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de faire mourir Atrée, prit le temps d'un facrifice pour l'affaffiner. Thyefte après ce meurtre monta fur le trône d'Argos; Agamemnon & Ménélas fes neveux, fe rerirerent chez Oënée, Roi d'Oéchalie, qui les maria aux deux filles de Tyndare, Roi de Sparte, Clytemneftre & Helène, fœurs de Caftor & Pollux. Avec le fecours de leur beau-père, ils marchèrent contré Thyefte; mais il ne les attendit pas, & pour le dérober au jufte reffentiment de fes neveux, il fe fauva dans l'île de Cythère. THYM; fubftantif mafculin. Thymus. Plante dont on diftingue plufieurs efpèces qu'on pourroit dans le befoin fubftituer les unes aux autres: les principales font, le Thym de Crète ou de Candie, le Thym à largés feuilles, & le petit Thym des jardins, ou le Thym à feuilles étroi

tes.

Le Thym de Crète ou de Candie eft une plante d'une odeur fort agréable. Elle croît communément en Candie, dans l'île de Corfou, dans toute la Grèce, en Sicile, le long des côtes maritimes tournées au midi, même en Espagne.

On la cultive dans les jardins des curieux; mais elle eft rare en ce pays ci, où elle eft fort difficile à élever. Sa racine cft dure, un peu ligneufe & fibreufe: elle pouffe un fous-arbriffeau qui croît fouvent à la hauteur d'un pied, divifé en plufieurs rameaux grêles, ligneux, blancs, garnis de feuilles oppofées, menues, étroites, blanchâtres & d'un goût âcre. Ses Aeurs qui font petites, naiffent en manière de tête aux fommets des rameaux; leur couleur purpurine varie fuivant le terrein elles font formées en gueule, chacune d'elles eft un

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Le thym à large feuilles, eft une plante qui croît naturellement dans les pays chauds on la cultive dans les jardins, où elle fleurit, comme les autres espéces de thym, en Mai, & tout l'été. Sa racine eft vivace ; fa tige eft baffe, rameufe; fes feuilles font petites & étroites, d'un vert obfcur, rarement blanchâtre ; fes fleurs ses femences, &c. reffemblent assez à celles de l'efpèce précédente.

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Le petit thym des jardins ou à feuilles étroites, croît abondamment en Italie, en Provence, en Languedoc & en Espagne. On le cultive partout dans les jardins qu'il parfume par fon odeur forte, aromatique & des plus agréables. Cette plante réfifte aifément aux rigueurs de l'hiver en certains pays: fa racine eft petite, ligneufe, entourée de fibres & vivace : elle pouffe en manière de fous-arbriffeau, beaucoup de petits rameaux ronds, ligneux, un peu velus, garnis comme par étages, de petites feuilles plus étroites que celles du ferpolet, d'un blanc cendré & d'un goût âcre; fes fleurs naiffent aux fommités des rameaux en forme d'épi elles font petites & femblables ainfi que fes graines, à celles des espèces précédentes.

Les efpèces de thym qu'on vient de décrire, ont une odeur fuave & un goût pénétrant, chaud & aromatique: elles contiennent beaucoup d'huile & de fel effentiel.

L'ufage du thym eft intérieur & extérieur. Dans le premier cas, il fortifie le cerveau, raréfie les hu

:

meurs vifqueufes, facilite la digef tion, remédie à l'asthme: on s'en fert auffi dans les cuifines pour relever la faveur des viandes. Cette plante appaife le paroxifme épileptique, & guérit les maux de tête: elle eft falutaire aux vieillards, aux phlegmatiques & aux femmes pour provoquer leurs règles & les vidanges: extérieurement, le thymn eft réfolutif, & foulage dans la goutte fciatique on en fait des décoctions aromatiques & céphaliques, dont on fe fert en fomentation pour baffiner les parties nerveuses & mufculeufes trop affoiblies & trop gonflées. Son huile effentielle eft carminative, ftomachique, diurétique, & propre pour le mal de dents qui vient de carie; il fuffit d'en imbiber un peu de coton, qu'on introduit dans le trou de la dent malade: cette même huile eft anti-apoplectique, excite l'appétit, réfifte au venin, fait fuer & facilite l'accouchement.

THYMBRE; fubftantif mafculin. Thymbra. Plante odoriférante dont les feuilles font un peu velues & à peu près de la même figure que celle du thym, duquel le refte de la plante ne diffère d'ailleurs qu'en ce fes fleurs naiffent en anneau auque tour des tiges.

Cette plante eft carminative, céphalique, apéritive & hyftérique. On la cultive ́ dans les jar

dins.

THYMBRÉE; Thymbrara. Ancienne

ville de la Troade, fondée par Dardanus, près d'un fleuve de même nom, fur le bord duquel les Troyens avoit confacré un temple à Apollon furnommé par cette raifon Thym bréen.

Mais Thymbrée est encore un nom immortel, pour avoir été le

lieu de la Phrygie où fe donna la bataille entre Cyrus, fondateur de la Monarchie des Perfes, & Créfus Roi de Lydie; cette bataille, un des plus confidérables événemens de l'antiquité, décida de l'empire de l'Afie en faveur de Cyrus: elle fe trouve décrite dans la Cyropédie de Xénophon. Puifque c'eft la première bataille rangée dont nous connoiffions le détail avec quelque exactitude, on doit regarder cette defcription comme un monument précieux de la plus ancienne tactique. M. Freret, fans avoir connu la pratique de la guerre, a remarqué deux chofes importantes fur cette bataille de Thymbrée; la première, eft que le retranchement mobile de charriots dont Cyrus forma fon arrièregarde, & qui lui réutfit fi bien, a été employé heureusement par de grands capitaines modernes.

Lorfque le Duc de Parme, Alexandre Farnèfe, vint en France pendant les guerres de la Ligue, il traverfa les plaines de Picardie, marchant en colonne au milieu de deux files de charriots qui couvroient les troupes ; & Henri IV qui cherchoit à l'engager au combat, n'ofa jamais entreprendre de l'y forcer, parcequ'il ne le pouvoit fans attaquer ce retranchement mobile, ce qu'il ne pouvoit faire fans s'expofer à une perte prefque cer

taine.

Le Duc de Lorraine employa la même difpofition avec un égal fuc cès, lorfqu'après avoir tenté inuti lement de jeter du fecours dans Brifac affiégé par le Duc de Veymar, il fut obligé de fe retirer prefque fans cavalerie, à la vue de cet habile Général qui avoit une armée très-forte en cavalerie. Le Duc de Lorraine marcha fur une

feule colonne, couverte aux deux aîles par les charriots du convoi qu'il avoit voulu jeter dans Brifac; & ce retranchement rendit inutile tous les efforts que fit le Duc de Veymar pour le rompre.

La feconde chofe qui paroît à M. Fretet mériter encore plus d'attention dans ce même combat, c'eft que Cyrus dut prefque uniquement fa victoite aux quatre mille hommes qui étoient derrière le retranchement, puifque ce furent ces troupes qui enveloppèrent & prirent en flancs les deux portions des aîles de l'armée Lydienne, avec lefquelles Créfus efpéroit envelopper l'armée Perfane.

Céfar employa une semblable difpofition à Pharfale; & ce fut elle feule qui lui fit remporter la victoire fur l'armée de Pompée, beaucoup plus forte que la fienne, furtout en cavalerie. Céfar luimême nous apprend dans fes Mémoires que c'étoit de cette difpofition qu'il attendoit le gain de la bataille. On appercevra fans peine la conformité des deux difpofitions de Thymbrée & de Pharfale, en lifant les Mémoires de Céfar, & cette conformité eft le plus grand éloge que l'on puiffe faire de Cyrus dans l'art militaire: elle montre que ce qu'il avoit fait à Thym brée, a fervi de modele à un des plus grands Généraux qui ayent jamais paru, & cela dans une occafion où il s'agiffoit de l'empire de l'Univers.

THYMÉLÉE; fubftantif féminin.
Plante qu'on appelle autrement ga-
rou. Voyez ce mot.
THYMO;

fubftantif mafculin. Poiffon de rivière à nageoires molles qui abonde en Italie dans le Téfin. Il a été ainfi appelé parcequ'il a,

dit-on, l'odeur du thym quand il eft frais;il a un pied & demi de longueur; fa tête eft petite, fon ventre avancé

fon

corps bleu: il a deux nageoires aux ouïes, & deux autres au bas du ventre proche l'anus; la première nageoire du dos eft grande & rouge, tiquetée de noir; fa queue est large & fourchue. THYMOXALME; fubftantif masculin & terme de Pharmacie ancienne. Préparation de vinaigre, de thym, de fel & de quelques autres ingrédiens. On ordonnoit le thymoxalme extérieurement dans la gourte & les enflures, & on le prefcrivoit intérieurement dans les maux d'eftomac, à la dofe d'environ un dans de l'eau quart de pinte, chaude: il opéroit comme purgatif, & voici fa préparation. On prenoit deux onces de thym pilé, autant de fel, un peu de farine de thue & de pouliot: on mettoit le tout dans un pot, enfuite on verfoit deffus trois pintes d'eau, & quatorze onces de vinaigre: on couvroit bien

le

pot d'un gros drap, & on l'expofoit pendant quelque temps à la chaleur du foleil.

THYMUS ; fubftantif mafculin & terme d'Anatomie. Corps fpongieux, blanchâtre, fitué derrière le premier os du fternum fur les gros vaiffeaux du cœur, & entre les deux lames du médiaftin; il paroît être compofé de deux ou trois lobes dont le péricarde foutient la pointe. Le thymus n'eft point tout logé dans la poitrine, on en obferve une portion affez confidérable au-deffus du niveau du bord fupérieur du premier os du fternum. Ce qu'on dit ici ne convient qu'au fœtus; dans l'adulte, cette partie eft fort defféchée, & l'on a beaucoup de peine à l'obferver dans les vieillards. Les

vaiffeaux fanguins du thymus font des productions des fouclavières droites; fes nerfs font des filets de l'intercostal & de la paire vague.

On ne connoît pas bien l'ufage de cette partie, c'eft ce qu'on appelle le ris dans le veau. THYRÉE, (Pierre) Jéfuite de Nuys, dans le diocèse de Cologne, naquit vers 1600, & mourut en 1673, après s'être distingué dans fa Société par l'emploi de profeffeut en théologie qu'il exerça pendant long-temps en différentes maifons. On a de lui quelques traités théologiques fur diverfes matières, dont le plus curieux eft celui fur les apparitions des Spectres. L'auteur y a refuté plufieurs fables, & en a adopté quelques-unes. THYRO-ARYTÉNOÏDIEN; adjectif & terme d'Anatomie. Il fe dit d'un mufcle qui appartient au catilage thyroïde & à l'arythénoïde à chacun defquels il eft attaché. THYRO - ÉPIGLOTTIQUE; adjectif & terme d'Anatomie. Il fe dit d'un muscle du larynx qui a fes attaches fixes au thyroïde, & fe termine à l'épiglotte. THYROHYO DIEN; adjectif & terme d'Anatomie. Il fe dit d'un muscle du larynx qui a fon attache au cartilage thyroïde & à l'os hyoïde. THYROIDE; adjectif & terme d'Anatomie. Il fe dit d'un grand cartilage qui occupe la partie antérieure du larynx. C'est lui qui forme cette éminence que l'on appelle le naud de la gorge & la pomme ou le morceau d'Adam.

Le cartilage thyroïde eft convexe en-dehors, & concave en - dedans. Sa convexité fait une faillie beaucoup plus grande dans les hommes, que dans les femmes. Ce cartilage

eft prefque carré: on remarque une échancrure confidérable au milieu de fa partie fupérieure. C'est dans cette échancrure que l'épiglotte eft attachée au moyen d'un petit cartilage rond, que l'on peut confidérer comme une appendice de l'épiglotte. On donne le nom d'aîles aux deux parties latérales du cartilage thyroïde. Leur face poftérieure eft échancrée; leurs angles fupérieurs font les plus longs, & fe joignent aux extrémités des cornes de l'os hyoïde, par le moyen d'un ligament. Les deux angles inférieurs font attachés fur la partie latérale & poftérieure du cartilage cricoïde , par de petits liga

un peu

mens.

On trouve quelquefois ce cartilage offifié dans les vieillards.

On appelle glande thyroïde, une fubftance glanduleufe affez confidérable, qui fe trouve au devant & au-deffus du larynx. Sa couleur cft rouge, & fa figure fémilunaire. Elle a deux cornes qui montent des deux côtés,& l'attachent au cartilage thyroïde ou cricoïde, & à l'afophage de chaque côté; mais fa partie moyenne fe joint à la partie inférieure du larynx, & au haut de la trachée-artère. On pense que cette glande dont on ne fait pas bien. l'ufage, fépare une humeur vifqueufe qui humecte les parties voifines.

THYRO PALATIN; adjectif & terme d'Anatomie. Il fe dit d'un petit mufcle qui du thyroïde fe rend au palais.

THYRO PHARYNGIEN; adjectif & terme d'Anatomie. Il fe dit de deux petits muscles qui s'attachent par une de leurs extrémités au cartilage thyroïde, & par l'autre au pharynx.

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THYRO-STAPHYLIN; adjectif &
terme d'Anatomie. Il fe dit d'un
muscle qui s'attache au cartilage
thyroïde & à la luette.
THYRSE; fubftantif mafculin. Jave-
lot environné de pampre & de
lierre, dont les Bacchantes étoient
armées. Le thyrfe eft tout à la fois
le fymbole de Bacchus & celui des
Bacchantes.
THYSIUS, (Antoine) Allemand,
vivoit dans le xviie fiècle. Il s'at-
tacha avec fuccès à expliquer les
anciens Auteurs, & nous donna de
bonnes éditions, dites, de Vario-
rum. I. De Velleius Paterculus
Leyde, in 80. 1658. II. De Sallufte,
à Leyde, 1659, in-80. III. De Va-
lere Maxime, à Leyde, in-80. IV.
D'Aulu-Gelle, in-80. 2 vol. Leyde,
1661. Il fut aidé dans ce dernier
ouvrage par Oifelius. Frederic &
Jacques Gronovius, donnèrent une
édition d'Aulu-Gelle en 1706,in-40.
dans laquelle ils inférèrent les no-
tes & les commentaires raffemblés
dans celle de Thyfius; le Sallufte
de cet Auteur fut auffi réimprimé
à Leyde en 1677, & cette édition,
quoique conforme en tout à celle
de 1659, eft préférée par les con-
noifleurs,
à caufe de la beauté de

l'impreffion.
TIANO; petite ville d'Italie

au

royaume de Naples, dans la terre
de Labour, à quatre lieues, oueft,
de Capoue.

TIARE fubftantif féminin. Orne-
;
ment de tête qui étoit autrefois en
usage chez les Perfes, chez les Ar-
méniens, &c. & qui fervoit aux
Princes & aux Sacrificateurs. Pré-
fentement on appelle tiare, la tri-
ple couroune du Pape nommée
autrement le règne. La tiare a
deux pendans comme la mître des
Évêques. L'ancienne tiare étoit un

bonnet fond,élevé & entouré d'une
couronne. Boniface VIII y en ajouta
une autre, & Benoît XII une troi-
fième. La tiare & les clefs font les
attributs de la dignité Papale. La
tiare eft la marque de fon
de fon rang, &
les clefs celle de fa Juridiction.Lorf-
que le Pape eft mort, fes armes
font repréfentés avec la tiare feule-
ment, fans les clefs.

par

On dit figurément, porter la tiare, pour dire, être Pape. TIBALANG; fubftantif mafculin & terme de Relation. Nom que les anciens habitans idolâtres des Philippines donnoient à des phantômes qu'ils croyoient voir fur le fommet des arbres. Ils fe les repréfentoient comme d'une taille gigantefque, avec de longs cheveux, de petits pieds, des aîles étendues, & le corps peint. Ils prétendoient connoître leur arrivée l'odorat & ils avoient l'imagination fi forte, qu'ils affuroient les voir. Quoique ces infulaires reconnuffent un Dieu fuprême qu'ils nommoient BarhalaMay-Capal, ou Dieu fabricateur ils adoroient des animaux, & des oifeaux, le foleil & la lune, des rochers, des rivières, &c. Ils avoient fur-tout une profonde vénération pour les vieux arbres; c'étoit un facrilége de les couper, parcequ'ils étoient le féjour ordinaire des Tibalangs,

TIBALDÉI, (Antoine ) natif de Ferrare, Poëte Italien & Latin, mort en 1537, âgé de 80 ans, cultiva d'abord la Poëfie Italienne; mais Bembe & Sudoler ses rivaux, l'ayant éclipfé, il fe livra aux mufes latines, & obtint les fuffrages du public. TIBARÉNIENS; (les) Tibareni. Anciens peuples d'Afie fur le Pont Euxin, aux environs de la Cappadoce. Pomponius Méla, Strabon & Pline

en

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