Portraits contemporains, Volume 3

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Popular passages

Page 401 - S'éveillait, écoutant ces plaintes, cette voix, Ces vœux d'une jeune captive ; Et secouant le faix de mes jours languissants, Aux douces lois des vers je pliais les accents De sa bouche aimable et naïve. Ces chants, de ma prison témoins harmonieux, Feront à quelque amant des loisirs studieux Chercher quelle fut cette belle : La grâce décorait son front et ses discours, Et, comme elle, craindront de voir finir leurs jours Ceux qui les passeront près d'elle.
Page 114 - ... mes circonstances matérielles ce qu'on ne doit qu'à mon entendement. Avant de mourir, je vais protester contre cette invention de la faiblesse et de la vulgarité, et prier mes lecteurs de s'attacher a détruire mes observations et mes raisonnemens plutòt que d'accuser mes maladies.
Page 487 - Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé...
Page 211 - II faut avoir une pensée de derrière, et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple.
Page 184 - Tant que mes yeus pourront larmes espandre, A l'heur passé avec toy regretter : Et qu'aus sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre : Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignart Lut, pour tes grâces chanter : Tant que l'esprit se voudra contenter De ne vouloir rien fors que toy comprendre Je ne souhaitte encore point mourir.
Page 223 - M'enchaîner encor plus long-temps? Quand j'aurai passé mon printemps Pourrai-je vivre encor pour elle? Car enfin au lyrique essor, Fait pour nos bouillantes années , Dans de plus solides journées Voudrois-je me livrer encor? Persuadé que l'harmonie Ne verse ses heureux présents Que sur le matin de la vie , Et que , sans un peu de folie , On ne rime plus à trente ans...
Page 151 - Son âge échappait à l'enfance. Riante comme l'innocence , Elle avait les traits de l'Amour; Quelques mois , quelques jours encore , Dans ce cœur pur et sans détour Le sentiment allait éclore. Mais le Ciel avait au trépas Condamné ses jeunes appas. Au Ciel elle a rendu sa vie , Et doucement s'est endormie Sans murmurer contre ses lois : Ainsi le sourire s'efface; Ainsi meurt , sans laisser de trace , Le chant d'un oiseau dans les bois.
Page 237 - L'on écrit régulièrement depuis vingt années : l'on est esclave de la construction : l'on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme, et réduit le style à la phrase purement française...
Page 264 - Ce poète avait assez de génie pour les ouvrages de débauche et de satire outrée ; et il a même quelquefois des boutades assez heureuses dans le sérieux : mais il gâte tout par les basses circonstances qu'il y mêle. C'est ce qu'on peut voir dans son ode intitulée la Solitude...
Page 308 - Je blâme également, et ceux qui prennent parti de louer l'homme, et ceux qui le prennent de le blâmer, et ceux qui le prennent de se divertir; et je ne puis approuver que ceux qui cherchent en gémissant.

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