690 Celle qui de fon chat fait fon feul entretien, Penfez-vous qu'ébloui de vos vaines paroles, J'ignore qu'en effet tous ces difcours frivoles 695 Ne font qu'un badinage, un fimple jeu d'efprit D'un Cenfeur, dans le fond, qui folaftre & qui rit, 700 Il eft tems de conclure; & pour tout terminer, REMARQUES. VERS 687. Celle qui de fon chat fait fon feul entretien.] C'est une Soeur de l'Auteur, laquelle fe reconnut d'abord, & fe fâcha bien férieufement. VERS 695. Ne font qu'un badinage, un fimple jeu d'efprit, &c.] L'Auteur fait entendre par-là, qu'il ne faut pas expliquer à la rigueur tout ce qu'il a dit contre les Femmes dans cette Satire, ni ce qu'il a dit contre les Hommes dans la Satire VIII. Il écrivoit à M. Broffette dans une Letare du 5. Juillet 1706. (c Quoi,, que j'aye compofé animi gra 70s La Belle tout à coup renduë infociable, D'Ange, ce font vos mots, fe transformoit en Diable: Lui dire : Hé bien, Madame, il faut nous feparer. Nous ne fommes pas faits, je le voy, l'un pour l'autre. 710 Mon bien fe monte à tant: Tenez, voilà le vostre. Partez: Délivrons-nous d'un mutuel fouci. Alcippe, tu crois donc qu'on fe fepare ainfi ? Il eft riche, & de plus il demeure à Paris, Où des Dames, dit-on, eft le vrai Parodis: Et, ce qui vaut bien mieux que toute ces richesses Tome I. Ο Des Arbitres, dis-tu, pourront nous accorder. Des Arbitres.... Tu crois l'empefcher de plaider ? 725 Sur ton chagrin déja contente d'elle-mesme? Ce n'eft point tous les droits, c'est le procez qu'elle aime, Pour elle un bout d'arpent, qu'il faudra disputer, Vaut mieux qu'un fief entier aquis fans contester : Avec elle il n'eft point de droit qui s'éclairciffe, 730 Point de Procez fi vieux qui ne fe rajeuniffe, REMARQUES. ,, ,, pourtant elles n'apportene Ce que M. Defpréaux ajoute, que grace au Droit reçu chés les Parifiens , une Femme eft fans borne dans fes pretentions, eft fondé fur ce qu'il n'y a peut-être aucune Coutume dans le Roïaume,qui foit auffi favorable aux Femmes que celle de Paris. Dans le cas de féparation, s'il n'y a point de Communauté, le Mari eft obligé de rendre à la Femme tout ce qu'il a reçu d'elle, & qu'on a fouvent eltimé dans le Contrat le double ou le triple de fa jufte valeur. Sorte d'eftimation qu'un Mari Parifien trouve plus que légitime. Si ce qu'elle reprend, ne lui fuffit pas pour vivre, il lui faut,fur les biens de fon Ma-,, ri, une penfion, que les Juges fixent felon le rang & la fortune des Perfonnes. S'il y a ComImunauté & que la Femme l'accepte, elle emporte, outre la moitié de la Communauté tout ce qui n'y eft point entré, & le Mari doit de même fuppléer à ce qui peut lui manquer pour vivre. Après la mort du Mari, la Femme a bien d'autres prétentions. accoutumés, elle devint un exemple très célèbre, de ce ,, que c'eft que l'efprit de chicaParmi nous dit PATRU; ,, ne dans les Femmes ; enforte Plaid. IX. les Femmes ont des ,. que depuis elle on appliqua, Douaires & des Préciputs:elles, comme une espèce de note ,, partagent la Communauté, où d'infamie, le nom d'Afrania à Et fur l'art de former un nouvel embarras Devant elle Rolet mettroit pavillon bas. Croy-moy, pour la fléchir trouve enfin quelque voye neur. Elle fut compofée à l'occafion d'un Procès, que le Commis à la recherche des Ufurpateurs du titre de Nobleffe, avoit intenté à M. Gilles Boileau', Paieur des rentes de l'Hôtel de Ville de Paris, en exécution de la Déclaration du Roi du 4. de Septembre 1696. M. l'Abbé Boileau, Docteur de Sorbonne, Chanoine de la Sainte-Chapelle, & M. Boileau Defpréaux fon Frère, intervinrent dans ce Procès, auquel ils avoient le même intérêt que M. Gilles Boileau leur Coufin. Ils produifirent des titres inconteftables, par lesquels ils prouvèrent leur Nobleffe depuis Jean Boileau, Secretaire du Roi, anobli avec Jean fon Fils, en l'année 1371. & ils furent maintenus en la qualité de Nobles & d'Ecuiers par Arrêt du 10. d'Avril 1699. Ce Procès excita la mauvaise humeur de M. Def préaux, qui ne pouvoit fouffrir l'injustice ni les vexations des Partifans. Il en vouloit fur tout à ce Traitant fi fameux, Paul Poiffon de Bourvalais, qui étoit un des principaux Intéreffés à la recherche des faux Nobles: & ce fut prefque uniquement pour fe vanger de lui, que M. Defpréaux entreprit cette Satire. Il commença à la compofer au mois de Novembre 1698. dans la chaleur des poursuites de ce Procès; & il avoit deffein de peindre l'Auteur de cette injufte recherche avec de terribles couleurs. Mais quand il eut obtenu un Arrêt favorable, content de Ja victoire, il oublia fa vangeance, & crut même ne devoir pas relever la nobleffe de fon origine, après en avoir parlé fi modeftement en d'autres endroits de fes Ouvrages. Voiés Epit. V. Vers 112. Epit. X. Vers 96. |