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est créée, et sa loi principale consiste à ne pas reconnaître de lois immuables. Comme la pensée, comme l'électricité, elle va en deux bonds d'une extrémité du monde à l'autre, tantòt excentrique, incohérente, tantôt pleine de grâce ingénieuse, se rapprochant en général, et quelquefois s'éloignant de son but qui est de produire la plus grande somme d'art et d'agrément. C'est une des déesses de la civilisation : ses continuelles métamorphoses rappellent les mille incarnations du dieu Brahma, sa postérité si nombreuse fait songer à cet Olympe païen

Où quatre mille dieux n'avaient pas un athée.

Elle défie le logicien, le philosophe, elle applique à sa manière le mot de Descartes: Je plais, donc je suis,

et elle aussi prouve sa puissance irrésistible en marchant, en se renouvelant, en forçant tout le monde, jeunes et vieux, hommes et femmes, à porter sa livrée, tout au moins à traiter avec elle. Seule enfin, la tyrannie de la mode survit à toutes les révolutions.

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Les Prédicateurs de la Ligue.

« Les violents ont dicté, les mo-

dérés ont écrit. » L'Édit de Nantes et les sermonnaires. Une

grande réforme conquise la satire personnelle du roi bannie
de la chaire chrétienne. Un pastiche de Mérimée dans la
Chronique de Charles IX. Faux goût, faux savoir, formules
obscures, ocutions d'école. Pierre de Besse. André Valladier.
La prédication étrangère étale des défauts pires encore. Abus
de la mythologie. Saint François de Sales lui-même verse
parfois dans le bel esprit et la préciosité : son style trop imagé.

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- Pierre Camus et ses comparaisons pittoresques. - L'auditoire
rend parfois au prédicateur la monnaie de sa pièce IS à 30
Progrès moral du clergé au XVIIe siècle; réforme religieuse et ré-
forme de la chaire : Bérulle, César de Bus, saint Vincent de Paul.
Caractère de cette renaissance. - Éloge de la science par saint
François de Sales. - Le P. Metezeau, le P. Lejeune.—Un prédi-
cateur qui débite les sermons du P. Senault; générosité de ce-
lui-ci. - L'éloquence religieuse chez les Jésuites le P. Claude
de Lingendes; ses reproches aux femmes qui assistent au ser-
mon en robe décolletée. Une nouvelle école; les disciples de
Balzac. Buon per la predica! Réaction contre le sublime
continu; réveil de la prédication burlesque vers 1640; le petit
P. André. Revanche du bon goût. . .

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30 à 41

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Silence, voici l'ennemi!

42 à 52

Louis XIV fait de la prédication à la cour un moyen de gouverne-

ment spirituel. - Réponse de Boileau au roi. —- Roquette, évêque

d'Autun: l'épigramme de d'Aceilly contre lui; calomnies, médi-

sances et éloges. Valets de cervelle. Le caractère de Tartufe

se retrouve dans les Fabliaux. — Autre type de courtisan mitrė :

Daniel de Cosnac; ses talents, son esprit, son courage: sa re-

quête au cardinal de Retz. Requiescat ut requievit! - Opinion

de Saint-Simon et de Me de Sévigné sur Cosnac
52 à 60

L'auditoire de la chaire royale. Brissac mystifie les fausses dévotes
de la cour. Dans son for intérieur, plus d'un courtisan pense
comme les libertins exemples. Sévérité du roi pour l'obser-
vation des devoirs religieux. Réflexions de la Palatine et de
la marquise de Lambert sur les bienséances. · Le P. Séraphin
à Versailles et à Paris. L'hypocrisie commence à vèpres.
Réponse ironique de Malherbe à l'archevêque de Rouen.
Louis XIV interrompt une fois le P. Gaillard; saint Louis lui

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avait donné l'exemple. Le public de la cour aime les person-
nalités, les allusions, et les crée au besoin. La cour se rend
assez souvent à des neuvaines, des vêtures, des abjurations reli-
gieuses. Panégyriques; oraisons funèbres; ils font de l'élo-
Oraison funèbre
quence de la chaire une école d'adulation.
Bel exemple de désintéressement. Les
petites âmes n'ont pas le secret des âmes grandes ou héroïques.

de Mgr de Harlay,

III.

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La Société d'après les sermons

des prédicateurs.

60 à 71

La mode des portraits en chaire, aussi ancienne que l'éloquence
religieuse ses causes; appel aux passions, reines du monde
moral. Tout ici est affaire de tact, de mesure et de chance.
Deux époques de renaissance : XIII, XVII° siècles. Tableau du
monde religieux et féodal tiré des prédicateurs du XIe siècle.
Sermones ad status. Vigueur et hardiesse de ces orateurs sa-
crés. Légistes qui vendent mème le soleil, femmes qui portent
des cheveux morts. - Devoirs de la royauté d'après Gilles d'Or-
léans : « Le roi, c'est celui qui gouverne bien. » Algarade aux
élégantes de l'an 1273. - Application au cardinal Le Camus de
la maxime : la piété sert à tout

72 à 79

L'abbé de Fromentières : sa théorie sur la nécessité de se rendre
agréable dans la chaire; il parle d'ailleurs devant la cour avec
une liberté d'apôtre. Le P. Adam n'est pas le premier homme
du monde. Le P. Léon et les libertins : une Iliade de mal-
heurs; la cour, théâtre de fausses vertus. Pourquoi Bossuet
ne figure point parmi les portraitistes de la chaire : la hauteur
de son génie le détourne de cette tactique; il improvise beau-
coup; n'obtient pas, comme prédicateur, une justice suffisante
au XVII", au XVIIIe siècle. Une définition de la prédication par
Lacordaire. — Le caractère et la personne morale de Bossuet.
<< Le conseiller d'État de Dieu. » Paroles de Bossuet sur la cour.
Mot de M. de Sablé sur le portrait de Henri de Lavardin. —
Le meilleur sermon de Massillon. - François de Clermont-Ton-
nerre, évêque de Noyon: mots qu'il a dits ou qu'on lui prête.
59 à go
Bourdaloue, grand portraitiste de la chaire; sa vie admirable; don
de conduire à Dieu les âmes les plus rebelles. Répète d'année en
année ses sermons. Son succès éclatant; hardiesse de sa cen-
sure, éclat de ses allusions. Tréville a les honneurs du sermon
sur la sévérité évangélique. Bourdaloue dans la chapelle

royale: ménage trop le roi, crayonne à peine le peuple, se mon-
tre sévère aux autres classes, donne à son ordre la revanche
des Provinciales. Les courtisans, les grands, les riches, les
libertins dans les sermons de Bourdaloue. - Fermiers généraux
et traitants. Discrédit relatif de la magistrature.

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Retraite à Saint-Lazare : résolution édifiante. Personne dans le vice
ne conserva plus de respect pour la vertu. La marquise de
Maignelais. Comment Retz fait la conquête des faubourgs.
« Descendre jusqu'aux petits est, le plus sûr moyen de s'égaler
aux grands. » L'oncle mystifié par le neveu: origine d'une plai-
sante scène du Barbier de Séville. Retz essaie de plaire à la
reine Anne d'Autriche. Mile de Chevreuse. La Première aux
Corinthiens. Amitiés passionnées et amitiés émues. La du-
chesse de Longueville et Retz. Mme de Montbazon.
Retz se
montre bon ami, plus chevaleresque dans sa conduite que dans
ses écrits. L'opinion publique au XVII° siècle. Le cardinal et
les écrivains; regrets de la marquise de Sévigné.

Fausse accu

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