Les Heros chez Quinaut parlent bien autrement, 190 Qu'un jeune Homme...Ah!je fçai ce que vous voulez dire, REMARQUES. public en 1665. Quand il l'eut hais tout s'y dit tendrement. ] Dans les Tragédies de Quinaut, tous les fentimens font tournés à la tendrefle, jufques dans les endroits où l'on ne devroit exprimer que de la haine ou de la douleur : c'eft pourquoi on l'avoit furnommé le doucereux Qui. naut. M. Despréaux avoit vu jouer Stratonice, Tragedie de ce Poëte, où Floridor faifoit le rôle d'Antiochus , qui eft l'Amant; & la Baron faifoit celui de Stratonice, qui eft la Maîtreffe. Antiochus difoit bien tendrement à Stratonice: Vous me haissez donc ? A quoi Stratonice répondoit auffi d'un air fort paffionné: J'y mets toute ma gloire. Enfin, après avoir tourné en plufieurs façons les mots de baine & de hair, la Scéne VERS 188. Et jufqu'à Je vous finifloit par ces deux Vers. Adieu, croiés toujours que ma haine eft extrême, Prince, & fi je vous hais, haiffés-moi de même. C'eft particulièrement cet endroit que M. Despréaux a eu en vuë. A&t. II. Scene 6. & 7. VERS 189. On dit qu'on l'a drapé dans certaine Satire. ] Dans la Satire précédente; & c'eft cette raifon qui a déterminé l'Auteur placer ces deux Satires dans fon Livre, immédiatement l'une après l'autre, quoiqu'elles n'aïent pas êté compofées dans le même ordre. Après la feconde Satire l'Auteur avoit fait la quatrième, & le Difcours au Roi, avant la Satire troifiéme. VERS 194. & 196. -Avez. Et chaque acte en fa piece eft une piece entiere? REMARQUES. ... vous vû l'Aftrate? Sur tout VERS 198. Et chaque acte en des premières regles du Théatre, eft qu'il ne faut qu'une Action pour le fujet d'une Pièce Dramatique ; & cette Action doit être non feulement complette, mais continuée jusqu'à la fin, fans aucune interruption. Or nôtre Auteur prétend que dans l' Aftrate, l'Action théatrale eft interrompue à la fin de chaque A&te: ce qui fait autant d'Actions, qu'il y a d'Actes dans la Pièce. Cette critique eft très fine. J'ai relu l'Aftrate m'a dit M. Defpréaux. J'ai êté étonné que je n'en aïe pas dit davantage dans ma Satire; car , il n'y a rien de plus ridicule. & il femble que tout y ait êté fait exprès en dépit du bon fens. A la fin, on dit à Afra,, te, que fa Maîtrefle eft em,, poifonnée : cela fe dit devant دو elle; & il répond pour toute chofe, Madame. Cela n'eft-il », pas bien touchaut? Nous di,,fions autrefois qu'il valoit bien mieux mettre Tredame.,,BROS SETTE. VERS 201. A repris certain Fat, &c.] Cet endroit ne defigne perfonne en particulier. Peut-eftre, a dit l'Auteur pafliffant de couroux : Mais vous, pour en parler vous y connoiffez-vous ? Je fuis donc un Sot? Moi? vous en avez menti : 220 Nos braves s'accrochant se prennent aux cheveux, 225 promts, Mais, tandis qu'à l'envi tout le monde y conspire, 230 J'ai gagné doucement la porte fans rien dire, Avec un bon ferment, que fi pour l'avenir, En pareille cohuë on me peut retenir, Je confens de bon cœur, pour punir ma folie, Que tous les vins pour moi deviennent vins de Brie, 235 Qu'à Paris le gibier manque tous les hyvers Et qu'à peine au mois d'Aouft l'on mange des pois verts. deviennent vins de Brie. ] Les vins, que l'on recueille dans la Province de Brie, font fi mauvais, qu'ils font paffés en proverbe. Il eft dit dans une Chanfon: Tout vin eft vin de Brie, L A quatriéme Satire fut faite en 1664. immédiatement après la feconde Satire, & avant le Difcours au Roi. L'Auteur en prit le fujet d'une Converfation, qu'il eut avec l'Abbé Le Vayer & Molière, dans laquelle ils établirent par divers exemples, que tous les hommes font fous, & que chacun croit être fage tout feul. C'est un fujet,que Molière vouloit traiter pour le Théatre, & qu'il trouvoit que Defmarêts avoit manqué dans fa Comédie des Visionnaires. L'Abbé Le Vayer, ami particulier de M. Despréaux & de Molière, étoit Fils unique de M. De la Mothe Le Vayer, Confeiller d'Etat, Précepteur de MONSIEUR Philippe de France, Frère unique du Roi. En 1656. il publia une Traduction de Florus, qu'il dit avoir êté faite par ce jeune Prince, & il l'accompagna d'un Commentaire favant & curieux. On le croit Auteur du Roman de Tarfis & Zélie, qui eft fort bien écrit. Il mourut au mois de Septembre 1664. âgé d'environ trente-cinq ans. |