مر 2 vous qu'en ce moment je n'ose et je ne puis Voyez où peut conduire un coupable désir Apprenez mes forfaits. Au lever de l'aurore, Seul auprès du grand bois, je gardais le troupeau Un loup vient, emporte un agneau, Et tout en fuyant le dévore скрон Je cours, j'atteins le loup, qui, laissant son festin, poi Et je l'étrangle sur le place. C'était bien jusque-là mais, pressé par la faím, La brebis vient dans cet instant, La tête m'a tourné, j'ai craint que la brebis Le berger accourait armé de son bâton. Je me jette sur lui: mais bientôt on m'enchaino, De mes crimes la juste peine. Apprenez tous du moins, en me voyant mourir, Que la plus légère injustice Aux forfaits les plus grands peut conduire d'abord; Et que, dans le chemin du vice, On est au fond du précipice, Dès qu'on met un pied sur le bord. FLORIAN. ket FABLE XLVI. FANFAN ET COLAS. Fanfan, gras et vermeil, et marchant sans lisière, D'un nouveau nourrisson, Pérette, toute fière, Dans deux paniers mis Colas et Fanfan. Colas, lui, n'était que Colas, Fils de Pérette et de son mari Pierre. Ils arrivent. Chloé prend son fils dans ses bras Tant il lui paraît fort, bien nourri, gros et gras. Voilà Colas que Fanfan voit partir. Il aimait Colas comme un frère; Sans Pérette et sans lui, que va-t-il devenir } 1 Quand de votre hameau vous viendrez à Paris, N'oubliez pas d'amener votre fils; Entendez-vous, Pérette? on lui rendra service. De Fanfan, cependant, Chloé fait la toilette. On dit que le fripon, se voyant au miroir, - Je voudrais à Fanfan porter cette galette, VRAIS ORN --- Pierre y consent; Colas est du voyage. Sans la galette il l'aurait méconnu. Pérette accompagna ce gâteau d'un fromage, Ce fut tout, et tandis qu'elle n'est occupée Le marmot, lui, bat le tambour, Fanfan le repoussa d'un air fier et hautain. Viens, lui dit-elle avec tristesse : Viens, mon fils, tu n'as plus son cœur. FABLE XLVII. LE VIEILLARD ET SES TROIS FILS. Un bon vieillard, sentant sa dernière heure, De quelques biens avec grand'peine acquis. Leur dit-il, et je veux qu'il devienne le prix De l'action la meilleure Que fera l'un de vous; dans huit jours, si je vis, Allez, partez, mes chers amis ; Puisse le Ciel, qui nous rassemble, Nous voir encore réunis! Déjà les enfants sont partis; (1) Dieu de la vigne et du vin, selon les palens. Ensuite, au rendez-vous, le jour dit, chacun vole Et, les embrassements finis, Les pleurs séchés, le père assis, D'un grand trésor j'étais dépositaire ; Qu'un honnête homme puisse faire ? On ne fait rien de trop en faisant son devoir, Répondit le vieillard; ne pas commettre un crime, N'est rien moins qu'un acte sublime. Tu fus juste, mon fils, rien de plus; va t'asseoir Le second des enfants conte alors la manière Dont il a retiré du fond d'une rivière Un marmot prêt à s'y noyer. Tout ce qu'il a pu déployer D'adresse et de courage, en cette circonstance, Est mis par le conteur au rang de ces hauts faits, Pour lesquels on ne peut jamais Avoir trop grande récompense. Le prix qui te convient est dans ta conscience, Rien n'est plus beau que de faire du bien à nos ennemis. FABLE XLVIII. LE LABOUREUR ACCUSÉ DE MAGIE. Sur les bords que le Tibre' arrose de ses eaux, Dont le champ, quoiqu'il fût de son fonds peu fertile, Tout semblait respecter ses fruits et ses moissons; Ses voisins en furent témoins ; Et loin d'attribuer son bonheur à ses soins, (On sait qu'elle est de tout métier), Et le citent comme sorcier. Le laboureur paraît; et pour toute défense, Il introduit ses fils avec ses deux taureaux, |