FRANÇOISE, Par M. MARMONT EL. TOME PREMIER. Astupet ipsa fibi. Ovid. Met. III. A PARIS. Chez LESCLAPART, Libraire , quai de Gêvres. M. DCC. LXIII. AV ANT-PROPOS. А mesure que la lumiere des Lettres se répand, que les peuples se polifsent , & que leurs idées s'épurent, les ouvrages élémentaires qui les ont développées deviennent moins utiles, sont négligés, & tombent dans l'oubli. Tel est aujourd'hui le sort de la plûpart des Livres classiques qui, dans la renaissance des Lettres en Europe, y ont semé le germe de la science & du goût. Il est bon que les premiers Éditeurs des écrits des Anciens se soient piqués d'une critique minutieuse ; il est bon il est bon que les élémens de Rhétorique & de Poëtique aient été faits comme pour des enfans. La Dialectique même de l'école n'a pas nui au progrès des Lettres : ces distinctions, ces divisions, ces définitions, ces disputes de mots qui ont grossi rant de volumes , ont servi à débrouiller le cahos de l'Antia Tome I. А quité. Sans ce qu'on appelle les Erudits, nous serions encore barbares. Ces bons esprits auroient' été plus loin que nous peut-être, si leurs pareils les avoient devancés & leur avoient applani la route. C'est grace aux lumieres qu'ils nous ont transmises , que leurs écrits ne sont plus de faison. Nous sourions avec dédain , quand nous entendons Jules Scaliger, dans sa Poëtique latine , tracer le plan de la Tragédie d'Alcione, & demander que le premier acte soit« Une plainte sur le départ de Ceïx; le » second, des voeux pour le succès de sa » navigation ; le troisieme, la nouvelle » d'une tempête ; le quatrieme , la certi tude du naufrage ; le cinquieme, la vûe ► du cadavre de Ceïx & la mort d'Al» cione w. Mais souvenons - nous que du tems de Scaliger, uu spectacle ainsi distribué auroit été un prodige sur nos théâtres. Nous trouvons aussi ridicule qu'il propose à la Comédie de peindre les moeurs de la Grece & de Rome: * Des filles ache |