S'offrant de la livrer au plus tard dans deux jours, D'interéts contre l'Ours, on n'en dit pas un mot. L'un des deux Compagnons grimpe au faiste d'un arbre: L'autre plus froid que n'est un marbre, Se couche fur le nez, fait le mort, tient fon vent; Que l'Ours s'acharne peu fouvent Sur un corps qui ne vit, ne meut, ni ne refpire. Le tourne, le retourne, approche fon museau, C'eft, dit-il, un cadavre : Oftons-nous, car il fent. Car il s'approchoit de bien prés, Il m'a dit qu'il ne faut jamais. Vendre la peau de l'Ours qu'on ne l'ait mis par terre. L'Ane veftu de la peau du Lion. Er bien qu'animal fans vertu, Il faifoit trembler tout le monde. Martin fit alors fon office. Ceux qui ne favoient pas la rufe & la malice, S'étonnoient de voir que Martin Chaffaft les Lions au moulin. For Force gens font du bruit en France Par qui cét Apologue eft rendu familier Un équipage cavalier Fait les trois quarts de leur vaillance. Le Lion & le Chaffeur. Es Fables ne font pas ce qu'elles femblent être Une Morale nue apporte de l'ennui: C'est C'est par cette raifon qu'égaiant leur efprit Il renferme toûjours fon conte en quatre Vers; UN NPaftre à fes Brebis trouvant quelque méconte Il s'en va prés d'un autre, & tend à l'environ De lags à prendre Loups, foupçonnant cette éngeance Si tu fais, difoit-il, ô Monarque des Dieux, Parmi vingt Veaux je veux choifir A ces mots fort de l'antre un Lion grand & fort. Que l'homme ne fait guerre, helas! ce qu'il demande |