets de tragédie pour le poète , et les tragédies du poete seraient d'excellents sujets de tableaux pour le peintre; chez tous les deux, même exécution pénible et patiente, même couleur plombée et fatiguée , même recherche de la fausse correction et du faux dramatique. Il est impossible de rencontrer deux natures plus semblables; chez tous deux, le satin, la paille, la hache seront toujours...
Page 329 - Pendant deux heures, elle nous a représenté Phèdre sans que l'illusion cessât une minute, malgré cette abominable colonnade dans le goût messidor qui sert, ou plutôt qui ne sert pas de décoration, malgré ces affreux fauteuils de comptoir qui ont des serviettes dans le dos, malgré la nuance intermédiaire entre l'abricot et le potiron de la tunique d'Hippolyte, malgré les rideaux de salle à manger qui formaient le vêtement d'Œnone2 ». Triomphe total et unanime.
Page 239 - Tout cela est entremêlé de testaments pris, repris, déchirés, brûlés; d'actes de naissance perdus, retrouvés ; de marches, de contre-marches, de surprises, de trahisons, de resurprises, de retrahisons, de poisons, de contrepoisons et de toutes les machines mélodramatiques si habilement manœuvrées par l'auteur. Il ya de quoi devenir fou ! Ne tournez pas la tête un instant, ne fouillez pas dans votre poche, ne nettoyez pas le verre de votre lorgnette, ne regardez pas votre jolie voisine...
Page 24 - Quant à sa figure, elle n'est pas fort italienne, et répond peu aux idées brunes qu'éveillé le nom de Grisi, dont elle est parente. Elle a des cheveux châtains, plus près d'être blonds que d'être noirs, des traits assez réguliers, et, autant qu'on peut le distinguer sous le fard, le teint coloré naturellement; elle est de taille moyenne, svelte, assez bien prise, sa maigreur n'est pas excessive pour une danseuse; seulement, elle a le pied un peu italien ou anglais si vous aimez mieux.

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