Essai sur la Métaphysique d'Aristote, Volume 2

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Page 441 - Quelle félicité est alors la sienne, c'est ce dont ceux qui ne l'ont pas goûtée peuvent juger jusqu'à un certain point par les amours terrestres, en voyant la joie qu'éprouvé celui qui aime et qui obtient ce qu'il aime. Mais ces amours mortelles et trompeuses ne s'adressent qu'à des fantômes...
Page 33 - Tandis que le philosophe (écrit-il en parlant d'Aristote), qui a reconnu dans la pensée le principe de tout le reste, préoccupé cependant d'une vénération superstitieuse pour le monde physique, voit encore dans le mouvement régulier des sphères célestes la plus haute forme de la vie, et n'hésite pas à mettre la condition des astres fort au-dessus de celle des humains...
Page 4 - Le troisième contiendra l'histoire de la Métaphysique, dans le Judaïsme, le Christianisme et l'Islamisme, en Orient et en Occident, jusqu'à la fin du moyen âge.
Page 108 - ... liberté, il faut avouer qu'étant données deux propositions contradictoires sur un événement futur et contingent, l'alternative, la disjonctive seule est vraie, mais que des deux propositions prises séparément et déterminément, ni l'une ni l'autre n'est vraie ni fausse. « Après Aristote, Epicure oppose, au nom du hasard et de la liberté, une exception à l'axiome universel qui est la première loi de la raison. Après lui, il soutient que de deux propositions contradictoires, il n'est...
Page 354 - Toutes les choses qui passent à celui qui les reçoit en quittant celui qui les donne, ne sont qu'une monnaie creuse : ce sont des choses périssables et humaines. Les choses divines sont celles qui, lorsqu'on les donne, restent là d'où elles proviennent; qui, en servant à l'un, ne font souffrir nul préjudice à l'autre; qui, au contraire, servent à celui-là même qui les donne, en le faisant ressouvenir de ce qu'il oubliait3.
Page 347 - L'âme humaine, d'abord, est une émanation immédiate de l'Esprit; elle est à l'Esprit ce que l'Esprit est au Verbe, et ce que le Verbe est à Dieu : un prolongement, une extension, un rayonnement 3. Or, de la partie supérieure de l'âme, qui est proprement l'âme humaine, proviennent semblablemenl les parties inférieures.
Page 235 - Stoïcisme , à ne vouloir point reconnaître d'autre principe qu'un être matériel , un corps fin qui , sous l'acte qui le manifeste , il ya encore un sujet de la puissance duquel l'acte sort et se produit. Qu'on réunisse, comme les Stoïciens, les deux termes de l'acte et de la puissance, de la forme et de la matière, dans l'état moyen de la tension , dès que la puissance reste à quelque degré différente de l'acte, et la substance différente de sa manifestation, c'est toujours la manifestation...
Page 7 - Brandis : pour la raison qu'un seul être, immobile, indivisible et éternel. Telle fut la philosophie de l'école d'Élée, et le premier essai de la dialectique1. Mais était-ce là sortir véritablement du cercle de la nature , et remonter à un principe supérieur? C'était seulement résoudre la nature dans une existence et unité universelle qui n'en diffère que par l'abstraction , et n'est que la nature même , considérée comme une. Aussi le Dieu de Xénophane et de Parménide n'est-il...
Page 236 - L'opinion qu'il n'y avait rien qui ne fût plus ou moins matériel régnait à peu près sans partage. Certains Stoïciens s'imaginaient que si un homme venait à périr écrasé sous un rocher ou un édifice, son âme restait prise sans pouvoir s'échapper, ou que, s'il se noyait, elle courait risque de s'éteindre dans l'eau1. Il est fort douteux que Cicéron et Sénèque se soient fait de l'âme des idées beaucoup moins grossières. Il est vrai que Cicéron proclame en plus d'un endroit l'incorporalité...
Page 87 - Pour qu'elle devienne le signe et, par suite, {'anticipation véritable de toutes les sensations auxquelles elle ressemble , il faut la représenter par le mot. C'est du mot qu'elle reçoit la généralité qui la rend l'élément de la science. C'est sur les mots que portent le jugement, le raisonnement, la démonstration; c'est dans les mots enfin que consiste le vrai et le faux 3. Corollaire inévitable d'une doctrine qui , n'admettant d'autre source primitive du savoir que les sens, ne saurait...

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