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7. L'art de raisonner et de (discuter, disputer) constitue la dialectique. Que la défense de vos intérêts ne vous emporte jamais jusqu'à (discuter, disputer); bornez-vous toujours à (discuter, disputer). Les découvertes de ces dernières années (éclaircissent, éclairent) d'un jour tout nouveau l'histoire de l'Assyrie* et de l'Égypte*. Lorsque vous écrivez et qu'un terme équivoque tombe de votre plume, il vous faut sur-le-champ l'(éclaircir, l'éclairer). Qu'un ami véritable est une douce chose! il cherche vos besoins au fond de votre cœur, il vous (évite, épargne) la pudeur de les lui découvrir vous-même. Suivant la fable, le singe, flatteur excessif, convoqué dans le logis du lion, un vrai charnier*, prétendit qu'il n'était ambre qui (flairât, fleurât) aussi bon. C'est aux grandes cavités qu'ils ont dans leur os frontal et qui communiquent avec le nez que les chiens doivent la merveilleuse habileté qu'ils ont à (flairer, fleurer) unc piste. Du vivant même de Charlemagne, les pirates normands commençaient à (infecter, infester) les côtes de l'empire franc.

8. Le village de Pourrières, en Provence, tire son nom de ce qu'après la défaite des Cimbres par Marius*, les cadavres des vaincus laissés sans sépulture (infestèrent, infectèrent) longtemps l'air de leurs émanations pestilentielles. Plus d'un malheureux affligé de cécité a dû à l'opération de la cataracte d'avoir (recouvré, recouvert) la vue. On a (recouvré, recouvert) ces deux statues d'une épaisse couche d'or. - Le savant chimiste anglais Davy ayant obtenu de venir à Paris malgré la guerre qui avait lieu entre la France et l'Angleterre, en (repartit, répartit) sans vouloir visiter la ville, disant qu'ayant vu Ampère*, sa curiosité était pleinement satisfaite. Les Perses, voulant effrayer les Grecs, qu'ils venaient combattre, leur dirent que la multitude de leurs flèches était telle, qu'elle pourrait obscurcir le soleil. « Tant mieux, (repartit, répartit) le Spartiate Dionécès, nous combattrons à l'ombre. »

Devoirs sur la grammaire historique.

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1. Qu'est-ce qu'un dialecte? Qu'est-ce qu'un patois? Dans quelle partie de la France parlait-on autrefois la langue d'oc? - Dans quelle partie parlait-on la langue d'oïl? Quels étaient les principaux dialectes de la langue d'oïl? Qu'appelle-t-on langues romanes ou néo-latines? Nommez toutes les langues romanes. Quelles sont les quatre familles de consonnes, et dites pourquoi chacune d'elles a reçu le nom qu'elle porte? A quelle époque a-t-on commencé à faire usage des signes orthographiques?

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2. Dans quel cas fait-on usage de l'accent circonflexe? Qu'entend-on par accent tonique? Sur quelle syllabe de chaque mot l'accent tonique tombe-t-il en français? Quelle est l'origine des noms propres? Quelle est l'origine des noms communs? Qu'appelle-t-on substantif verbal? Qu'appelle-t-on substantif participial? Quelle est l'origine de la règle d'accord des adjectifs avec gens?

3. Comment la lettre s est-elle devenue la marque du pluriel? Comment construisait-on le complément des noms dans l'ancien français? Que signifie Bourg-la-Reine? Comment les mots lierre, lendemain, loriot, lors et boutique ont-ils pris naissance? Citez un ancien article composé qui n'est plus en usage que dans un petit nombre de locutions. Citez un certain nombre d'expressions dans lesquelles on trouve l'article devant un nom d'un autre genre et d'un autre nombre que le sien et expliquez cette apparente anomalie.

4. Quels étaient les adjectifs qui, dans l'ancien français, étaient invariables quant au genre? Pourquoi importe-t-il de les connaître?

3 ANN. GRAMM. (ÉLÈVE). DÉP.

5

Quelle serait la bonne orthographe de grand'mère? Quel était anciennement le pluriel féminin de royal?· L'ancienne langue française employaitelle mon, ton, son, pour ma, ta, sa? A quelle époque cet emploi s'introduisit-il? Quelle est l'origine des substantifs mie et mamour? Comment la langue française compte-t-elle de soixante à cent? A quel peuple a-t-elle emprunté cette manière de compter? Quels étaient autrefois les dix premiers adjectifs ordinaux? -- Sont-ils encore employés? dans quels cas? Pourquoi personne est-il tantôt masculin et tantôt Quelle est l'origine du pronom on?

féminin?

5. Quelles sont les désinences personnelles des verbes français? - Faites connaître l'origine et la signification de ces désinences. Comment forme-t-on le futur dans les verbes français ? Comment forme-t-on le présent du conditionnel? Comment a-t-on formé le futur des verbes de la troisième conjugaison? - Pourquoi écrit-on aime-t-il avec un t? Quelle était autrefois l'orthographe de l'imparfait de l'indicatif? - Quelle était l'orthographe du passé défini dans la première conjugaison? ment écrivait-on anciennement les participes passés de la première conjugaison?

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Com

6. Comment écrivait-on, dans la seconde conjugaison, la première personne du singulier du présent de l'indicatif et du passé défini? Qu'appelle-t-on verbes inchoatifs? Donnez les règles pour la conjugaison des verbes en oir. - Comment écrivait-on, dans l'ancienne langue, la première personne du présent de l'indicatif de la troisième conjugaison? Dans quel cas l'écrit-on encore ainsi de nos jours? Quelle était l'ancienne orthographe de la première personne du singulier, au présent de l'indicatif et au passé défini, dans les verbes de la quatrième conjugaison? — Quel est le temps de la quatrième conjugaison qui contient le radical dans sa forme la plus pure?

Rendez

7. La dénomination de verbe impersonnel est-elle mauvaise? raison de la règle d'accord des adjectifs avec on. Mettait-on toujours, autrefois, ce sont devant un nom pluriel? -La locution être que de est-elle correcte? - Citez les anciennes formes du verbe impersonnel il y a, il y avait. De quelle personne pouvait-on faire autrefois qui dans tous les cas? Au XVIIe siècle, un verbe pouvait-il avoir plusieurs compléments similaires de natures différentes? Citez un exemple.

Exercices de rédaction.

1. FONDATION DE MARSEILLE.

Indiquez sommairement l'état physique et la civilisation de la Gaule à la fin du sixième siècle avant notre ère. Dites qu'un jeune navigateur grec, Euxène, de la ville de Phocée, en Asie-Mineure, entreprenant un voyage de découvertes, aborda en 600 sur la côte de notre Provence actuelle. Il y fut accueilli par Nann, roi des Gaulois Ségobriges et invité au festin donné par celui-ci aux jeunes gens qui prétendaient à la main de sa fille Gyptis. Selon une antique coutume, vers la fin du repas, la fille du roi devait apparaître tenant à la main une coupe remplie d'une certaine boisson; le convive auquel elle la présentait était celui qu'elle choisissait pour époux. Gyptis entre et tend la coupe à Euxène. Étonnement et indignation des hôtes indigènes de Nann. Le roi croit voir dans l'acte de sa fille un avertissement de ses dieux: il accepte l'étranger pour gendre et lui donne une portion de son territoire sur laquelle Euxène bâtit Marseille. Il renvoie ses compagnons à Phocée pour enrôler des colons. Une foule de jeunes gens partent aux frais du Trésor public, emportant des vivres, des outils, des armes, des graines. De là date l'introduction de la vigne et de l'olivier dans les Gaules.

2. MODERATION DANS LA GRANDEUR.

Nuschirvan, roi de Perse, était allé à la chasse et avait déjà abattu du gibier. Il voulut qu'on lui en accommodât. Comme on manquait de sel, le prince en envoya chercher dans un village voisin, et prescrivit d'en payer le prix. (Discours direct). Là-dessus, un courtisan se récria, alléguant que le roi avait le droit de se faire défrayer par ses sujets. (Discours direct). Nuschirvan répliqua que s'il cueillait seulement une pomme dans un jardin, aussitôt les gens de sa suite se croiraient autorisés à tout prendre. (Discours direct).

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358. On appelle jugement une opération de l'esprit qui consiste, après avoir considéré deux idées, celle d'un être et celle d'une qualité, à décider que cette dernière appartient ou n'appartient pas à la première.

On appelle proposition l'énonciation d'un jugement.

Dieu est grand forme une proposition, parce que ces mots énoncent que l'on a jugé que la qualité de grand appartient à Dieu.

359.

Toute proposition se compose de trois parties: un sujet, un verbe et un attribut.

Le sujet est l'individu que l'on affirme être possesseur d'une qualité.

L'attribut est la qualité que l'on déclare appartenir au sujet.

Le verbe est le signe de l'affirmation; c'est lui qui relie l'attribut au sujet.

Dans Dieu est grand, Dieu est le sujet; est, le verbe et grand, l'attribut.

360. En analyse logique, on admet que tout verbe est formé par la réunion du verbe être avec un attribut'. Ainsi : je mange est pour je suis mangeant. De cette réunion du verbe être avec un attribut résulte ce que l'on appelle un verbe attributif. Tous les verbes, excepté être, sont des verbes attributifs.

361. Du sujet. Le sujet est simple quand il représente un ou plusieurs êtres de même espèce.

Ex.: L'homme est mortel, les hommes sont mortels.

Le sujet est composé quand il représente des êtres d'espèces différentes.

Ex. Le lion et le tigre sont féroces.

Le sujet est complexe quand il est accompagné d'un ou plusieurs compléments, c'est-à-dire de mots qui en complètent le sens.

Ex.

Le cheval de mon oncle est malade.

4. Cela n'est pas exact au point de vue de la grammaire.

362. De l'attribut. L'attribut est simple quand il n'exprime qu'une seule qualité, une seule manière d'être. Ex. La vertu est aimable.

L'attribut est composé quand il exprime plusieurs qualités, plusieurs manières d'être.

Ex.: Cet enfant est méchant et paresseux.

L'attribut est complexe quand il a un ou plusieurs complé

ments.

Ex. Dieu est miséricordieux envers les pêcheurs.

:

DES DIFFÉRENTES SORTES DE PROPOSITIONS

363. Il y a trois sortes de propositions: la proposition indépendante, la proposition principale et la proposition subordonnée.

364. On appelle proposition indépendante celle qui possède par elle-même un sens complet.

Ex. Le soleil luit pour tout le monde.

365.

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L'homme s'agite, Dieu le mène (deux propositions indépendantes).

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On appelle proposition principale celle dont le verbe ne dépend d'aucune autre proposition et qui n'acquiert un sens complet que par l'adjonction d'une nouvelle proposition à laquelle elle fait, pour ainsi dire, la loi. Dans ces phrases :

Je crois que Dieu existe.

Travaillez le jour

afin que vous reposiez la nuit. Je crois, travaillez le jour, sont des propositions principales. 366. On appelle proposition subordonnée, c'est-àdire dépendante, celle qui dépend d'une proposition principale dont elle vient compléter le sens.

Dans les phrases qui précèdent, que Dieu existe, afin que vous reposiez la nuit, sont des propositions subordonnées. 367. Une proposition subordonnée peut avoir sous sa propre dépendance une ou plusieurs autres subordonnées. Ex. Dieu veut - que l'homme irrité diffère sa vengeance jusqu'à ce que sa colère soit apaisée.

368. Une proposition subordonnée intercalée entre les termes d'une autre proposition prend le nom d'incidente. Ex.: L'homme, — qui n'a pourtant que peu d'années à vivre, abrège souvent son existence par des excès. Certaines propositions subordonnées dont le verbe est à l'infinitif ou au participe prennent le nom de propo

369.

sitions infinitives ou de propositions participes. Nous les étudierons plus loin (pages 141 et 143).

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370. - En dehors de ces deux dernières sortes de propositions, on peut dire en général qu'une phrase contient autant de propositions qu'elle a de verbes à un mode personnel.

Remarque critique. La distinction des propositions en principales absolues, principales relatives, circonstancielles, déterminatives, explicatives, etc., est inutile. L'analyse logique doit être réduite à la terminologie la plus élémentaire et la plus simple; rien de trop est ici une maxime de rigueur.

371. elles :

UNION DES PROPOSITIONS INDÉPENDANTES

Les propositions indépendantes sont unies entre

1° Par simple juxtaposition.

Ex.: O soleil, tu parais, - tu souris, tu consoles la terre. 2o Par les conjonctions de coordination et, ni, ou, mais, or, car, donc.

Ex.

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Les richesses attirent les amis, mais la pauvreté les éloigne.

Secourons nos semblables,

sont frères.

car tous les hommes

UNION DES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES

A LA PRINCIPALE

372. Les propositions subordonnées sont unies à la principale:

1° Par la conjonction que et ses composés: afin que, de sorte que, pendant que, lorsque, etc., et par les autres conjonctions de subordination si, comme, quand, etc.

Ex.: On dit
L'homme courageux travaille
paresseux dort.

que les cerfs vivent longtemps.

La terre est détrempée

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pendant que le

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quand il a bien plu.

2o Par les pronoms relatifs qui, que, dont; par l'adverbe où; enfin par un adjectif conjonctif.

Ex.: Faites-vous des amis - dont vous n'ayez pas à rougir.

Les castors établissent sur les rivières une chaussée, - où ils élèvent leurs cabanes.

Dites-nous

quelle heure il est 1.

1. Voir p. 180 un modèle d'analyse logique.

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