Théâtre de P. Corneille, Volume 8

Front Cover
Alphonse Lamerre, 1881
 

Contents

Common terms and phrases

Popular passages

Page 199 - Je vous aime, Léon, et n'en fais point mystère; Des feux tels que les miens n'ont rien qu'il faille taire. Je vous aime, et non...
Page 236 - II m'a vue, et j'ai vu quel chagrin le domine ; Mais il n'a pas laissé de me faire juger Du choix que fait mon cœur quel sera le danger. Il part de bons avis quelquefois de la haine ; On peut tirer du fruit de tout ce qui fait peine ; Et des plus grands desseins qui veut venir à bout Prête l'oreille à tous, et fait profit de tout. MARTIAN Mais vous avez promis, et la foi qui vous lie...
Page 221 - Qu'avec, s'il faut le dire, une espèce de rage ; On le repousse, on fait cent projets superflus : Le trait qu'on porte au cœur s'enfonce d'autant plus ; Et ce feu, que de honte on s'obstine à contraindre. Redouble par l'effort qu'on se fait pour l'éteindre.
Page 220 - Pour ne prétendre rien on n'est pas moins jaloux ; Et ces désirs, qu'éteint le déclin de la vie, N'empêchent pas de voir avec un œil d'envie. Quand on est d'un mérite à pouvoir faire honneur, Et qu'il faut qu'un autre âge emporte le bonheur. Que le moindre retour vers nos belles années Jette alors d'amertume en nos âmes gênées...
Page 322 - S'il manque de respect, vous l'en faites manquer. Il est si naturel d'estimer ce qu'on aime, Qu'on voudrait que partout on l'estimât de même ; Et la pente est si douce à vanter ce qu'il vaut, Que jamais on ne craint de l'élever trop haut.
Page 85 - Ne s'arme pas toujours de toute sa colère; Mais quand à sa fureur il livre l'univers, Elle a pour chaque temps des déluges divers. Jadis, de toutes parts faisant regorger l'onde, Sous un déluge d'eaux il abîma le monde; Sa main tient en réserve un déluge de feux Pour le dernier moment de nos derniers neveux; Et mon bras, dont il fait aujourd'hui son tonnerre, D'un déluge de sang couvre pour lui la terre.
Page 151 - Eh bien ! madame , il faut renoncer à ce titre Qui de toute la terre en vain me fait l'arbitre. Allons dans vos états m'en donner un plus doux ; Ma gloire la plus haute est celle d'être à vous. Allons où je n'aurai que vous pour souveraine , Où vos bras amoureux seront ma seule chaîne , Où l'hymen en triomphe à jamais l'étreindra , Et soit de Rome esclave et maître qui voudra.
Page 236 - Pulchérie. De ce trône, ennemi de mes plus doux souhaits, Je regarde l'amour comme un de mes sujets : Je veux que le respect qu'il doit à ma couronne Repousse l'attentat qu'il fait sur ma personne; Je veux qu'il m'obéisse, au lieu de me trahir; Je veux qu'il donne à tous l'exemple d'obéir; Et jalouse déjà de mon pouvoir suprême, Pour l'affermir sur tous, je le prends sur moi-même.
Page 116 - Vous porteriez bientôt toute cette âme ailleurs. Sa conquête est pour vous le comble des délices ; Vous ne vous figurez ailleurs que des supplices : C'est par là qu'elle seule a droit de vous charmer, Et vous n'aimez que vous, quand vous croyez l'aimer.
Page 382 - Dont l'intrépide orgueil paraît encor tranquille, Vous qui brûlant pour lui, sans vous déterminer, Ne l'avez tant aimé que pour l'assassiner, Allez d'un tel amour, allez voir tout l'ouvrage, En recueillir le fruit, en goûter l'avantage. Quoi? vous causez sa perte, et n'avez point de pleurs 1 EURYDICE Non, je ne pleure point, Madame, mais je meurs.

Bibliographic information