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en font mention; ils font appelés Tibrani par Euftathe la contrée qu'ils habitoient, eft nommée Tibarania ou Tibarenia, par Étienne le Géographe; c'eft d'eux dont parle Diodore de Sicile, fous le nom de Tibaris tribus.

Ces peuples mettoient, ainfi que les Chalibes, le fouverain bien à jouer & à rire; de plus, dès que leurs femmes étoient délivrées du mal d'enfant, ils fe mettoient au lit pour elles, & en recevoient tous les fervices qu'on rendoit ailleurs à des accouchées; ils en ufoient peut-être ainfi par cet efprit de plaifanterie qui les portoit à fe divertir de tour. Quoi qu'il en foit, divers Auteurs, Apollonius, Valerius Flaccus, & l'Hiftorien Nymphodore, leur attribuent cette coutume. Diodore de Sicile dit que la même chofe avoit lieu dans l'île de Corfe. M. Colomiés nous affure que le même ufage fe pratiquoit autrefois chez les Béarnois, & qu'ils le tenoient des Espagnols. Théodoret obferve une chofe plus férieufe c'est que les Tibaréniens ayant reçu l'Evangile, abrogèrent la cruelle loi qui régnoit chez eux, & qui ordonnoit de précipiter les vieilles

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avec avantage. Il l'envoya dans la Pannonie, dans la Dalmatie & dans la Germanie qui menaçoient de fe révolter, & qu'il réduifit. Après la mort d'Augufte qui l'avoit nommé fon fucceffeur à l'Empire, il prit en main les rênes de l'État ; mais en rufé politique,il n'accepta le fouverain pouvoir qu'après bien des follicitations. Ce fut l'an 14 de Jéfus-Chrift. On fe repentit bientôt de le lui avoir accordé. Son carac-. tère vindicatif & cruel fe développa dès qu'il eut la puiffance en main. Augufte avoit fait des legs au peuple, que Tibère ne fe preffoit pas d'acquitter. Un Particulier voyant paffer un convoi fur la place publique, s'approcha du mort, & lui dit:

: Souvenez-vous quand vous ferez aux Champs élyfées, de dire à Augufte, que nous n'avons encore rien touché des legs qu'il nous a faits. Tibère informé de cette raillerie, fait tuer le railleur, en lui adreffant ces paroles: Vas lui apprendre toimême qu'ils font acquittés. Il donna de nouvelles preuves de fa cruauté à l'égard d'Archelaus, roi de Cappadoce. Ce prince ne lui avoit rendu aucun devoir pendant cette efpèce d'exil où il avoit été à Rhodes, fous le règne d'Augufte. Tibère l'invita de venir à Rome, & employa les plus flatteufes promeffes pour l'y attirer. A peine Archélaüs eft-il arrivé, qu'on lui intente deux frivoles accufations, & qu'on le jette dans une obfcure prifon,où il meurt accablé de chagrin & de misère. Ces barbaries ne furent que les préludes des plus grands forfaits. Il fit mourir Julie, fa femme, Germanicus, Agrippa, Drufus, Néron, Sejan. Ses parens, fes amis, fes favoris, furent les victimes de fa jalouse méfiance. Il eut honte à la fin de refter D

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à Rome, où tout lui retraçoit fes crimes, où chaque famille lui reprochoit la mort de fon chef, où chaque ordre pleuroit le meurtre de fes plus illuftres membres. Il fe retira dans l'île de Caprée, où il fe livra aux plus infâmes débauches. A l'exemple des Rois barbares, il avoit une troupe de jeunes garçons qu'il faifoit fervir à fes honteux plaifirs. Il inventa même des espèces nouvelles de luxure, & des noms pour les exprimer, tandis que d'infâmes domeftiques étoient chargés du foin de lui chercher de tous côtés des objets nouveaux, & d'enlever les enfans jufque dans les bras de leurs pères. Pendant le cours d'une vie infâme, il ne penfa ni aux armées, ni aux provinces, ni aux ravages que les ennemis pouvoient faire fur les frontières. Il laissa les Daces & les Sarmates s'emparer de la Mafie, & les Germains défoler les Gaules. Il fe vit impunément infulter par Artaban par Artaban, roi des Parthes, qui après lui avoir enlevé l'Arménie, lui reprocha par des lettres injurieufes fes parricides, fes meurtres & fa lâche oifiveté

en l'exhortant à expier par une mort volontaire la haine de fes Sujets. La vingt-troisième année de fon règne, il nomma pour fon fucceffeur à l'Empire Caius Caligula. Il fut déterminé à ce choix par les vices qu'il avoit remarqués en lui, & qu'il jugeoit capables de faise oublier les fiens. Il avoit coutume de dire qu'il élevoit en la perfonne de ce jeune Prince un ferpent pour le Peuple Romain, & un Phaeton pour le reste du monde. Ce Prince déteftable mourut à Mizène, dans la Campanie, le 16 Mars de l'an 37 de Jésus-Chrift, âgé de 78 ans, après en avoir régné 23. On accufa Ca

ligula de l'avoir étouffé. Tibère étoit un des plus grands génies qui ayent paru, mais il avoit le cœur dépravé, & fes talens devinrent des armes dangereufes dont il ne fe fervit que contre fa patrie. Il avoit d'abord montré le germe de l'indulgence. Il ne répondit pendant quelque tems que par le mépris aux invectives, aux bruits injurieux & aux vers mordans que la fatyre répandit contre lui. Il fe contentoit de dire, que dans une ville libre, la langue & la penfée devoient être libres. Il dit un jour au Sénat qui vouloit qu'on procédât à l'information de ces faits, & à la recherche des coupables: Nous n'avons point affez de tems inutile pour nous jeter dans l'embarras de ces fortes d'affaires. Si quelqu'un a parlé indiferettement fur mon compte, je fuis prêt à lui rendre raifon de mes démarches & de mes paroles. Tibère, dans ces premiers tems, fouffroit la contradiction avec plaifir: Marcus Pomponius Marcellus reprit quelque chofe dans un difcours de ce Prince, comme peu conforme à la pureté du latin; un vil courtifan nommé Atheius Capito, foutint qu'il n'y avoit point de faute, & que fi ce qu'il critiquoit n'étoit point latin, il pouvoit le devenir. Capito, répondit Pomponius, ne fait ce qu'il fait; car vous pouvez bien, Céfas, donner le droit de bour geoifie aux hommes, mais vous ne pouvez pas le donner aux mots. Tibère changea bientôt de façon de penfer. Quelqu'un lui ayant dit: vous fouvenez-vous, Prince? Tibère fans permettre à cet homme de lui donner des époques plus sûres de l'ancienne connoiffance qu'il vouloit lui rappeler, lui répliqua brufquement: Non, je ne me fouviens plus de ce que j'ai été. Quoique cruel à

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Rome, il ménagea cependant quelquefois les autres fujets. Il répondit aux gouverneurs des provinces, qui lui écrivirent qu'il falloit les furcharger d'impofitions; qu'un bon maître devoit tondre & non pas écorcher fon troupeau. TIBÈRE CONSTANȚIN originaire de Thrace, fe diftingua par fon efprit & par fa valeur, & s'éleva par fon mérite aux premières charges de l'Empire. Juftin le jeune, dont il étoit Capitaine des Gardes, le choifit pour fon collégue, & le créa Augufte en 578. Il donna par fes qualités extérieures de l'éclat au trône & aux ornemens. impériaux. Sa taille étoit majeftueufe, & fon vifage régulier. Devenu feul maître de l'Empire par la mort de Juftin, il défit par fes Généraux Hormisdas, fils de Cofroès. L'impératrice Sophie, veuve du dernier Empereur, n'ayant pas pu partager le lit & le trône du nouveau, forma une conjuration contre lui. Tibère en fut inftruit; & pour toute punition il priva les complices de leurs biens & de leurs dignités. Ce Prince mourut en 582. Les pleurs que les peuples versèrent fur fon tombeau, font des trophées plus glorieux à fa mémoire que l'éloquence des plus habiles écrivains.

TIBERGE, (Louis) Abbé d'Andres

Directeur du Séminaire des Miffions étrangères à Paris, mourut dans cette Ville en 1730. Il fe fignala avec Brifacier, Supérieur du même Séminaire lors des différens fur l'affaire de la Chine,entre les Jéfuites & les autres Miffionnaires. Ses ouvrages font, 19. une Retraite fpirituelle, en 2 vol. in-12. 2o. Une Retraite pour les Eccléfiaf tiques, en 2 vol. in-1 2. 3°. Retraite & Méditations à l'ufage des Reli

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gieufes & des perfonnes qui vivent en communauté, in 12. Ces Ouvrages écrits avec une fimplicité noble font lus dans plufieurs Séminaires. TIBÉRIADE; ancienne ville de Galilée, fur le lac du même nom, à 25 lieues, nord, de Jérufalem. Elle fut ruinée pendant les Croifades.

Le lac de Tibériade a fix lieues de longueur & trois de largeur. Il eft traversé par le Jourdain & entouré de montagnes.

TIBET; grand pays d'Afie, que M. de Lifle a commencé à faire paroître fur nos cartes, & qu'on ne connoiffoit point avant lui. Il fe divife felon les plus nouvelles relations, en quatre parties, favoir, le petit Tibet, ou le Baltistan, à l'oueft; le grand Tibet, ou le Boutan, au milieu; le Laffa, ou Barantola, au midi; le Sifan, ou Tufan, à l'eft. Tous ces pays ont leurs Princes qui dépendent du Contaifch des Eluthes, à l'exception du petit Tibet qui eft dans les montagnes, & qui eft tributaire du Grand-Mogol.

Les terres du Tibet font affez fertiles & l'on y trouve l'animal qui produit le mufc. On y recueille auffi de la rhubarbe eftimée. TIBIA; fubftantif masculin & terme d'Anatomie emprunté du Latin. C'est le nom d'un os de la jambe qui a prefque la figure d'un prifme triangulaire fa face la plus large eft à la partie poftérieure, & l'angle le plus faillant, qu'on appelle crête, eft la partie antérieure; cette crête n'eft recouverte que de la peau, & les coups qu'on y reçoit font fort douloureux, parce que le périofte qui eft très-fenfible n'est pas garni

de muscles.

A l'extrémité fupérieure de cet os, font deux faces légèrement concaves, féparées par une élévation

mitoyenne; ces deux faces reçóivent les deux condyles du fémur, & l'éminence mitoyenne eft reçue dans la cavité qui eft entre ces deux apophyfes, de manière que cela forme une articulation de charnière parfaite. Sous la face interne on remarque une petite cavité qui reçoit la tête du péroné.

On voit à la partie inférieure & interne du tibia une apophyfe qui déborde fenfiblement le reste du contour de la bafe; c'eft cette éminence qu'on appelle la malléole interne, & vulgairement la cheville du pied.Labafe du tibia eft terminée par une grande cavité tranfverfale,laquelle reçoit l'os qui fait la partie fupérieure de ce qu'on appelle le coude-pied.

A la partie latérale externe & inférieure du tibia, il y a une cavité oblongue pour recevoir le péroné.

Le

corps du tibia eft creux dans fa longueur.

TIBIAL, ALE; adjectif & terme d'Anatomie. Qui a du rapport au. tibia.

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L'artère tibiale antérieure, vient de la poplitée; ayant percé la partie fupérieure du ligament interoffeux, elle rampe le long de la face externe du tibia, en fournissant aux mufcles qu'elle rencontre ; enfuite parvenue à la partie inférieure de la jambe, elle gliffe fous le ligament annuilaire externe commun & donne des rameaux aux parties voifines; après quoi elle paffe du deffus au-deffous du pied, où rencontrant l'artère tibiale postérieure, elles forment ensemble l'arcade plantaire dont la convexité fournit aux par-. ties latérales des orteils. En outre Partère tibiale antérieure donne deux rameaux particuliers, l'un au pouce & l'autre au fecond orteil..

L'artère tibiale poftérieure eft la feconde branche de la poplitée ; dès fa naiffance elle fe divife en deux branches, dont l'une eft nommée péronière & l'autre artère tibiale poftérieure, à raifon de fa fituation au derrière de la jambe. Cette artère ayant fourni des rameaux pour les mufcles placés dans fon trajet, gliffe. derrière la malléole externe, parvient à la plante du pied, s'y divife en deux branches fous le nom d'ar-tères plantaires, l'une externe qui eft la plus grofle, dont eft formée: en partie l'arcade plantaire; & l'autre interne plus petite. L'une & l'au tre fe terminent en donnant des rameaux aux parties fituées à la plante du pied.

Le nerf tibial vient du poplité & s'enfonce d'abord entre les mufcles qui forment le mollet de la: jambe, & parvient à l'articulation du pied où il fournit. Il gagne enfuite la plante du pied où il fe divife par nombre de rameaux tant pour les parties mufculeufes voifi-nes que pour les orteils, à chacun defquels il en fournit pour le moins deux qui en occupent les parties latérales.

Les veines tibiales antérieures & tibiales poftérieures, vont fe jeter dans la crurale.

TIBRE; fleuve célèbre d'Italie, qui a fa fource dans l'Appennin vers les frontières de la Romagne, & fon. embouchure dans la mer de Tofcane à Oftie. Ce fleuve qui baigne les murs de Rome, fe trouve perfonnifié fur les monumens & les médailles fous la figure d'un vieillard couronné de laurier, à demicouché; il tient une corne d'abondance, & s'appuie fur une louve, auprès de laquelle font deux petits. enfans, Rémus & Romulus. C'eft

ainfi qu'on les voit repréfentés dans ce beau grouppe en marbre qui eft au jardin des tuileries, copié fur l'antique à Rome.

TIBULLE, Chevalier Romain, naquit à Rome l'an 711 de cette ville, le 43 avant Jésus-Chrift. Horace, Ovide, Macer, & les autres grands hommes du tems d' Augufte, furent liés avec lui. Il fuivit Meffala Corvi

il

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vement convulfif, auquel quelques perfonnes font fujettes. Sa femme a

un tic.

nus dans la guerre de l'île de Cor-Tic, fe dit auffi d'une forte de moucyre; mais les fatigues de la guerre n'étant point compatibles avec la foibleffe de fon tempérament, quitta le métier des armes, & retourna à Rome, où il vécut dans la molleffe & dans les plaifirs. Sa mort arriva peu de temps après celle de Virgile, l'an 17 de Jéfus Chrift. Les grands biens de fa famille lui furent enlevés par les foldats d'Augufte, & ne lui furent point reftitués, parce qu'il négligea de faire fa cour à cet Empereur, Prince bienfaisant, mais qui vouloit être encenfé. Son mier ouvrage fut célébrer fon pour généreux protecteur Meffala; il confacra enfuite fa lyre aux amours. Il eut pour première inclination une affranchie. Horace devint fon rival; ce qui donna lieu à une difpute agréable entre ces deux hommes célebres. Tibulle a compofé quatre livres d'Élégies remarquables par l'élégance & la pureté du ftyle, & par la délicatefle avec laquelle le fentiment y eft exprimé. Övide fon ami, a fait fur fa mort une trèsbelle élégie.

Il fe dit par extenfion de certai nes habitudes plus ou moins ridicules, & que l'on a contractées fans s'en appercevoir. Il cligne continuellement l'ail droit, c'eft fon tic.

TICAL; fubftantif mafculin. Monnoie d'argent qui fe fabrique dans le royaume de Siam, & qui pèle trois gros & 23 grains.

TIBUR ;

pre

ancien nom de la ville de

Tivoli. Voyez ce mot. TIBURIN, ou TIBURON; fubftantif mafculin. Poiffon cétacée fort vorace, qui a plus de vingt pieds de longueur, & environ dix de l'argeur. C'eft une efpèce de Requin

TICAL, c'est auffi le nom d'un poids du même pays, qui a précifément la pefanteur de la monnoie dont on vient de parler.

TICHONIUS, écrivain Donatiste fous l'Empire de Théodofe le Grand, avoit beaucoup d'efprit & d'érudition. Nous avons de lui le Traité des fept Règles, pour expliquer l'Écriture-Sainte, dont Saint Auguftin a fait l'abrégé dans fon livre troifième de la Doctrine Chrétienne. On le trouve dans la bibliothèque des Pères.

TIDOR; île de la mer des Indes, l'une des Moluques, à l'orient de l'île de Gilolo, au fud de Ternate & au nord de Motir. Elle a fept lieues de tour. L'air y eft plus fain qu'à Ternate, & l'on y trouve le girofle, la mufcade, & les autres productions des Moluques en abondance. Les Hollandois ont beaucoup

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