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très - lent

par rapport

à l'ancien sa révolution në

pourroit être aux 25,200 ans du mouvement apparent des fixes, que comme 1 à 205.

142. Cela ne conclut pas que l'écliptique, qu'on supposeroit partie d'abord d'une position perpendiculaire à l'équateur, dût, dans le cours de s millions 166,000, qui sont le produit de 25,200 par 205, s'approcher toujours de l'équateur, se mettre dans son plan, passer ensuite au-delà, et se remettre dans sa première position. Il se peut trèsbien que l'écliptique ne s'avance vers l'équateur que jusqu'à un certain point, qu'ensuite elle retourne au point d'où elle étoit partie, et toujours ainsi de suite, en faisant des oscillations qui dureront des milliers d'années. Mais d'en vouloir deviner toutes les causes, ce seroit trop s'abandonner aux conjectures.

143. En général, il est certain que l'ordre, l'uniformité, la constance, la longue durée des mouvemens célestes demandent un grand équilibre universel, qui se subdivise même en plusieurs équilibres particuliers. Un équilibre ne peut être formé que par deux forces égales. D'ailleurs, ces équilibres ne sont pas des repos, des cessations de mouvement; au contraire, ils s'accordent avec des mouvemens très-vifs, très-rapides, toujours subsitans. Il faut donc que des forces égales ne laissent pas de se combattre perpétuellement, en se balançant les

unes les autres, et devenant alternativement supérieures et inférieures, du moins pendant de longues suites de siècles. Les équilibres et les oscillations seront les deux grands principes de la formation artificielle de l'univers.

144.

SECTION IX.

Sur les Atmosphères des Corps célestes.

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Nous avons vu que plusieurs planètes ont

certainement des tourbillons particuliers, et qu'apparemment elles en ont toutes (95 et 96).

Outre cette enveloppe, quelques globes solides en ont certainement encore une autre. La terre, par exemple, a son atmosphère formée tant par l'air, si nécessaire à tous les animaux, que par les vapeurs et les exhalaisons qui sortent incessamment de la terre échauffée, soit par les feux souterreins, soit par le soleil, et s'élèvent jusqu'à une certaine hauteur qui n'est pas encore déterminée.

Au lieu que la matière éthérée, qui compose en général le tourbillon solaire, est extrêmement fine, déliée et homogène, la matière atmosphérique est grossière, tantôt plus, tantôt moins, inégale en ses parties, inégale en différens temps, inégalement agitée. Une atmosphère est la région des orages et

des tempêtes, des changemens les plus brusques er les plus violens, tandis que le mouvement de la matière éthérée est, quoique très-rapide, si égal er si réglé, qu'il imite le plus profond repos.

Le globe de la terre ne peut avoir qu'une circulation solide, et par conséquent tout ce qui en sortira, ou en sera élancé, prendra cette sorte de mouvement; et même ce qui ne fera que le toucher, ou n'en sera qu'à une certaine distance, prendra nécessairement aussi cette même circulation.

Le fait paroît bien certain. Si l'atmosphère de la terre a la même circulation que le globe qu'elle environne, elle aura dans ses différentes couches d'autant plus de vitesse, qu'elles seront plus élevées, et précisément dans la même raison. Si c'est le contraire, une couche supérieure ira plus ou moins vite que l'inférieure, selon quelque autre raison; et celui qui sera sur le sommet d'une montagne fort haute, sentira un vent qu'il n'auroit pas senti au pied de la montagne. Or, on sait par expérience que cela n'est pas. Donc l'atmosphère a la même circulation que le globe, ce qui est en effet très-naturel.

145. Les cercles concentriques de l'atmosphère, ceux, par exemple, que l'on imaginera tous dans le plan de l'équateur de la terre prolongé, auront toujours des vitesses croissantes comme leurs rayons, que l'on doit concevoir croissans comme les nombres

naturels. Il suffira ici de considérer seulement ces cercles posés dans le même plan que l'équateur terrestre, et qui ont la circulation solide. Certaine→ ment ils ne peuvent monter que jusqu'à une certaine hauteur au-dessus du centre de la terre; car il faut nécessairement que la circulation fluide de la matière éthérée recommence en quelque enpure droit. Il est possible et très-apparent qu'avant cela les deux circulations se seront mêlées, modifiées, altérées l'une l'autre; car la matière éthérée est partout en plus ou moins grande quantité; mais enfin il y a quelque hauteur où elle recommence à être sans mélange de matière atmosphérique; et il faut voir si cette hauteur peut être en quelque sorte dé terminée, ou seulement conjecturée.

146. Puisque le passage de la circulation solide de l'atmosphère à la fluide de la pure matière éthé→ rée se fait perpétuellement et constamment, il faut qu'il se fasse sans trouble, sans chocs de mouvemens contraires, par des degrés les plus doux qu'il se puisse. D'abord la matière atmosphérique est plus atmosphérique à mesure qu'elle est plus basse, et toujours plus mêlée de matière éthérée à mesure qu'elle s'élève davantage, ce qui, comme on voit, dispose tout le reste à n'être plus que matière

éthérée.

D'un autre côté, il faudroit que la vitesse de la circulation solide et celle de la circulation fluide

pussent venir à s'accorder dans quelqu'un des cercles supposés, c'est-à-dire, à y être égales, ou du moins peu inégales; et alors il y auroit une certaine hauteur, un certain cercle où se feroit le de la circulation solide, ou mêlée à la circulation entièrement fluide.

passage

Mais sur cet article des vîtesses, il ne paroît pas d'abord que les deux circulations puissent jamais se concilier. La solide est croissante comme les nombres naturels, la seconde décroissante en raison inverse des racines quarrées de ces nombres; de sorte que l'une est toujours d'autant plus petite par rapport à l'autre, qu'elles sont plus avancées dans leur cours.

147. Cela sera toujours exactement vrai, et les deux vîtesses ne pourront jamais s'accorder, si on conçoit qu'elles commencent l'une et l'autre par un même degré, c'est-à-dire, si la vitesse de la rotation du corps central, qui produit la circulation solide de l'atmosphère, est la même vitesse que celle qu'auroit eu la surface d'un globe de matière éthérée mis en la place du corps central, et mû, comme faisant partie du reste du tourbillon dont la vitesse est connue; mais la chose n'est pas dans ces termes-là. Le globe central de matière éthérée auroit eu une vitesse plus grande que celle du corps central qui détermine le premier degré de la circulation solide de l'atmosphère. Par exemple, la

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