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que plus loin ou plus haut la tranquille matière éthérée. Mais ce sont-là des conjectures auxquelles on répondroit par d'autres conjectures : ce seroit du pur physique; et il vaut mieux s'en tenir à ce qui est plus géométrique et moins incertain.

iss. Le soleil a aussi une atmosphère, et l'on trouvera, par les principes posés ici, que la vîtesse de la rotation de sa surface est à celle de la circulation fluide comme 1 est à 200: d'où il suit que les vîtesses des circulations fluides, correspondantes à celles des circulations solides, ou aux nombres naturels, seront 200, 200, 200, &c. A l'occasion de

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2

ces grands nombres, nous pouvons rendre générale la résolution du problême présent : x représentant successivement tous les nombres naturels et la suite des vitesses croissantes de la circulation solide, la vîtesses

suite des décroissantes de la fluide sera re

présentée par a étant une grandeur constante.

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Or, jamais il ne peut y avoir d'égalité entre deux termes de ces deux suites, que dans le cas de =x, ou, ce qui est le même, a = x √ x;

a2 = x3, a3 — X.

Dans l'atmosphère solaire où a

200,200

34 et un peu plus, est done le nombre de

rayons

des cercles où se trouve l'égalité des deux vitesses différentes, sober

156. Ici, le premier des cercles 1, 2, &c., a pour rayon le demi-diamètre du soleil 100 fois plus grand que celui de la terre, et par conséquent qui est de 150,000 lieues. Donc, le trente-quatrième cercle a un rayon de 5 millions 100,000 lieues, et c'est-là la hauteur de l'atmosphère solaire.

157. Mercure étant éloigné du soleil de 12 millions 771,000 lieues, l'atmosphère du soleil sera bien éloignée d'atteindre jusqu'à lui. Il paroît

en

effet peu convenable que l'atmosphère du soleil allât (par une matière étrangère, mue différemment des autres, et même irrégulièrement) troubler l'ordre et l'uniformité qui doit être dans le tourbillon de Mercure aussi bien que dans les

autres.

158. On pourroit même. porter cette idée plus loin, si l'on considère seulement notre tourbillon solaire, et que, pour mettre tout sur le plus bas pied, on le conçoive terminé à Saturne, où il pourroit bien ne pas l'être. On conçoit que le principal objet de cet immense édifice, ce sont ces corps solides qui sont mus, et avec tant de rapidité, et avec tant de régularité. Mais toutes les masses de ces corps mises ensemble, ne sont tout au plus qu'un arôme, en comparaison de la masse presque infinie de la matière éthérée où ils flottent. Pourquoi cette étrange disproportion? L'océan sera-t-il fait uniquement pour porter une noisette? Il me semble

qu'on peut diminuer un peu la surprise; je dis seu lement un peu, en supposant, sur le fondement des trois atmosphères que nous avons rapportées, qu'elles sont, en général, nécessaires à tous les corps célestes; et par conséquent il aura fallu laisser entr'eux de très-grands intervalles, afin que la matière éthérée, qui est l'ame de tout le tourbillon, ayant été troublée dans son action par des atmosphères, recommençât à l'exercer en toute liberté dans de grands espaces parfaitement occupés par elle.

RÉFLEXIONS

RÉFLEXIONS

SUR LA

THÉORIE PRÉCÉDENTE.

I.

su

SI le système Cartésien, dont on vient de voir l'exposition, est suffisamment établi, du moins dans ses points principaux, il est sûr que le systême Newtonien sera dès lors réfuté; car il suppose essentiellement l'attraction, principe très-obscur et très-contestable, au lieu que le systême Cartésien n'est fondé que sur des principes purement méchaniques, admis de tout le monde. Mais le Newtonianisme est devenu depuis peu tellement à la mode, car il y en a aussi même chez ceux qui pensent, et il a pris, ou tant d'autorité, ou tant de vogue, qu'il mérite d'être attaqué directement et dans toutes les formes.

Ses plus zélés partisans ne disconviennent pas que l'attraction ne soit inintelligible; mais ils disent que l'impulsion l'est aussi, parce que nous n'avons pas une idée nette de ce que le choc fait

passer du

Tome II.

S

corps mu dans le corps en repos. Il est vrai que nous n'avons pas cette idée bien claire; mais nous voyons très-clairement que si le corps A mu choil arrivera quelque chose

le

B en repos,

que corps de nouveau; ou A s'arrêtera, ou il retournera en arrière, ou il poussera B devant lui. Donc, l'impulsion ou le choc aura nécessairement un effet quelconque; mais de ce que A et B sont tous deux en repos à quelque distance que ce soit l'un de l'autre, il ne s'ensuit nullement qu'ils doivent aller l'un vers l'autre, ou s'attirer. On ne voit là la nécessité d'aucun effet; au contraire, on en voit l'impossibilité. Cela met une différence infinie entre ce qui reste d'obscurité dans l'idée de l'impulsion, et l'obscurité totale qui enveloppe celle de l'attraction.

35

I I.

La matière ne se meut point par elle-même, et il n'y a qu'un être étranger et supérieur à elle qui puisse la mouvoir. Tout mouvement est une action de Dieu sur la matière; et il n'est pas étonnant que nous n'ayions pas une idée claire de cette action prise en elle-même; mais nous avons une idée très-claire de ses effets. Je vois que la force que Dieu imprime à la matière, quand il meut avec degré de vitesse A, qui a 1 de masse, est la même que celle qui auroit mu A et B égaux avec de

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