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HLASPI; fubftantif maf culin. Plante dont on diftingue trois espèces principales; favoir, le Thlafpi ordinaire, le thlafpi des champs à large filique, & le thlafpi à odeur d'ail.

Le thlafpi ordinaire croît aux lieux incultes, pierreux & fablonneux, mais expofés au foleil, quelquefois entre les blés, fur les toîts & con tre les murailles. Sa racine eft aflez groffe, fibreuse, ligneufe, blanche & un peu âcre: elle pouffe des tiges à la hauteur d'environ un pied, rondes, velues, roides, rameufes, garnies de feuilles fans queue, pyramidales, crénelées en leurs bords, d'un vert blanchâtre & d'une faveur âcre & piquante. Ses fleurs, qui paroiffent en Mai, font petites, blanches, nombreuses, compofées chacune de quatre pétales en croix avec fix étarnines à fommets poin tus. A ces fleurs fuccèdent des fruits Tome XXVIII,

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THL

arrondis, applatis en bourse, aîlés & échancrés par le haut, divifés en deux loges, qui contiennent des graines applaties, d'un rouge noirâtre, d'un goût âcre & brûlant comme la moutarde & le creffon alenois : elles mûriffent en Juin. On nous en apporte du Languedoc & de la Provence.

Le thlafpi des champs à large filique dure depuis le commencement du printemps jufqu'à la fin de l'automne, & croît affez & croît affez par-tout.

Sa racine eft petite, d'un goût légumineux, un peu amer : fes tiges font hautes d'un pied, anguleufes, cannelées & aîlées; fes feuilles font longues, larges, liffes, dentelées, d'un vetr noirâtre, d'un goût âcre, & d'une odeur qui tire fur celle de l'ail; fes fleurs naiffent à la fin d'Avril, comme en épi, aux fommités des tiges, petites, blanches, reffemblantes à celles de la bourfette, & compofées chacune

A

de quatre feuilles difpofées en croix: elles font fuivies par des filiques larges, un peu renflées dans le milieu, d'ailleurs femblables aux précédentes, ainfi que les femences qui font d'un rouge brun.

décharger le cerveau d'une pituite furabondante; elle mondifie & déterge les ulcères externes: c'eft un des ingrédiens de la grande théria

que.

THNETOPSYCHITES; (les) anciens Hérétiques qui croyoient que l'ame humaine étoit parfaitement femblable à celle des bêtes, & qu'elle mouroit avec le corps.

Le thlafpi à odeur d'ail eft une plante qu'on cultive dans les jardins des curieux: elle produit des fleurs & des filiques dans le mois de Juillet. Sa racine eft fimple, peu fi-THOAS; nom d'un Roi de la Cherbreufe: elle pouffe beaucoup de feuilles qui reffemblent à celles de la paquerette, & dont quelquesunes font légèrement laciniées ; d'autres entourées de petites dents; d'autres ne font, ni dentées, ni découpées, mais portées ordinairement fur de longues queues nerveufes & vertes. Du milieu de ces feuilles s'élevent de petites tiges, revêtues de feuilles qui les embraffent alternativement. Ces tiges portent en leurs fommités des fleurs en croix, comme les précédentes : les fruits font des efpéces de bourfes ovales, qui contiennent des graines arrondies & applaties. Toute la plante a une odeur d'ail très-fenfible, même fans qu'on y touche, & un goût de légume agréable, qui laiffe un peu d'âcreté dans la bouche.

fonnèfe Taurique. Voyez ORESTE. THOCHEN; nom d'une ancienne ville de la Terre - Sainte, dans la tribu de Siméon.

La femence de ces trois efpéces de thlafpi, fert également en Médecine elle a une faveur âcre, piquante, qui laiffe dans la bouche, un goût d'ail ou d'oignon: on la regarde comme incifive, déterfive & apéritive, propre à procurer les menftrues, à diffoudre le fang caillé, à faire mûrir & déterger les abcès internes. On en prend un demi-gros dans un véhicule convenable. Les femmes groffes ne doivent pas en ufer, dans la crainte d'avorter on peut fe fervir de cette femence en guife de mafticatoire, pour

THOE; Nymphe marine, fille de
l'Océan & de Thetys. Elle étoit
ainfi appelée, felon Héfiode, à
caufe de fa vitesse.
THOISSEY; ville de France dans la
principauté de Dombes, à fix lieues,
nord, de Trevoux.
THOMAS D'AQUIN, docteur de
l'Eglife, de l'ordre des Domini-
cains, né en 1227, à Aquin, d'une
famille illuftre, étudia la théologie
à Cologne fous Albert le Grand.
Comme fon application à l'étude
lui faifoit garder un profond filen-
ce, fes compagnons le croyant ftu-
pide, le nommèrent le Bauf muet;
mais Albert ayant bientôt reconnu
fa grande capacité, leur dit que les
doctes mugillemens de ce boeuf re-
tentiroient un jour partout l'Uni-
vers. On ne tarda point à reconnoî-
tre la vérité de cette prédiction.
Thomas étant venu à Paris en 1253,
y fut reçu docteur en 1257: il s'y
diftingua par fes prédications &
par fes écrits. Les leçons de théo-
logie qu'il donna dans cette Capi-
tale, lui acquirent tant de réputa-
tion, qu'il fût furnommé l'Ange
de l'Ecole, le Docteur Angélique &
l'Aigle des Théologiens. Son obéif-
fance inviolable aux ordres de fes

Supérieurs, lui fit toujours embraf fer avec joie ce que le ministère de la parole a de plus fatigant. Les hiftoriens de fa vie ne font pas un moindre éloge de la douceur de fon caractère. On ne le vit jamais fe permettre la moindre parole capable de bleffer le prochain au milieu même des difputes de l'Ecole, quelque vivacité qu'on lui témoignât. Cet illuftre docteur ayant été appelé en Italie, y mourut en 1274. Jean XXII le canonifa en 1313, & Pie V le déclara docteur de l'Eglife en 1567. Son corps fut transféré dans le Couvent des Dominicains de Toulouse, fous le pontificat d'Urbain V en 1369. Les Souverains Pontifes ont toujours recommandé aux Théologiens de s'attacher à la doctrine de S. Thomas. Il a établi fuivant la méthode fcholaftique qui s'étoit introduite depuis peu dans l'Églife, les mêmes vérités que S. Auguftin avoit développées avec tant de lumière & de folidité fur la matière de la grâce & de la prédeftination: les principales éditions des ouvrages de S. Thomas font celle de Rome, 1570,en 17 vol. in-fol. ; celle de Venife, 1594; celle d'Anvers, 1612, en 18 vol. in-fol. L'édition la plus exacte & la plus eftimée de toute, eft celle de Rome en 1570, dédiée au Pape Pie V, & exécutée par fon ordre; le dixième, le onzième & le douzième volume contiennent la Somme de théologie, où il traite de toas les dogmes & de toutes les vérités qui peuvent être agitées par les Théolo giens. THOMAS DE CANTORBERY, (Saint) dont le nom de famille étoit Becquet, vit le jour à Londres en 1117. Après avoir fait fes études a Oxford & à Paris, il retourna

dans fa patrie, & s'y livra à tous les plaifirs d'une jeuneffe diffipée; mais un danger qu'il courut à la chaffe le fit rentrer en lui même. La Jurif prudence des affaires civiles, auxquelles il s'appliqua avec affiduité, lui firent un nom célèbre. Thibaud, Archevêque de Cantorbery, lui donna l'Archidiaconé de fon Eglife, & lui obtint la dignité de Chancelier d'Angleterre fous Henri II, qui l'éleva en 1162 fur le fiége de Cantorbery. Thomas ne vécut pas longtemps en paix avec fon Souverain. Les Anglois prétendent que les premières brouilleries vinrent d'un prêtre qui commit un meurtre, & que l'Archevêque ne punit pas affez rigoureufement; mais la véritable origine fut fon zèle pour les priviléges de fon Eglife. Ce zèle qui paroiffoit trop ardent au Roi & à fes principaux Sujets, lui fit bien des ennemis. On l'accufa devant les Pairs d'avoir malverfé pendant qu'il occupoit la charge de Chancelier, dont il venoit de fe démettre; mais il refufa de répondre à ces imputations injuftes, fous prétexte qu'il étoit Archevêque. Condamné à la prifon par les pairs Eccléfiaftiques & Séculiers, il fe retira à l'Abbaye de Pontigny, & enfuite auprès de Louis le Jeune, Roi de France. Il excommunia la plupart des Seigneurs qui compofoient le Confeil de Henri. Il écrivoit à ce Prince je vous dois à la vérité, révérence comme à mon Roi, mais je vous dois châtiment comme à mon fils Spirituel. 1 le menaça dans fa lettre qu'il feroit changé en bête comme Nabuchodonofor. Henri II travailla à alloupir ces querelles, & après quelques difficultés la paix fe fit entre le Roi & le Prélat. Saint Thomas revint en

Angleterre en 1170, & la guerrè ne tarda pas à être rallumée : il excommunia tous les Eccléfiaftiques, Evêques, Chanoines, Curés, qui s'étoient déclarés contre lui. On fe plaignit au Roi qui ne put rien gagner fur l'Archevêque, parcequ'il croyoit foutenir la caufe de Dieu. Henri, fatigué par ces différends, & perfonnellement irrité contre Thomas, s'écria dans un excès de colère: eft il poffible qu'aucun de ceux que j'ai comblés de bienfaits ne me vengera d'un prêtre qui trouble mon Royaume? Auffi-tôt quatre de ses Gentilshommes coururent affommer l'Archevêque à coups de maffue au pied de l'Autel, le 29 Décembre 1170, la cinquante-troifième année de fon âge, & laneuvième de fon épifcopat. Il fut mis au nombre des Saints par Alexandre III. On a de lui, 1o. divers traités pleins des préjugés de fon fiécle; 2o. des épîtres; 3°. le cantique à la Vierge, fi mal écrit & fi mal rimé, fous le titre de gaude flore Virginali. Du Foffé a écrit fa vie. THOMAS, (Artus) fieur d'Embry Poëte, Littérateur, eft connu, 1°. par des épigrammes fur les tableaux des Philofirates, que Blaise de Vigenère a placées dans fa traduction de ces Auteurs & de Calliftrate, imprimée chez l'Angelier, in fol. 2o. Par des Commentaires fur la vie d'Apollonius de Thiane, par Philoftrate, inférés dans la verfion du même Vigenère, chez l'Angelier, 2 vol. in 4°. 3°. Par une inauvaife fuite de la traduction de l'hiftoire de Chalcondyle, in-fol., chez l'Angelier. Cet Auteur vivoit dans le dixfeptième fiècle.

THOMAS DE CATIMPREY, né à Leuve, près de Bruxelles, en 1201, fut d'abord Chanoine Ré

galier de S. Auguftin, dans l'Abbaye de Catimprey, près de Cambrai, puis Religieux de l'ordre de S. Dominique. Il eft connu par un traité des devoirs des Supérieurs & Inférieurs, publié fous ce titre fingulier: bonum univerfale de apibus. La meilleure édition eft celle de Douai en 1627. Ce Savant Jacobin mourut en 1280.

THOMAS DU FOSSÉ, (Pierre) né à Rouen en 1624, d'une illuftre famille originaire de Blois, fut élevé à Port Royal des Champs, où le Maître prit foin de lui former l'efprit & le style. Pompone, Miniftre d'Etat, inftruit de fa capacité, le follicita vainement de prendre part aux travaux de fes ambaffades. Son amour pour la vie retirée l'empêcha d'accepter. Il entretenoit peu de commerce avec les Savans, de peur de perdre en converfations inutiles les momens qu'il deftinoit à la prière & à l'étude des livres faints. I craignoit furtout d'altérer par de vaines difputes, cette paix qui lui étoit fi chère. Sa charité n'étoit pas moins grande que fon amour pour la paix. Non content de retrancher de fon néceffaire pour fournir au befoin des pauvres, il avoit encore fait quelques études particulières pour

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leur fervir de médecin dans le befoin. Ce Pieux folitaire mourut dans le célibat en 1698, à 64 ans. On a de lui, I, la vie de S. Thomas de Cantorbery. II, celle de Tertullien & d'Origène. III, deux volumes des Vies des Saints. Il avoit deffein d'en donner la fuite; mais il interrompit ce projet pour continuer les explications de la Bible de Sacy & d'autres ouvrages écrits avec exactitude & avec nobleffe. THOMASIUS, (Michel) né à Ma

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