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TABLEAU N° 2.

Frais médicaux et pharmaceutiques. Répartition entre chaque indigent de la dépense afférente à son bureau,

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3. Bureau

1460 indigents.

Indemnités médicales.... 900.»» 0.61,64,39 Frais pharmaceutiques... 2194.39

1.50,30,06

}

2.11,94,45

3094.39

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Cette somme de 17486 fr. 79 c. nous donne, pour les 10000 individus inscrits, le chiffre de 1 fr. 74,86,79. Nous ne pouvons dans aucun cas établir une comparaison entre cette somme et celle des hospices, ces derniers établissements n'ayant continuellement qu'une population de malades et de convalescents. En 1856, l'hôtel-Dieu de Nantes a compté 226,455 journées d'administrés; le prix moyen de chaque journée, pendant la même année, a été de 1 fr. 30,42, non compris 0 fr. 10 c. représentant le taux de l'intérêt du prix des constructions.

Par suite de l'augmentation toujours croissante des approvisionnements et autres objets de première nécessité, le budget des hospices est monté à un prix si élevé, que l'administration verra s'il n'y aurait pas lieu de prendre une mesure que lui impose l'intérêt général. Par l'organisation des secours à domicile, un grand nombre d'affections pourront se traiter chez le malade, et l'administration hospitalière trouvera une notable économie dans ses dépenses. D'après les états de compte qui précèdent, aucun service médical n'a encore donné un semblable résultat. Toutes les âmes charitables doivent donc se féliciter de la nouvelle position que le Bureau de bienfaisance, toujours dévoué aux intérêts des indigents, a donnée à cette partie de la population qui était jusqu'alors limitée dans les heures de secours.

Peut-être se demandera-t-on : Les médicaments à prix réduit serontils d'une bonne préparation? - La visite annuelle des pharmacies par le jury médical, prescrite par l'art. 29 de la loi du 21 germinal an XI, sera la garantie des administrations, comme elle l'est aujourd'hui pour tout le monde. La cour royale de Bordeaux, par son arrêté du 28 janvier 1830, a admis que la loi, soit dans l'intérêt de la sûreté publique, soit pour maintenir les pharmaciens dans l'exercice exclusif de leur profession, interdit la préparation et la distribution des médicaments à toutes personnes autres que les pharmaciens. Elle s'applique aux remèdes magistraux comme aux remèdes officinaux.

Nous formulons un vœu que la Pharmacie centrale, par son initiative, doit prendre sous son patronage, c'est la formation des secours à domicile, organisés déjà dans plusieurs villes. Administration bienfaisante venant en aide aux hospices et aux bureaux de charité; administration prévoyante, adoptant sous son égide toute cette classe de gens, digne d'intérêt, à laquelle répugne le séjour de l'hôpital,

et que la charité administrative ne peut admettre sur ses contrôles, comme n'étant pas dans les conditions imposées par le règlement d'admission. A cette nouvelle administration, ayant pour résultat de rendre à la pharmacie cette population qui se trouve en dehors des associations de tous genres, et qui, dans sa position précaire, ne fait partie d'aucune société de charité, nous proposons le tarif du Bureau de bienfaisance.

Nous nous résumons, et, avec les amis de l'humanité et du progrès des associations, nous pouvons conclure :

Qu'il est du devoir de la pharmacie de favoriser la création des sociétés de secours;

Que pour celles existantes nous devons leur continuer notre concours et notre appui;

Qu'il est sans danger pour les intérêts pharmaceutiques d'aider et de propager ces idées d'association;

Que les bureaux de bienfaisance, par l'adoption d'un service pharmaceutique régulier et d'un tarif à prix réduit, trouveront économie, satisfaction aux plaintes du corps médical et aux lois;

Que les indigents auront aussi leurs pharmaciens et de bonnes préparations, et pourront jouir de la faculté si désirable de se procurer des médicaments à toute heure du jour et de la nuit;

Que les docteurs n'en seront plus à regretter que le succès de leurs traitements soit compromis souvent par des médicaments dété riorés ou des manipulations défectueuses;

Que, par la réalisation d'un service médical rural pour les indigents des communes, les pauvres des campagnes sortiront d'une position fâcheuse et exceptionnelle;

Que tous les pharmaciens, autant que possible, devraient adopter le même tarif, ainsi que le même système de remise pour toutes les associations françaises;

Enfin, devant des tarifs aussi réduits que ceux que nous présentons, il est du devoir de la grande famille médicale d'adresser au Gouvernement, dont la sollicitude est si bien appréciée lorsqu'il s'agit de l'intérêt commun, la prière de faire exécuter les lois sur l'exercice de la pharmacie.

Ch. PINCET.

ET DU PAYS DE RAIS.

(Suite et fin. Voir page 586.)

§ IX.

Ligne de NANTES A SAINT-Père-en-Rais.

La ligne précédente de Nantes à Arton et Prigny, sur laquelle nous n'avons trouvé que quelques monuments romains d'une importance secondaire, et pas le plus petit tronçon de voie antique, ne peut être, à mon sens, considérée que comme un embranchement de celle-ci, qui a sur celle-là l'avantage de réunir trois établissements romains considérables: Nantes, Rezay et Saint-Père-en-Rais. Certes, si, en cheminant vers cette dernière localité, nous ne rencontrons pas les vestiges d'une voie romaine, c'est qu'on n'aura pas fait les recherches nécessaires; car ils doivent y être, et j'avertis qu'en dépit du reproche qu'on m'a fait de mettre partout du stratum, je vais, contre mon habitude, user, et peut-être abuser, de la conjecture, en ayant soin toutefois de ne pas la donner comme certitude.

Ainsi, en traversant les paroisses de Rezay et de Bouguenais, et en y remarquant tant de traces que les Romains y ont laissées, j'ai eu la pensée que ce quartier devait avoir un moyen de communication, et que le vieux grand-chemin de Nantes au Pellerin, mentionné comme tel dans les anciens titres, et passant à Rezay, au monastère des Couets et à Bouguenais, pouvait bien être en cette partie une voie romaine. A la vérité, ce que j'en ai vu ne m'a paru avoir aucun des caractères d'une ancienne chaussée; mais, comme ce chemin a été macadamisé en quelques endroits, qu'ailleurs la culture a pu l'envahir, et le temps le détériorer et le rendre méconnaissable, si des recherches sérieuses, aidées de documents locaux, étaient faites, avec quelque persévérance, je crois qu'on pourrait en obtenir des résultats satisfaisants.

En quittant le bourg de Bouguenais, la ligne routière que je suppose devait quitter le chemin du Pellerin, et, passant vers le Bois-Jolin, le moulin à vent de la Caillère, la Mouchonnerie, puis coupant à angle presque droit la longue avenue de la Hibaudière ou Château-d'Aux, aller joindre, près de la Pilaudière, la grande route moderne de Nantes à Paimbœuf, qui, de là, me paraît avoir été tracée sur la voie antique, jusqu'à la chaussée Le Ray, sur la rivière de la Chenau, un peu avant d'arriver au bourg de Veüe. J'ai dit, dans le paragraphe précédent, qu'à la 24 borne à partir de Nantes, j'avais cru reconnaître, près d'un redressement, la vieille chaussée romaine. Un examen plus attentif pourrait peut-être multiplier ces remarques. Ce qui me porterait à croire à l'identité des deux routes, ancienne et moderne, c'est d'abord que la direction de Rezay à Bouguenais est parfaitement conservée par la route moderne, à partir du point où nous supposons sa jonction avec l'ancienne, jusqu'à la rivière de la Chenau ; en second lieu, que le tracé en est fait sur une ligne à peu près droite, et seulement modifiée par de longues courbes à court rayon; enfin, que ce tracé se développe sur la sommité du coteau séparant les eaux de la Chenau de celles de la Loire, tout à fait à la manière usitée par les ingénieurs romains, évitant ainsi les côtes difficiles et les bas-fonds marécageux.

Un autre motif d'admettre l'existence d'une voie romaine sur la ligne que nous suivons, c'est l'établissement, au XIIe siècle, de l'abbaye de Buzay, à moins de deux kilomètres au nord de cette ligne. J'ai déjà dit souvent que nos plus anciennes abbayes ont toutes été placées dans le voisinage des voies antiques; et plus j'avance dans l'étude de ces voies, plus cette observation acquiert à mes yeux de certitude.

Nous arrivons à la rivière de la Chenau et à la chaussée, longue d'un kilomètre, qui, partant de la rive droite, va aboutir aux deux petits flots sur l'un desquels est posé le bourg de Veue. Cette chaussée porte vulgairement le nom de chaussée Le Ray. Cassini écrit Chauseleray, qui n'a aucun sens. Il est évident qu'il faut admettre dans tous les cas le mot chaussée. Son complétif Le Ray n'a point de signification bien claire. Quelques personnes, voulant lui en donner une, prononcent la chaussée de Rais, pour faire entendre par là que cette chaussée donne entrée dans le pays de Rais; mais cette manière de prononcer est formellement contraire à celle en usage

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