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AVERTISSEMENT

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DE L'EDITEUR.

LE Recueil des Euvres badines, complettes du comte de Caylus, a réveille le goût du public pour plufieurs productions agréables & facétieufes, qui ont eu du fuccès dans leur nouveauté mais qui, n'ayant point été réimprimées, font devenues rares & recherchées. Nous croyons donc qu'on recevra avec plaifir les deux volumes que nous imprimons, & qui fervent de fuite aux Œuvres de Caylus. Plufieurs des ouvrages qui y sonť contenus lui ont été attribués, & tous ont une telle analogie avec ceux qui com2 pofent ces œuvres, que l'on ne peut que nous favoir gré de les y avoir réunis.

Le Recueil de ces Dames, par où nous commençons, a été compofé dans le goût du Recueil de ces Meffieurs; l'un & l'autre ouvrage contiennent des hiftoriettes agréables, des anecdotes curieuses, & des contes plaifans; ils ont paru à-peuprès dans le même temps, & ont eu un égal fuccès; on les a attribués au même auteur; mais il eft conftant que le Recueil Tome XI.

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de ces Dames eft de Chevrier. Cet auteur, né à Nancy, eft connu par plufieurs productions qui ont fait honneur à fon efprit; mais on lui a reproché, avec raifon, de s'être trop livré à fon goût pour la fatyre, & pour une fatyre perfonnelle & fanglante. Il n'eft pas étonnant qu'un abus auffi repréhenfible de fes talens lui ait suscité une infinité de traverses; il ne pouvoit trous ver le repos en troublant inceffamment celui des autres; il a terminé en 1762 une vie malheureufe & agitée. L'ouvrage que nous imprimons ne fe fent point du goût de l'auteur pour la fatyre; Ja fatyre; ten conféquence celle de fes productions qui mérite le mieux d'être accueillie,

L'Efai hiftorique fur les Lanternes est une agréable plaifanterie dans le goût des Manteaux, imprimés dans les tomes VI & VII des Œuvres; c'eft une critique, ingénieufe de l'abus de l'érudition; l'au teur de cet ouvrage eft M. Dreux du Radier, avocat; il y a donné des preuves de fon talent pour plaifanterie agréable & légère; d'autres productions, du même auteur l'ont fait avantageuse

ment connoître dans un genre plus férieux. Les Chats, de M. de Moncrif, ne font pas l'un des moindres ornemens de ce Recueil. Cette charmante apologie eft un chef-d'œuvre d'efprit & de délicateffe. Semblable à un peintre habile, l'auteur flatte fon original fans nuire à la reffem→ blance; il n'omet aucun des traits de l'objet qu'il veut peindre mais il fait ingénieusement les préfenter fous un jour avantageux, & les rendre aimables jufques dans leurs défauts. On fait que M. de Moncrif était de la fociété de ces mef fieurs, & qu'il a eu part à plufieurs des pièces qu'elle eft convenue de publier fous le nom du comte de Caylus. On a imprimé à la fuite des Chats quelques poéfies, telles que l'épitaphe d'un chat, par Dubellay, & une tragédie lyrique de madame Deshoulières, où les chats font interlocuteurs, eo Lummi noi emot L'Hiftoire des Rats eft une fuite trop naturelle de celle des chats, pour qu'elle ne trouve pas ici fa place. Au refte, cette dernière hiftoire eft une heureuse imitation de la précédente; elle eft de même

NAVERTISSEMENT DE L'EDIT.

mêlée d'anecdotes curieufes fur les rats

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& de recherches intéreffantes fur leurs

habitudes, deur manière de vivre &c. On l'attribue à M. de Sigrais, dont nous ne connoiffons que cet ouvrage.

Les Mémoires de l'académie de Troyes ont peut-être dû leur naiffance aux Mémoires de l'académie des Colporteurs. Tout le monde connoît cette facétie, & on la place depuis long-temps au rang des chefs-d'œuvre de bonne plaifanterie & de critique. Un favant, connu par des ou vrages d'un tout autre genre, s'eft délaffé de fes travaux férieux en compofant cet agréable badinager; c'eft M. Grofley, de Troyes. sb sanoo ab mon of auct 10 ob

Les Mémoires de l'académie de ces Dames & de ces Meffieurs terminent notre Recueil. C'eft, dit-on, Fouvrage d'une petite fociété qui fe raffembloit tous les dimanches après midi chacun y apportoit des réflexions ou des mémoires relatifs au fujet qu'il avoit médité pendant le cours de la femaine. Les pièces de ce Recueil font très-variées & propres à fatisfaire tous les goûts.

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