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Panegyrique de saint Paul (in-8); le Livre de la vertu (1855, in-12), etc.

RAVIGNAN (Jules-Adrien DELACROIX DE), célèbre prédicateur, était né en 1793, à Bayonne, d'une famille distinguée. Après avoir terminé avec éclat ses études au lycée Bonaparte, à Paris, il suivit les cours de droit, se fit inscrire au tableau et plaida quelque temps avec succès. Il avait à cette époque, la réputation d'un homme du monde du meilleur ton, très-spirituel, très-élégant, de façons distinguées, et à qui un mérite éminent préparait la plus belle carrière. Nommé par dispense d'âge conseiller auditeur à la Cour royale de Paris, en 1816, il était substitut près le tribunal civil, lorsqu'en 1822, il envoya subitement sa démission à M. Bellart qui fit de vains efforts pour le décider à la reprendre. Bientôt, il entrait au séminaire de Saint-Sulpice, puis au noviciat des jésuites, dont les règles et les doctrines convenaient mieux à la nature de son esprit.

En 1837, le P. Ravignan qui, pendant plusieurs années, avait été professeur de dogme, fut choisi pour succéder à M. Lacordaire dans la prédication des conférences de Notre-Dame: il s'y fit remarquer par la force de la pensée, la logique de sa méthode et compta bientôt parmi nos premiers orateurs sacrés. Ses conférences, qui durèrent jusqu'en 1841, attirèrent tout ce que Paris comptait de personnages illustres. Plusieurs de ses discours ont été imprimés, entre autres : le Dogme du péché originel (1837) présenté comme la seule base de la philosophie de l'histoire; la Providence et le naturalisme (1838); le Christianisme historique (1839); les Droits de Dieu (1840). Notons aussi l'Oraison funèbre de M. de Quélen (1840). En 1841, le P. Ravignan devint supérieur de la succursale des jésuites de Bordeaux, sans cesser de résider à Paris. Il est mort à Paris le 26 février.

Il faut encore citer de lui: De l'existence et de l'Institut

des jésuites (1844, in-8, 7o édit. augm., 1855), panégyrique qui suscita de nombreuses et légitimes récriminations; Clément XIII et Clément XIV (1854, 2 vol. in-8), où l'auteur reproduit, après tant de démentis, cette allégation que la suppression de l'ordre des jésuites fut une œuvre d'iniquité consommée lors de l'ébranlement des facultés morales de Clément XIV.

En dehors des diverses classes que nous venons de distinguer, complétons la nécrologie du monde littéraire par les indications alphabétiques suivantes;

Le docteur Antoine-Laurent-Jessé BAYLE, né au Vernet (Basses-Alpes), le 13 janvier 1799, directeur de l'Encyclopédie des sciences médicales, auteur de nombreux ouvrages sur les maladies mentales, sur l'anatomie, la pathologie médicale. Mort au mois de mars.

Le docteur Amédée BONNET, dit de Lyon, né à Ambérieux (Ain), en 1809, l'un des médecins les plus distingués du midi de la France, auteur d'ouvrages pratiques sur des opérations chirurgicales et d'un livre qui atteste des préoccupations littéraires: Influence des lettres et sciences sur l'éducation (1855). Mort en décembre.

Le naturaliste Aimé BONPLAND, le célèbre compagnon de voyage et collaborateur de M. Al. de Humbold, né à la Rochelle, le 22 août 1773, auteur de magnifiques publications d'histoire naturelle. Mort à Santa-Anna, dans la province de Corrientes (Amérique du Sud), vers le milieu de l'année.

Le publiciste Alphonse CERFBERR [de Medhelsheim], néà Medhelsheim, en 1802, rédacteur ou collaborateur de plusieurs journaux, inspecteur des prisons sous Louis-Philippe, auteur de Rapports très-remarqués et de travaux sur des questions d'assistance publique ou d'administration et de plusieurs ouvrages, notamment des Condamnés libérés (1844): le Silence en prison (1847; Les Juifs, leur histoire

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et leurs mœurs (1840); La Guyane (1855), etc. - Mort à Précy (Oise) au mois de septembre.

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Le grammairien CHAPSAL, né en 1787, auteur du plus répandu peut-être des livres de classe, la Nouvelle Grammaire française, avec Noël (1823, 48 édition 1858), qui, devenue sa propriété exclusive depuis la mort de son collaborateur, lui rapportait, assure-t-on, jusqu'à 300 000 fr. par an. Il avait publié seul, en 1808, un Nouveau Dictionnaire grammatical (2 vol. in-8).—M. Chapsal est mort dans son château de Polangis (Seine), le 27 janvier 1858; il a légué au ministère de l'instruction publique une somme de 80 000 francs, dont les arrérages doivent être employés en secours annuels de 100 à 300 francs aux plus dignes des instituteurs de Sceaux et de Saint-Denis.

Le philologue baron D'ABEL DE CHEVALLET, né à Orpierre (Hautes-Alpes), en 1812, auteur de divers travaux, notamment d'un ouvrage intitulé: Origine et formation de la langue française (Imprimerie impériale, 1857; 3 vol. in-8), auquel l'Institut a donné, en 1850, le prix Volney et en 1850 le prix Gobert.

Le docteur Auguste-François CHOMEL, membre de l'Académie impériale de médecine, né en 1788, professeur distingué, praticien éminent, officier de la Légion d'honneur depuis 1837, auteur d'ouvrages considérables, entre autres Éléments de pathologie générale (1817 in-8), plusieurs éditions des Fièvres et des maladies pestilentielles (1821 in-8), et Leçons de clinique médicale (1834-1840, 3 vol. in-8). Mort à Paris le 10 avril.

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Le magistrat Claude-Théophile DUCHAPT, né en 1802, auteur de travaux de jurisprudence, sur les Peines à appliquer aux duels (1837) et à d'autres délits, d'une Lettre anonyme à Lamennais, signée un Homme-potence, et d'un recueil de Fables (Bourges 1850).--Mort en avril à Bourges. Le savant éditeur Jacques LEFÈVRE, né à Neuchâtel (Vosges), en 1779, fondateur, en 1803, d'une librairie qui

publié, durant cinquante-trois ans, une excellente collection des classiques français, quelques-uns édités avec luxe, tous sous la surveillance de M. Jacques Lefèvre, aussi érudit bibliophile qu'habile libraire. - Mort à Paris le 5 janvier.

Le baron Jean-Jacques-Germain PELET, général, sénateur, membre de l'Institut, né à Toulouse en 1778, auteur de Mémoires sur la guerre de 1809 en Allemagne (1824-1826, 4 vol. in-8), et de travaux statistiques et géographiques remarquables, entre autres la Carte de Morée et une partie de la Carte de France. · Mort le 20 décembre.

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L'Institut. Personnel de l'Académie française.

L'année 1858 a été clémente pour l'Institut de France. Ce grand corps, où l'on n'arrive d'ordinaire que chargé d'ans autant que de gloire, n'a peut-être jamais payé à la mort un aussi faible tribut. Les quarante de l'Académie française, par un assez rare bonheur, n'ont pas une seule perte à déplorer. L'Académie des beaux-arts et l'Académie des sciences ont eu aussi le bonheur de conserver tous leurs titulaires. L'Académie des inscriptions et belleslettres et celle des sciences morales et politiques ont été moins favorablement traitées : la première a perdu, outre son illustre associé étranger, Creuzer, de Heidelberg, MM. Lajard et de Pétigny, celui-ci académicien libre1; la seconde, plus éprouvée encore, a vu mourir le comte d'Argout, académicien libre (15 janvier), le comte Portalis, (5 août), le baron Pelet (20 décembre), et M. Mesnard (24 décembre). L'Académie française a eu pourtant à procéder à deux

1. Voy. leurs notices chronologiques dans le paragraphe précédent.

choix nouveaux pour remplir les vides que la mort avait laissés dans ses rangs l'année précédente. Dans une même séance, le 11 février, elle a élu MM. Victor de Laprade et Jules Sandeau. Le premier remplaçait Alfred de Musset, élu le 12 février 1852 et mort le 2 mai 1857; le second succédait à M. Brifaut, élu le 13 avril 1826 et mort le 5 juin 1857. On a remarqué avec plaisir, à l'occasion de cette double élection, venant après celle de M. Émile Augier, que l'Académie française laissait de côté les préoccupations de la politique ou les prétentions des grands seigneurs, pour demander à la poésie, à la littérature, de réparer les pertes faites dans son sein par la poésie et la littérature.

Comme nous devons indiquer ici les changements annuels arrivés parmi les membres des classes plus particulièrement littéraires de l'Institut, nous allons donner, dès cette année, le tableau de l'état actuel de l'Académie française. Nous rangeons simplement les membres de l'illustre corps suivant la date de leur élection, avec le nom de l'académicien que chacun remplace:

Ce sont MM. :

Abel-François VILLEMAIN, élu en 1821, succédant au comte de Fontanes;

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Amable-Guillaume-Prosper BRUGIÈRE, baron de BARANTE,

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Jean-Baptiste-Antoine-Aimé SANSON DE PONGERVILLE -1830

au marquis de Lally Tolendal; Victor COUSIN 1830

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au baron Fourier;

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Jean-Pons-Guillaume VIENNET -
André-Marie-J.-J. DUPIN 1832
Adolphe THIERS 1833
Augustin-Eugène SCRIBE

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à Andrieux;

1834 - à Arnault;

François-Pierre-Guillaume GUIZOT 1836

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Tracy;

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