FRANÇOISE, Par M. MARMONTE L. TOME PREMIER. Aftupet ipfa fibi. Ovid. Met. III. C.N. Cochin filius det 1762. A PARIS. B.L. Prevost Souls. Chez LESCLAPART, Libraire, quai de Gêvres. M. DCC. LXIII. Avec Approbation & Privilége du Roi. I AVANT-PROPOS. A mesure que la lumiere des Lettres fe répand, que les peuples fe poliffent, & que leurs idées s'épurent, les ouvrages élémentaires qui les ont développées deviennent moins utiles, font négligés, & tombent dans l'oubli. Tel eft aujourd'hui le fort de la plupart des Livres claffiques qui, dans la renaiffance des Lettres en Europe, y ont femé le germe de la science & du goût. Il est bon que les premiers Éditeurs des écrits des Anciens fe foient piqués d'une critique minutieufe; il eft bon que les élémens de Rhétorique & de Poëtique aient été faits comme pour des enfans. La Dialectique même de l'école n'a pas nui au progrès des Lettres: ces diftinctions, ces divifions, ces définitions, ces difputes de mots qui ont groffi tant de volumes, ont fervi à débrouiller le cahos de l'Anti Tome I. A quité. Sans ce qu'on appelle les Erudits, nous ferions encore barbares. Ces bons efprits auroient été plus loin que nous peut-être, fi leurs pareils les avoient devancés & leur avoient applani la route. C'est grace aux lumieres qu'ils nous ont transmises, que leurs écrits ne font plus de faifon. Nous fourions avec dédain, quand nous entendons Jules Scaliger, dans fa Poëtique latine, tracer le plan de la Tragédie d'Alcione, & demander que le premier acte foit « Une plainte fur le départ de Ceïx; le » fecond, des vœux pour le fuccès de fa » navigation; le troisieme, la nouvelle » d'une tempête; le quatrieme, la certi> tude du naufrage; le cinquieme, la vûe » du cadavre de Ceïx & la mort d'Al>>cione». Mais fouvenons-nous que du tems de Scaliger, uu fpectacle ainfi distribué auroit été un prodige fur nos théâtres. Nous trouvons auffi ridicule qu'il propose à la Comédie de peindre les mœurs de la Grece & de Rome: « Des filles ache |