est créée, et sa loi principale consiste à ne pas reconnaître de lois immuables. Comme la pensée, comme l'électricité, elle va en deux bonds d'une extrémité du monde à l'autre, tantòt excentrique, incohérente, tantôt pleine de grâce ingénieuse, se rapprochant en général, et quelquefois s'éloignant de son but qui est de produire la plus grande somme d'art et d'agrément. C'est une des déesses de la civilisation : ses continuelles métamorphoses rappellent les mille incarnations du dieu Brahma, sa postérité si nombreuse fait songer à cet Olympe païen Où quatre mille dieux n'avaient pas un athée. Elle défie le logicien, le philosophe, elle applique à sa manière le mot de Descartes: Je plais, donc je suis, et elle aussi prouve sa puissance irrésistible en marchant, en se renouvelant, en forçant tout le monde, jeunes et vieux, hommes et femmes, à porter sa livrée, tout au moins à traiter avec elle. Seule enfin, la tyrannie de la mode survit à toutes les révolutions. L'éloquence de la chaire est plus puissante que l'éloquence de la tribune et du barreau : pourquoi? Diverses phases de l'élo- quence de la chaire. - Les défauts et qualités des prédicateurs sont presque toujours ceux de leur temps. Sermonnaires excen- triques. Décadence de la chaire catholique au XVIe siècle : la politique y fait irruption. Les moines prècheurs, représen- tants de l'opinion publique, et rossignols de Dieu, tonnent con- tre la société de leur temps; celle-ci n'applique pas mieux la loi morale que la société d'aujourd'hui. Notre clergé s'est spiri- tualisé depuis 1789. L'usage des bains publics. Les moines prêcheurs et les dames platonistes. Robert Messier, Jean Pauli, Une Passion de Menot. Jehan Gerson sur les cloitres. Portrait du Prince par Savonarole. Olivier Maillard, Barleta. La société d'autrefois peinte dans les sermons de ces professeurs de la science du ciel. Intrusion de la noblesse dans les charges eeclésiastiques. Une vitre d'abbé. Pour et contre les couvents d'autrefois. Juges, gens de guerre, marchands et médecins. Les Prédicateurs de la Ligue. « Les violents ont dicté, les mo- dérés ont écrit. » L'Édit de Nantes et les sermonnaires. Une grande réforme conquise la satire personnelle du roi bannie - Pierre Camus et ses comparaisons pittoresques. - L'auditoire 30 à 41 II. Les Prédicateurs dans la chaire royale. Écueils et avantages de la prédication familière : un singulier pois- son d'avril. L'ami du cardinal de Lorraine. Il fallait un catéchisme, on leur donna une homélie. Le P. Honoré et son sermon de la tête de mort: il écorche les oreilles, mais il dé- chire les cœurs. Sermons répétés de ville en ville. quence du cardinal de Retz: il fait en chaire l'apologie de la guerre civile; insuccès de cette tentative. Rôle de Port-Royal dans la réforme de la chaire paroles de Saint-Cyran. Une pa- role mortifiée et pénitente. Qualités et défauts des orateurs de Louis XIV fait de la prédication à la cour un moyen de gouverne- ment spirituel. - Réponse de Boileau au roi. —- Roquette, évêque d'Autun: l'épigramme de d'Aceilly contre lui; calomnies, médi- sances et éloges. Valets de cervelle. Le caractère de Tartufe se retrouve dans les Fabliaux. — Autre type de courtisan mitrė : Daniel de Cosnac; ses talents, son esprit, son courage: sa re- quête au cardinal de Retz. Requiescat ut requievit! - Opinion de Saint-Simon et de Me de Sévigné sur Cosnac L'auditoire de la chaire royale. Brissac mystifie les fausses dévotes avait donné l'exemple. Le public de la cour aime les person- de Mgr de Harlay, III. La Société d'après les sermons des prédicateurs. 60 à 71 La mode des portraits en chaire, aussi ancienne que l'éloquence 72 à 79 L'abbé de Fromentières : sa théorie sur la nécessité de se rendre royale: ménage trop le roi, crayonne à peine le peuple, se mon- Ignorance du clergé des campagnes, cumul des bénéfices ecclésiastiques; curés et évêques non résidants, abbés de ruelles noyés dans le commerce des dames. Théorie de Bourdaloue sur la direction spirituelle: ce gouvernement particulier de l'âme a les plus il- lustres précédents; qualités qu'il réclame. Abus et désordres dans le clergé régulier du xvi1a siècle. — La prédication moderne, dans son ensemble, est supérieure à celle d'autrefois : ses la- Les hommes représentatifs. Retz réalise le type de l'ambitieux déçu. Qualités d'un bon chef de parti. Orgueil, illusions, élo- quence et érudition de Retz : il a l'âme la moins ecclésiastique de l'univers. Ses Mémoires sont le meilleur guide de celui qui veut pénétrer l'âme et la tactique des partis. Conseils au prince de Condé. – Opinion de Bossuet sur Retz. Vie du cardi- nal à partir de 1662; son influence dans les conclaves. Mot d'une grande dame. On sacrifiait alors l'individu à la famille. Avantages et inconvénients de telles mœurs. - Retz, destiné d'abord à la carrière des armes, essaie de se soustraire à la vie religieuse par l'éclat de ses duels et de ses galanteries. Il raconte Retraite à Saint-Lazare : résolution édifiante. Personne dans le vice Fausse accu |