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SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE

Séance du 29 juin 1881.
PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ JUTEAU, PRÉSIDENT
Le procès-verbal de la dernière séance est lu est adopté.

M. le Président revient sur la discussion qui a eu lieu à la séance précédente, au sujet de la demande formée par une nouvelle Société de se servir de notre local pour ses séances. Malgré l'insistance personnelle de M. l'abbé Juteau, qui ne peut voir d'inconvénient à ce que nous partagions la salle avec une autre société, salle qui ne nous est d'ailleurs que prêtée et sur laquelle nous n'avons pas de droits, à ce point de vue, il est décidé que l'on ajournera la solution à donner à cette question.

M. le Président fait ensuite part à la Société de la perte regrettable qu'elle vient de faire en la personne de M. Gustave Guérin, architecte, et l'un de ses plus anciens membres. Il lit le remarquable discours prononcé par lui sur sa tombe. Écouté avec une religieuse attention, M. l'abbé Juteau reçoit les félicitations de l'assemblée, qui a trouvé en lui un si digne interprète de ses regrets.

Une discussion s'engage ensuite au sujet d'une visite projetée à Amboise et à Chaumont. La date de cette excursion est fixée au 25 juillet prochain.

M. le Conservateur fait savoir que M. le curé de Sazilly fait don à la Société d'un fer de lance trouvé dans une sépulture creusée en plein sable près de l'Ile-Bouchard.

M. Sexé est ensuite présenté aux suffrages de la Société, puis, l'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 9 heures 3/4.

Le Secrétaire adjoint,

Ch. VAILLANT.

Séance du 27 juillet 1881. PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ JUTEAU, PRÉSIDENT. Il ne peut être donné lecture du procès-verbal, par suite de l'absence du secrétaire général.

M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, demandant divers renseignements sur les origines de la Société, la nature de ses travaux et de ses publications. Il demande des détails sur son passé et sur les hommes remarquables qui l'ont illustrée. Bulletin archéologique, t. v.

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Une seconde lettre ministérielle traite des changements à apporter dans la tenue des séances des délégués des Sociétés savantes. Un questionnaire étendu suit cette lettre.

M. Grandmaison a ensuite la parole pour nous faire part des découvertes qui ont été faites l'année dernière en examinant les reliures des registres de l'état civil de 1830, faites avec des chartes detournées aux archives vers cette époque. 520 fragments, dont quelques-uns antérieurs à l'an mil, ont été découverts grâce aux recherches entreprises aux greffes des tribunaux ; quelques pièces, très rares il est vrai, ont été retrouvées entières.

Notre savant collègue donne ensuite connaissance d'une quittance de 600 écus d'or donnés à Jean Bourdichon, peintre du roi Louis XI. Il semble résulter de cete pièce que c'est à cet artiste tourangeau qu'est dù l'exécution du beau manuscrit des Heures d'Anne de Bretagne. Ces documents sont réclamés par M. le Président pour être insérés dans nos Bulletins.

M. Brizard nous entretient ensuite de la vie de Christophe Plantin. L'illustre imprimeur serait, suivant les uns, né à SaintAvertin, suivant d'autres, à Montlouis. Les vicissitudes de sa vie agitée sont très curieuses. M. Brizard, à ce sujet, lit une lettre qui lui a été adressée par un de ses amis.

Il est ensuite procédé à l'élection de M. Sexé, présenté par MM. Juteau, de Busserolle et Vaillant.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 9 heures 314.

Le Secrétaire adjoint,

C. VAILLANT.

Séance du 30 novembre 1884

PRÉSIDENCB DB ». L'ABBÉ JUTEAU, PRÉSIDENT
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Trésorier a ensuite la parole pour rendre compte de la situation de la Société, il résulte de la lecture de son rapport que la publication des trois premiers volumes du Dictionnaire géographique a absorbé entièrement la réserve en caisse et qu'ilne faut plus compter, pour l'avenir, que sur les cotisations des membres et sur la subvention du département; dans cette situation, la Société ne pourra publier chaque année qu'un demi-volume.

Il est décidé ensuite, sur la proposition de M. le Trésorier, que les volumes parus du Dictionnaire de M. de Busserolle seront désormais vendus au prix de 20 fr. aux nouveaux membres qui désireraient se les procurer.

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M. le Conservateur fait connaître que, pendant les vacances, M. Louis Lesèble a voulu, au moment de son départ de Tours, laisser à la Société archéologique, en souvenir de son père, la magnifique collection de paléontologie que ce dernier avait mis toute sa vie à former. Cette collection, fort rare et fort précieuse, en raison surtout des nombreux bryozoaires qui y sont classés et nommés, est non seulement utile au naturaliste amateur des premières apparitions de la vie sur notre glube, mais encore à l'archéologue, à qui la science des terrains et de leur formation peut servir, en quelque sorte, de préface à l'etude non moins intéressante et non moins serieuse des origines de l'humapité sur la terre.

C'est surtout pour cela que la Société archéologique accepte le don de M. Louis Lesèble, et aussi afin d'avoir une occasion de plus de lui faire savoir que le nom de son père est l'un de ceux que l'on n'oublie pas. Elle le remercie donc de sa générosité.

Après cette communication, M. l'abbé Quincarlet lit une note sur un ancien battant d'une des cloches de Saint-Paterne: le mauvais état dans lequel il se trouvait l'ayant fait remplacer, M. le curé informa, au mois de septembre dernier, M. le Président, qu'il avait déposé ce battant à Tours, le tenant à la disposition de la Société, si elle voulait en faire l'acquisition. Sur ce battant, on lisait, d'après l'ouvrier chargé de le démonter, deux dates fort anciennes (1108 et 1234); M. le Président, donc, accompagné de M. l'abbé Quincarlet, s'est présenté chez M. Peneret, mécanicien à la Tranchée, qui s'est empressé de leur permettre d'examiner à loisir l'objet en question. Malheureusement, ce battant a été reforgé. Cependant, ils ont pu lire distinctement, gravés en creux en caractères n'ayant rien d'archaïque et pouvant remonter au plus au siècle dernier, ces deux mots : Pierre Chauvigné et un peu audessus, une date que l'inclinaison du jambage du deuxième chiffre ressemblant à un 7 peut faire interpreter ainsi : 1784: ce qui n'a rien d'extraordinaire, puisqu'il existe encore dans le pays des Chauvignė forgerons,

M. Dorange, bibliothécaire de la ville, lit une notice sur une fondation pour la célébration à la cathédrale de Tours d'un service anniversaire de la femme de Dunois, grand chambellan de France. Cette fondation a été faite en 1465, et M. Dorange donne connaissance d'une charte du xve siècle où il en est question.

M. le President remercie M. Dorange de cette communication, qui sera inserée dans les Bulletins de la Société.

M. l'abbé Juteau donne ensuite lecture d'une lettre envoyée de Rome par Mgr Chevalier : cette lettre mentionne l'existence de déambulatoire dans un grand nombre d'églises da vi siècle. Une église de Naples, la basilique Sévérienne, présente cette disposition étudiée par M. de Rossi. On sait qu'elle existait également à Rome à l'église Sainte-Marie-Majeure, avant Ja construction de l'abside du xi11° siècle. On a trouvé une disposition semblable dans une basilique en Afrique. M. de Rossi, dans l'ouvrage où il consigne ces observations, mentionne et partage l'opinion émise par Mgr Chevalier, qu'un déambulatoire semblable existait dans la basilique primitive de SaintMartin de Tours. La Société remercie Mgr Chevalier de cette intéressante étude, qui relie les observations faites à ce sujet en Italie avec l'histoire de nos monuments locaux.

M. le Président lit ensuite la notice nécrologique publiée sur Gustave Guérin, par Mgr Chevalier. La lecture de ce travail, où la plume habile et savante de notre éminent collègue retrace les faits u'une vie qui lui fut bien connue et les rattache au mouvement architectural en Touraine, est écoutée avec une religieuse attention et se termine au milieu des applaudissements unanimes des membres présents.

Après cette lecture, M. l'abbé Bas est présenté aux suffrages de la Société, puis, l'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 9 heures 3/4.

Le Secrétaire général,

CA. GUÉRIN.

Séance du 28 décembre 1881

PRÉSIDENCE DB M. L'ABBÉ JUTBAU, PRÉSIDENT
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. le Président donne lecture d'une lettre de Me Seiller, avocat, donnant sa démission de membre de la Société.

M. de Busserolle, Vice-Président, donne lecture, au nom de M. Delahaye, qui n'a pu assister à la séance, d'une lettre de M. Cartier, relative à une statue déposée au château d'Amboise. Cette statue, représentant une femme vêtue d'un linceul, se trouvait d'abord à Saint-Florentin, d'où elle fut transportée à Saint-Denis. La tradition la désignait sous le nom de la noyée, et une légende populaire s'y rattachait. Lors des travaux entrepris pour la restauration de l'église de Saint-Florentin, M. Cartier le signala à l'attention, et pendant leur durée, elle fut déposée au château, où les Prussiens la mutilèrent.

M. Cartier, persuadé que cette statue était un portrait, faisait des recherches pour découvrir quel était le personnage dont on avait voulu reproduire les traits, lorsqu'il mit la main sur Les vies des femmes les plus illustres de France, ouvrage

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