ACTE I I. Temple rustique que les Bergers ont élevé pour Diane, et qui n'est pas encore consacré SCENE I ENDIMION, EURILA S. QUEL ENDIMI ON. UEL jour, quel heureux jour je vais voir célébrer ! Nos bergers pour Diane ont secondé mon zèle ; Ce temple par mes soins est élevé pour elle Et nous allons le consacrer, Jamais par des soupirs mon amour ne s'exprime Convient à mon respect extrême ; Et mon cœur, pour cacher qu'il aime, ENDIMION. Si j'étois immortel, et Diane bergère, Mes feux n'osent paroître au jour ; Je gémis sous les loix que le respect m'impose: EURILA S. Que peut prétendre un amant dont la peine. Près d'un objet dont on est adoré, Et contre les amours " Les amours seuls sont un secours. Je meurs d'un feu ENDIMION. trop beau pour le vouloir éteindre ; Je ne puis espérer, et je n'ose me plaindre : Cependant un plaisir qui ne peut s'exprimer, Adoucit en secret des peines si cruelles ; Au milieu de mes maux, je m'applaudis d'aimer La plus fière des immortelles. Je vois de nos bergers la troupe qui s'avance; SCENE II ENDIMION, TROUPE DE BERGERS. ENDIMI O N. ECOUTEZ ces bergers qui parlent par ma voix, Déesse; daignez quelquefois Visiter ce temple rustique : On vous élève ailleurs des temples éclatans ; Mais dans un lieu plus magnifique > On n'offre pas des vœux plus purs ni plus constans. (Danse des Bergers ). UN BERGER. Brillant astre des nuits, vous réparez l'absence Votre char, lorsqu'il fait son tour, DEUX BERGER S. En descendant des cieux, vous venez sur la terre Régner dans les vastes forêts ; Votre noble loisir sait imiter la guerre, Les monstres dans vos jeux succombent sous vos traits. TROIS BIRGERS. Jusques dans les enfers votre pouvoir éclate: Le sévère Pluton rompt lui-même ses loix. Que le Ciel, que la Terre et le sombre rivage, Le maître des dieux même N'étend pas si loin son pouvoir. ENDIMION. Vos éloges, bergers, touchent peu la déesse. Son cœur exempt de foiblesse, D'un cœur toujours maître de soi. CHŒUR. Vous avez sur l'amour remporté la victoire. Les plus grands dieux ont ressenti ses coups; BERGERS, jusqu'en ces lieux votre hommage m'attire ; CIEL! (Tous les Bergers sortent ) SCENE I V. DIANE, LICORI S. LICORI S. IEL! quel étonnement de mon ame s'empare! Quoi! votre noble orgueil se dément en ce jour ? Diane hautement déclare Qu'elle est moins contraire à l'amour ? |