DU VOLUME DE FÉVRIER. F'Ax lu, par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux, le Volume de la Bibliothèque Uni- verfelle des Romans pour le mois de Février de la préfente année. J'ai trouvé que les Ouvrages dont on rend compte & ceux qu'on insère dans ce Recueil, étoient intéreffans ; que les analyses UNIVERSELLE DES ROMANS; DANS lequel on donne l'analyfe raisonnée des Romans anciens & modernes, François, ou traduits dans notre Langue; avec des Anecdotes & des Notices hiftoriques & critiques concernant les Auteurs ou leurs Ouvrages: ainfi que les Mœurs, les Ufages du temps, les circonftances particulières & relatives, & les Perfonnages connus, déguisés, ou emblématiques. MARS 1787. A PARIS, AU BUREAU, place Saint-Michel, au coin de la rue Ste-Hyacinthe, pour Paris. AU BUREAU, & chez DEMONVILLE, Imprimeur-Libraire de l'Académie Françoise, rue Chriftine, pour la Province. Avec Approbation & Privilège du Roi. BIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE DES ROMANS. PREMIÈRE CLASSE. ROMANS ETRANGERS. LES PRÉTENTIONS LE Chevalier Temple, & après lui, nombre d'Ecrivains ont remarqué que l'Angleterre offroit une plus grande variété de caractères & d'originaux que les autres contrées de l'europe. Ils en font tous honneur à la liberté de notre gouvernement, qui laiffe à chaque individu le privilège d'être fage ou fou à fa mode, & ne le force jamais à l'hypocrifie, ni à la fervitude de l'imitation. Pour moi, je ne fuis pas très- perfuadé de la vérité de cette obfervation; & je doute également du fait, & de la raifon qu'ils en donnent. Il eft bien peu d'obfervateurs qui puiffent fe vanter de connoître à fond le caractère des nations; & toutes dans leurs moeurs apparentes, préfentent à l'oeil une espèce d'uniformité, comme tout objet qui n'est vu qu'en paffant & de loin. Il faut s'approcher, & confidérer à l'oifir pour diftinguer les nuances légères qui diverfifient le caractère naturel ; & fi nous en remarquons davantage dans notre pays, c'eft que nous fommes plus à portée d'obferver nos compatriotes, & mieux placés pour approfondir l'objet. Je ne crois pas davantage que la caufe de cette diver |