que plusieurs dispositions des actes d'association du Morbihan et de la Nacelle de Saint-Pierre fleurdelisée, sont reproduites dans les statuts de la Compagnie des Indes. Le P. Mathias de Saint-Jean, après avoir été, à sa sortie de Nantes, prieur du couvent des Carmes d'Angers, était devenu provincial de Touraine, puis de Gascogne, et remplissait les premiers emplois de son ordre. Depuis cette abréviation de son œuvre capitale, par laquelle il paraît avoir dit un dernier adieu aux intérêts humains, il ne s'occupa plus que de ce qui concernait la vie monastique. Il avait publié antérieurement une Lettre circulaire envoyée à tous les Carmes du royaume de France, au sujet de l'Histoire de NostreDame-du-Mont-Carmel qu'on se propose d'écrire; Angers, 1653, in-4°. Des matériaux lui ayant sans doute été fournis par ses confrères, il travaillait alors à une histoire générale et panégyrique de l'ordre, où il prétendait en montrer l'origine et la succession héréditaire depuis le prophète Elie, son premier auteur, jusqu'à son temps, car les Carmes ne se contentaient pas de remonter à J.-C. (1) L'édition en était même dès lors commencée; il la continua plus tard, sans l'achever, et elle formę, toute incomplète qu'elle est restée, deux gros vol. in-fol., Paris, Denis Thierry, 1658, et Simeon Piget, 1665. Dans un avis au lecteur placé en tête du dernier, on lit : « Mon grand déplaisir a été de n'avoir pu fournir ce second volume de l'histoire panégyrique de nostre ordre des Carmes après le premier, sitôt que je prétendois. Quoique j'en eusse achevé la composition pour en faire suivre l'impression immédiatement après l'autre, il est survenu tant d'embarras et de divertissements de part et d'autre, qu'au lieu que l'impression eût dû être achevée au moins en dixhuit mois, elle a duré près de quatre ans, à mon grand regret. Et ce tant d'années, si les prières de ses amis, gens amateurs de la belle littérature et de l'utilité publique, et mes instantes sollicitations n'eussent fait violence à son inclination, et ne la lui eussent arrachée. (1) Voir sur ces singulières prétentions des Carmes et sur les disputes qu'ils eurent à cet égard avec les Jésuites, continuateurs de Bollandus, qui assignaient rationnellement leur origine au XIe siècle, sous le père Berthold, premier général connu de l'ordre du Carmel, l'Histoire déjà citée des Ordres monastiques du père Hélyot, t. Ier, ch. XL, p. 282-300; les Mémoires chronologiques et dogmatiques du père d'Avrigny, t. IV, p. 41-8, et les Querelles littéraires de l'abbé Irail, t. III, p. 208-23. qui me fâche davantage, c'est que, me voyant autant et plus engagé en divers emplois, je ne sais comment je pourrai faire continuer l'impression des deux autres volumes de cet ouvrage, qui doivent en faire la perfection. Néanmoins, en témoignant au lecteur mon déplaisir pour le retardement survenu à fournir ce volume, je l'assure de nouveau que j'apporterai tous mes soins pour faire achever ce qui reste: prévoyant que j'aurai autant ou plus de commodité d'y faire travailler sans discontinuation, pourvu aussi que ceux de qui j'attends, par quelque sorte de devoir de justice, aide en cela, ne me la dénient pas. » Nonobstant, les deux derniers volumes annoncés n'ont jamais paru. Il est également auteur de cinq autres ouvrages, tous relatifs à des sujets de piété et peu intéressants. Dans les dernières années de sa vie, ayant été appelé aux éminentes fonctions de procureur général des maisons et provinces de son ordre en France, qu'avait occupées son premier protecteur, Antoine de la Porte, il refusa, par humilité, de les accepter. Monté sur le faite, il aspirait à descendre. Homme de mœurs simples, d'une vie exemplaire, d'une prudence consommée, d'une vraie piété, d'une probité à toute épreuve, et d'une grande connaissance des lettres, il mourut, presque nonogénaire, au couvent des Billettes, à Paris, le 4 mars 1681 (1). L'abbé Manet ne parle pas, dans ses Malouins célèbres, du P. Mathias de Saint-Jean, qu'il ignorait être un de ses compatriotes. Il est bien remarquable que la ville de Saint-Malo, sorte de petite république marchande dans une monarchie, ait produit ce moine, ainsi que l'intendant du commerce Vincent de Gournay, dont l'illustre Turgot a écrit l'éloge. On a fait aussi remarquer que les trois hommes les plus célèbres de notre siècle étaient trois Bretons et de SaintMalo: Châteaubriand, le docteur Broussais et l'abbé La Mennais. Voir sur le Commerce honorable et sur son anteur, si peu connu, et si digne de l'être : Bibliotheca S***, Lyon, Duplain, 1741, in-8°, no 661. — Bibliotheca Carmelitana, notis criticis et dissertationibus illustrata, curâ et labore unius e carmelitis provinciæ Turonia (1) Bibliotheca Carmelitana, etc., loc. cit. On trouve dans cet ouvrage du père Cosme de Villiers beaucoup d'érudition, de recherches et de méthode. (Année littéraire de Fréron.) - collecta (F. Cosmas de Villiers à S. Stephano). Aureilanis, Martin Couret de Villeneuve et Joannes Rouzeau-Montaut, 1752, 2 vol. in-fol., tom II, art. CXVI, pag. 414 et suiv.-Le Conservateur ou Collection de morceaux rares et d'ouvrages anciens, du mois d'août 1757, pag. 67 et suiv., où l'on en trouve un bon extrait. Le Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, d'Expilly, art. NANTES, par Greslan et Hubelot, tom. V, pag. 93. La Bibliothèque historique de la France, du père Le Long et de son continuateur Fevret de Fontette, tom. II, no 28184. Le Dictionnaire des anonymes, de Barbier, dernière édition, no 2545. Les Notices sur les écrivains et artistes de la Bretagne, par M. Miorcec de Kerdanet, qui le nomme mal Mathieu de Saint-Jean, pag. 158. Brest, Michel, 1818, in-8°. Les Annales de la Société Académique de Nantes, pour 1838, IX vol., pag. 149-71, analyse de M. Ludovic Chapplain. - Enfin, les Biographies Michaud (supplément) et Bretonne, art. de notre ami M. Prosper Levot, bibliothécaire de la marine, à Brest. DUGAST-MATIFEUX. (La fin prochainement.) Saison des peintres, belle Automne, De tes charmes je suis épris. Que Mai ne vante plus les trésors qu'il étale; : Ils sifflent et l'Hiver, qu'on croyait envolé, Contre l'écueil fatal d'une perfide lune Que de fois du Printemps se brise la fortune! De la rose odorante il ouvre le calice; Il est du rossignol l'inspirateur propice; D'un luxe d'émeraude il enrichit les champs. Tes attraits sont moins vifs; mais ils sont plus touchants. Que de mélancolie et de suavité! Floréal n'a-t-il pas trop d'uniformité, Malgré les franges d'or dont quelque genêt jaune De ce roi de verdure effleure un peu le trône? Ton apanage, à toi, c'est la variété. Que ta température est tiède après l'Été! De sa bouillante ardeur c'est toi qui nous délivres. Des plus savoureux fruits c'est toi qui nous enivres. N'es-tu pas, en naissant, l'âme des vrais plaisirs? Les pères et les fils te doivent leurs loisirs. Avant que les bises traîtresses Le cerisier que tu caresses, De sa chevelure en ruine Leur prête son vivant vernis, Et sur la plaine déjà nue Jette au moins un contraste heureux, En égayant de loin la vue, Qu'attriste un horizon terreux. Au pâle éclat qui le colore La feuille rouge du sumac, Où j'aperçois sur le branchage Se bercer le pinson volage, Comme un marin dans son hamac. Saison des peintres, belle Automne, La méditation revient, sous tes auspices, |