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De pareils excès ne pouvaient rester impunis; le parlement condamna plusieurs de ces terribles pamphlets à être brûlés par le bourreau, et défendit de les vendre, publier ou débiter sous peine de mort. C'est encore chez Dubosc-Montandré qu'on trouve une assertion reproduite avec éclat un siècle et demi plus tard : « Les grands ne sont grands que parce que nous les portons sur nos épaules; nous n'avons qu'à les secouer pour en joncher la terre. » Il avance un principe que n'aurait certes pas désavoué Danton, et qu'on croirait sorti de la bouche de Saint-Just: En matière de soulèvement, on n'est coupable que d'avoir eu trop de modération. >> Malgré tant d'emportement, Dubosc-Montandré ne voulait une révolution qu'au profit du prince dont il avait embrassé la cause; il jugea prudent de quitter la France avec lui en 1652. En 1656 il dédiait à Messieurs du chapitre de Liége une Vie de saint Lambert. Il rentra avec le prince après la paix des Pyrénées, et se mit à publier des ouvrages historiques, tels que la Suite des Ducs de la basse Lorraine; 1662; — l'Histoire et politique de la maison d'Autriche; 1670. La cour continua sans doute de redouter son humeur tracassière, car en 1667 ou 1672 il fut mis à la Bastille. Dans ses derniers jours, il était réduit à composer des sermons pour subsister, et il mourut dans une grande indigence.

G. BRUNET.

Saint-Aulaire, Histoire de la Fronde. - Moreau, Bibliographie des Mazarinades.

DU BOUCHAGE ( François-Joseph DE GRATET, Vicomte), homme d'État français, né à Grenoble, le 1er avril 1749, mort à Paris, le 12 avril 1821. Il entra à quatorze ans dans le corps de l'artillerie. Il était pourvu du titre d'inspecteur général depuis le 1er juillet 1792, lorsque, cédant aux instances réitérées du roi et de la reine, il accepta, le 21 du même mois, les fonctions de ministre de la marine. Quand, le 10 août, le conseil fut donné à Louis XVI d'aller se mettre avec sa famille sous la protection de l'Assemblée nationale, Du Bouchage combattit ce projet avec une chaleur qui ébranla un moment le roi. L'infortuné monarque ayant fini par céder, Du Bouchage lui prouva une dernière fois son dévouement en donnant le bras à la reine et en tenant madame Royale par la main. Depuis cette journée jusqu'à la seconde Restauration, Du Bouchage resta étranger aux affaires publiques, bien que son ancien ami Decrès, qui voulait le faire entrer dans le service des fonderies, auquel il était très-propre, lui eût plusieurs fois fait offrit sa réintégration. Chargé, du 24 septembre 1815 au 23 juin 1817, du portefenille de la marine, il lui porta, pendant les vingt-et-un mois de son administration, des coups répétés dont elle fut longtemps à se remettre. N'écoutant que son zèle monarchique et instrument passionné des tendances réactionnaires de l'époque, il frappa de proscription, avant l'âge, des officiers dont

les services commandaient le maintien, et leur substitua des personnes qui, replacées brusquement dans un corps qu'elles avaient quitté depuis vingt-cinq ans, n'y reparurent que pour donner une apparence de légitimité aux rémunérations qu'elles obtinrent au préjudice de ceux qui avaient versé leur sang pour la France. Le choix de certains commandants impropres à leurs fonctions et la dislocation de divers services, réprouvés par cela seul qu'ils ne devaient pas leur création au nouveau gouvernement, u altestent que trop chez Du Bouchage un esprit de réaction. A sa sortie du ministère, il fut eleve à la pairie. P. LEVOT. Archives de la Marine. Annales maritimes. - Du cours de M. le marquis d'Herbouville a la Chambre des Pairs, le 16 juillet 1821.

DU BOUCHAGE (Gabriel GRATET, vicomte, homme politique français, né à Grenoble, le 3 juin 1777, neveu du précédent. Fils d'un ancien préfet des Alpes-Maritimes sous l'empire, il fut député de l'Isère en 1815 et 1816. Pair de France en 1823, il s'y posa en adversaire des opinions libérales. Sous le roi Louis-Philiffe, a fit entendre un langage opposé. Depuis la revo lution de février, M. Du Bouchage est rentré dans la vie privée.

Pascalet, Le Biog. univ. - Dict, de la Convert.

* DUBOUCHET ( Michel), sieur de la FORTERIE, littérateur français, né au Mans, mort a Paris, vers 1650. C'était, dit on, un homme bizarre, qui passa du sein des plaisirs à la plus austere retraite. On sait peu de chose sur l'histoire de sa vie; mais il a recommandé son nom par cet ouvrage, deux fois imprime: Le Parc Royal, sa fondation et fermeté, où sont re tées au vif les fortes colonnes et bases de son édifice, par de très-belles sentences trées de divers sujets; Paris, in-8', et Berne, 1612, in-12, avec des remarques de Jean-Itlippe Varin. B. H.

Ansart, Biblioth. litter. — B. Hauréan, Hut. ift Maine, t. IV.

DUBOUCHET (Pierre), hotme polit que français, mort vers 1825. Médecin à Montbrisen, J fa£ élu à la Convention nationale, où il vota la tort se Louis XVI. Envoyé au mois de juillet 1753-1-as le département de la Marne, il s'y til retranger par un goût pour la parure qui contrastat ave le costume des autres représentants en missae, Il s'opposa à une amnistie sans réserve a fxcasion des insurrections pour cause de grans; i combattit aussi le projet d'envoi de depotés. Dans les colonies en 1795; il pensait qu'il conviendra plutôt de diriger les forces de la France contre l'Angleterre. Retiré de la scène politique et remna à l'exercice de sa profession medicale, il fat dteint par la loi du 12 janvier 1816 et obce de quitter la France.

Arnault, Jouv, etc., Biog. nour des Contemp. — Ca hist. des Contemp.

DUBOUCHET (Florimond LANGIOS F LANGLOIS

DU BOUCHET. Voyez MAUTHEVille (De). * DUBOUGET (Madeleine), femme de François Chastelet dit Beauchâteau, actrice française, morte à Versailles, le 6 janvier 1683. Elle faisait partie de la troupe de l'hôtel de Bourgogne, et était une des bonnes comédiennes de son temps; elle était assez belle, et surtout très-spirituelle, ainsi que nous l'apprend Raymond Poisson, dans son Poëte basque :

... Voyons la Beauchâteau :

Pour une femme, elle a de l'esprit comme un diable. On voit dans les Observations de Scudéry sur Le Cid que dans cette pièce elle créa le rôle de l'Infante; elle créa aussi celui de Camille dans Horace. Molière, dans L'Impromptu de Versailles, contrefit la manière outrée et emphatique dont elle disait la scène avec Curiace :

Iras-tu, ma chère âme? et ce funeste honneur

Te plait-il aux dépens de tout notre bonheur? etc. Voyez-vous comme cela est naturel et pas»sionné, dit-il; admirez ce visage riant qu'elle conserve dans les plus grandes afflictions; » etc. Madeleine Dubouget quitta le théâtre vers 1675. H. MALOT.

Anger, Notice historique sur L'Impromptu de Versailles. Lemazurier, Galerie historique des Acteurs an Theatre-Français.

DU BOULAY, Voy. BOULAY (DU) et FAVIER. DUBOURDIEU (Jean-Armand), controversiste protestant, né à Montpellier, en 1652, et mort à Londres, le 5 août 1720. Après avoir étudié la théologie à Puylaurens, il fut ministre à Montpellier, où son père exerçait aussi les mêmes fonctions. Obligé de quitter la France en 1685, il passa en Hollande, et s'attacha à Schomberg, qu'il suivit en Angleterre et en Irlande. Après la mort de son protecteur, il fut pasteur de l'église française de Savoie à Londres. On a de lui: Lettre de M. l'évêque de Condom avec la réponse de M. Dubourdieu fils, ministre, et un sermon du mesme sur le bonheur de la sainte Vierge; Amsterdam, 1681, in-8";

Deux Trailez d'un docteur romain pour le retranchement de la coupe, etc., avec derx réponses pleines et solides par l'Écriture; Charenton, 1681, in-12; - Sermon prononcé la veille des funérailles de la reine Marie; Amsterdam, 1695, in-8°; - Dissertation historique et critique sur le martyre de la légion Thébéenne, avec l'histoire du martyre de cette légion, attribuée à saint Eucher, évêque de Lyon (publiée par Desmaizeaux ); Amsterd., 1705, in12. Une version anglaise faite sur le manuscrit de l'auteur avait déjà paru, en 1696; L'Orgueil de Nebucadnezar, abattu de la main de Dieu; Amsterd., 1707, in-8°; - Sermon contre Louis XIV; Comparaison of the penal Laws of France against Protestants with these of England against Papists; Lond., 1717, in-12; publ. en français la même année, selon Quérard; -La Pratique des vertus chrétiennes, ou le devoir de l'homme, traduite de l'anglais de Chappell; Londres, 1719, in-8°. Dubourdieu a

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donné une édition des Aventures de Télémaque, avec des notes critiques et historiques; Rotterdam, 1719, in-12 recherchée des bibliophiles et devenue très-rare. Les notes contiennent une explication particulière de cet ouvrage allégorique. Michel NICOLAS.

Journal des Savants de 1706. Moréri, Grand Dictionnaire historique.

DU BOURG (Anne). Voyez Bourg (Du). * DU BOURG (Léonore-Marie DU MAINE, comte), maréchal de France, né le 14 septembre 1655, mort le 15 janvier 1739. Page de la grande écurie en 1671, il entra aux mousquetaires en 1673, et suivit le roi aux siéges de Maëstricht et de Dôle. Capitaine de cavalerie au régiment de Cervon en 1675, il coopéra à la prise de Condé, ainsi qu'au siége de Valenciennes. Ayant obtenu (22 avril 1677) le grade de colonel du régiment Royal-cavalerie, il prit une part trèsactive aux prises d'Ypres, de Gand et de Kehl, où, à la tête de sa cavalerie, il repoussa une sortie entreprise par le comte de Mercy, qui commandait dans Strasbourg pour l'empereur, et força ainsi le fort de L'Étoile de capituler. Après avoir successivement combattu sous les maréchaux d'Humières et de Créquy, tant aux siéges de Hambourg et de Bitche (1679) qu'à l'armée de Flandre (1683), il fut nommé brigadier ( 10 mars 1690), puis inspecteur général de la cavalerie le 19 avril suivant. S'étant démis de son inspection générale, il fut nommé maréchal de camp (30 mars 1693), et employé en Allemagne sous les maréchaux de Lorges et de Choiseul. Les services qu'il avait rendus en Allemagne sous le maréchal de Tallard l'ayant fait élever (29 janvier 1702) au grade de lieutenant général des armées du roi, il commanda la tranchée au siége de Kehl, sous le maréchal de Villars, prit part à la victoire d'Höchstett (1703), et vainquit complétement les Impériaux au combat de Rumersheim, en 1709. Il reçut pour ce fait d'armes le collier des Ordres du roi, et fut élevé à la dignité de maréchal de France (2 février 1724). Il mourut à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. A. S....Y.

Pinard, Chron. milit.

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DUBOURG-BUTLER (Comte Frédéric), général français, né à Paris, en 1778, mort en juillet 1850. Il était élève de marine au commencement de la révolution. Il n'en adopta pas les principes, et se distingua dans les rangs de l'armée royaliste de l'ouest. Atteint gravement, il tomba entre les mains des républicains. Il attendait le sort destiné aux révoltés, lorsqu'une dame s'intéressa au jeune homme, et lui donna les moyens de se soustraire à la mort ; elle le cacha d'abord, puis le fit parvenir jusqu'au général Bernadotte, commandant alors l'armée de l'ouest, qui le mit régulièrement en liberté. Dubourg entra aussitôt dans les rangs de l'armée républicaine. En août 1809, il faisait partie de l'état-major de son libérateur, devenu prince de Ponte Corvo. Lorsque Bernadotte fut appelé au

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autre général vint renverser sa royauté de quelques heures. Dubourg se rendit au-devant de La Fayette, et lui remit sa dictature en s'écriant: « A tout seigneur, tout honneur.» Plus tard, c'était à La Fayette de remettre le pouvoir suprême au duc d'Orléans, proclamé lieutenant général du royaume. Le prince venait de recevoir les embrassements du vieux général et d'agiter le drapeau tricolore devant le peuple, lorsque Dubourg s'avança, et montrant au duc la place de Grève couverte d'hommes armes, de canons et de pavés encore ensanglantes, hui adresse ces mots : « Prince, vous passez pour honnête homme, je veux le croire; vous venez de prendre des engagements envers la nation: vous connaissez nos droits et nos besoins, ne les oubliez jamais, car ce peuple vous rappellerait qu'on ne viole pas impunément son serment. » La réponse du duc d'Orléans n'a pas été conservée; mais dès ce moment le general révolutionnaire fut frappé d'une irrevocable disgrâce. La gêne et la douleur vinrent de nouveau assaillir Dubourg. En 1833 il habitait la maison de santé du docteur Pinel. Des chagrins domestiques augmentèrent son dégoût de la vie, et cédant au découragement, il avança, dit-on, le terme d'une carrière singulièrement drarnatique en avalant une forte dose d'opium. Le gouvernement républicain de 1848 avait accordé à Dubourg la pension de retraite aflerente an grade de maréchal de camp. Outre plusieurs écrits politiques de circonstance, on a de F. Dubourg: Lettre d'un Anglais, à son retour en Angleterre d'un voyage en Italie, au mois d'août 1814, sur le roi Joachim Murat, trad. de l'anglais, augmentée de Notes pour servir à l'histoire du général Murat; 18:4, in-8°; -- De la nécessité de n'employer dans l'épuration de l'armée que des mesures legales, et Moyens de former une garde repsie qui offre à la nation des garanties suffisantes; Paris, 1815, in-8°: cet écrit est la critique de l'administration de Clarke, duc de Feltre, anes ministre de la guerre; — De la nécessité d'2 dopter un système stable d'économie dans les dépenses publiques, et quelques mogens dag l'établir; Paris, 1816, in 8°; - Principes des constitutions militaires, et quelques ouvra sur l'art militaire, où l'on remarque d'excellentes A. DE L.

trône de Suède, Dubourg le suivit ; mais Napoléon ayant rappelé les officiers français qui avaient accompagné le nouveau roi, Dubourg revint en France, et fit la campagne de Russie (1812) en qualité de chef d'état-major d'une division polonaise. Blessé et fait prisonnier en décembre de la même année, il fut envoyé à Saint-Pétersbourg. Il rentra en France à la suite des armées coalisées, et parvint sous la première Restauration à reprendre le grade de chef d'état-major au ministère de la guerre. Il suivit Louis XVIII dans sa fuite à Gand (20 mars 1815), et fit la connaissance de Châteaubriand, avec lequel il rédigea plusieurs numéros du Journal politique de Gand. Dubourg rentra en France quelques jours avant les Bourbons; et quoique, au rapport de ses contemporains, il eût servi la cause royale avec chaleur et adresse, c'est-à-dire en se liant aux personnes du parti contraire qui exerçaient une certaine influence sur les affaires, son zèle parut suspect, et décida une disgrâce dont rien ne put le faire sortir. On ignore comment Dubourg, sans fortune, passa les quinze années de la Restauration; mais on comprend l'irritation que devait lui causer l'ingratitude du pouvoir auquel il avait deux fois consacré ses services. Aussi la révolution de Juillet le trouvat-elle disposé à accepter tout parti qui lui procurerait la vengeance. M. Louis Blanc raconte en ces termes la première apparition de Dubourg dans la lutte qui allait renvoyer une troisième fois les Bourbons dans l'exil : « C'était dans la nuit du 28 au 29 juillet. Un inconnu aborde une troupe de citoyens sur la place des Petits-Pères. - Le combat recommence demain; dit-il, je suis militaire: avez-vous besoin d'un général ? D'un général? répond l'un d'eux en temps de révolution, il suffit d'un tailleur ! - Vous voulez être général; ajoute un second? eh bien, prenez un uniforme, et courez où l'on se battra. lendemain, Dubourg avait suivi ce conseil, et le peuple criait : « Vive le général Dubourg! ». Surpris par sa fortune révolutionnaire, mais résolu à en profiter, il se rendit à l'hôtel de ville. Là le pouvoir était vacant, et appartenait au premier qui savait le prendre; Dubourg y trouva Évariste Dumoulin, l'un des rédacteurs du Constitutionnel, qui déjà s'occupait de régulariser l'insurrection et cherchait surtout à lui donner un chef militaire; ils s'entendirent facilement. Les pouvoirs qui s'installent avec la victoire ne manquent jamais de courtisans. Le général Dubourg trouva à l'instant autour de lui des aides de camp et des secrétaires; l'École Polytechnique lui fournit un état-major habile, actif, intelligent, et il trouva dans lui-même la présence d'esprit et l'énergie qui donnent l'autorité au commandement. Déjà il avait dicté des ordres du jour concernant les soins à prendre des morts et des blessés, les devoirs nouveaux des municipalités, la garde des monuments et des établissements publics, quand l'arrivée d'un

:

Le

vues.

Moniteur universel du 10 août 1830-Cutes briand, Memoires d'Outre Tombe. — Oulaure, but de la Restauration, Viil, 431-453; - Lean East toire de dir ans. Napoleon Galls, dans le 27 naire de la Conversation. - Documents parti DUBOURNIAL, Voy. Borcпox-DUBOURSIAL... DUBOURY (Louis-Fabrice ), peintre et aveur hollandais, né à Amsterdam, en 1991, tak dans la même ville, en 1775. Il était eve Jean Lairesse et de Jacques van Huysu de Bernard Picart, dont il imita la masing ses gravures. Parmi ces dernieres, on cite certa is sujets historiques exécutés avec beaucue

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DUBOY DE LAVERNE (Philippe-Daniel), typographe et orientaliste français, né près de Dijon, en 1755, mort le 13 novembre 1802. Neveu de dom Clément, qui se chargea de son éducation, il fut d'abord attaché au directeur de l'Imprimerie royale du Louvre, Anisson-Duperron, et lui succéda à l'époque de la révolution. Dans des temps si difficiles, son zèle intelligent porta cet établissement au plus haut point de splendeur; ce fut lui qui réorganisa la typographie orientale. Ce fut sur ses instructions que la belle collection des caractères étrangers de la Congrégation de la Propagande fut conservée et transportée de Rome à Paris. Enfin, ce fut encore lui qui en peu de jours forma l'imprimerie française, grecque et arabe, devenue si utile à la politique et aux lettres pendant l'expédition d'Egypte.

Suvestre de Sacy, Notice sur Duboy de Laverne, dans le Magasin encyclopedique, huitième année, t. IV.

* DUBRAVIUS ou DUBRAVUS (Roderich), jurisconsuite bohémien, mort le 3 août 1545. On a de lui: Wlasta, œuvre mi-partie prose et vers, ou il raconte l'histoire des amazones bohémiennes;- Opusculum de componendis epistolis; Leipzig, 1537, in-8"; · Vita et encomium Bohuslai de Lobkowitz; Prague, 1570; Jura et constitutiones regni Bohemiæ, ouvrage que lui attribuent Fabricius et Possevin. Barn, Bohemia docta. - Fabricius, Bibl. med. et inj. Atat., VI, 317.- Hain, Repertor. bibliog., 11, 280.

DUBRAW (Jean), historien bohémien, né à Pilsen, vers la fin du quinzième siècle, mort le 6 septembre 1553. Son nom de famille était Skala. Ayant obtenu des lettres de noblesse, il prit celui de Dubrawski (en latin Dubravius), nom d'une ancienne famille de Moravie. Après avoir fait ses études en Italie, il entra dans le conseil de Stanislas, évêque d'Olmütz, qui l'employa à diverses négociations. Il fut pourvu lui-même de l'évêché d'Olmütz après la mort de Zanbeck, successeur de Stanislas, et obtint la reputation d'un prélat pieux et éclairé. Ses fonctions épiscopales ne l'empêchèrent pas d'être ambassadeur de Ferdinand Ier en Silésie, puis en Bohême, et président de la chambre établie pour faire le procès aux rebelles qui avaient pris part à la ligue de Smalkalde. On a de Dubraw une Histoire de Bohême en 33 livres, écrite avec beaucoup d'exactitude. La première édition, imprimée aux frais de l'auteur, à Prostau, 1550, et tirée à un petit nombre d'exemplaires, est deVenue très-rare. Thomas Jourdain et Craton en donnèrent une nouvelle, à Bâle, 1575, in-fol., en y ajoutant l'Histoire de Bohême d'Eneas SylNOUV. BIOGR GÉNÉR.

- T. XIV.

vius. Freher inséra ces deux histoires dans ses Scriptores Rerum Bohemicarum; Hanau, 1602, in-fol., et elles furent réimprimées à Francfort, 1687, in-8°. Les autres ouvrages de Dubraw sont: Commentarius in Psalmum V Davidis; - Epistola de œconomia Ecclesiæ; ---Oratio funebris in Sigismundum, regem Poloniæ; Prostau, 1549; - De Piscinis, libri V; Zurich, in-8°; Nuremberg, 1596, in-8°; – des notes sur Martianus Capella.

-

Born, Effigies Virorum erud. Bohemiæ. -Journal des Savants, 5 janvier 1688. Teissier, Eloges des Hommes savants. - Balbin, Bohemia docta.

* DUBRETON (Jean-Louis, baron), général français, né à Ploërmel (Bretagne), le 18 janvier 1773, mort à Versailles, en juin 1855. Engagé volontaire (1er mars 1790) dans le bataillon auxiliaire des colonies, il devint le 12 avril suivant lieutenant des gardes-côtes. Après avoir successivement obtenu les grades de sous-lieutenant (15 septembre 1791), de lieutenant (1o octobre suivant) au 78o régiment d'infanterie, d'adjudant-major (15 mars 1793), il fut nommé capitaine de grenadiers au 2° bataillon de la 143e demibrigade (23 septembre 1795), à cause du courage qu'il avait montré tant à l'armée du nord qu'à celle de la Vendée. Étant passé dans la 52° demibrigade, il fit la campagne d'Italie, où il obtint (19 septembre 1800) le grade de chef de bataillon à la suite du passage du Mincio, où il fut grièvement blessé. Ayant fait partie de l'expédition de Saint-Domingue sous les ordres du général Leclerc, il fut nommé (17 mars 1803) chef de brigade de la 11e demi-brigade. Fait prisonnier par les Anglais à la suite de l'évacuation de l'île (4 décembre 1803), il rentra bientôt en France, où il prit (18 octobre 1804) le commandement du 5 régiment, à la tête duquel il fit la campagne de Hollande et d'Allemagne. Général de brigade (6 août 1811), il servit en Espagne, et mit en fuite les guerillas qui, sous les ordres de Porlier, le Marquesito, et de Mendizabal, désolaient la province de Sant-Ander. Créé baron de l'empire en récompense des talents qu'il déploya lors de la défense de Burgos, où avec 1,500 hommes il opposa pendant trente-trois jours une résistance insurmontable à une armée entière commandée par Wellington, il fut pronu (23 décembre 1811) au grade de général de division, passa (1813) à la grande armée d'Allemagne, et se distingua d'une manière toute particulière au combat de Hanau. Nommé (8 juillet 1814) chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis, il reçut (19 novembre) le commandement supérieur de la place de Valenciennes, qu'il dut remettre (28 mars 1815) entre les mains du colonel Marbot, qui venait en prendre possession au nom de Napoléon. A la seconde restauration, le général Dubreton, élevé (3 mai 1816) au grade de commandeur de l'ordre de Saint-Louis, reçut (21 juillet 1815) le commandement de la 5o division militaire (Strasbourg); et fut enfin ap

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DU BREUIL (Guillaume), jurisconsulte français, natif de Figeac en Quercy, d'une famille honorable et riche, mort après 1344. Ce jurisconsulte, omis par la plupart des biographes, com. posa vers 1330 un ouvrage en quelque sorte classique jusqu'au seizième siècle, et intitulé : Stylus curiæ Parlamenti Franciæ. Outre qu'il fut souvent cité, quelques-unes des doctrines qu'il renferme sont entrées dans les ordonnances des rois Philippe de Valois, Jean le Bon et Charles VII. Une nouvelle édition du Stylus Parlamenti a été donnée par Ch. Dumoulin; on en a aussi une traduction française. La Bibliothèque impériale possède, sous les n° 4641 A et B, 4642, 4644 et suppl. lat. nos 90, des manuscrits de cet ouvrage. En 1325 Du Breuil était avocat du roi à Paris, et nous le trouvons portant la parole au parlement dans une affaire considérable, et prêtant son ministère au fils aîné du roi d'Angleterre, Édouard II, lorsque ce prince, qui fut depuis Edouard III, vint à Paris jurer hommage et fidélité au roi de France pour le duché d'Aquitaine et les autres domaines de France. Jusqu'à la fin de sa glorieuse carrière, Du Breuil prit une part active aux débats du parlement de Paris. Sa fortune grandit avec sa réputation, et il paraît qu'elle prit un développement extraordinaire. Cependant les dernières années de sa vie ferent agitées et peut-être malheureuses. Partisan des libertés gallicanes, aurait-il été soupçonné d'hérésie? L'absence de documents rend cette question à peu près insoluble.

Sa fille, devenue son unique héritière, épousa Bertrand de Châteaupers, et en secondes noces messire Alsias de Sevérac, dont le fils,Amaury, joua un rôle éminent sur la scène politique de son temps (voy. AMAURY).

Le Bas, Dict. encyclopédique de la France. DUBREUIL (Jean), littérateur français, né à Paris, en 1602, mort le 27 avril 1670. Il entra dans la Société de Jésus, et devint directeur du noviciat de Dijon. On a de lui: La Perspective pratique nécessaire à tous les peintres, graveurs, etc.; Paris, 1642-1648, 3 vol. in-4°; L'Art universel des fortifications; Paris, 1665, in-4°.

Feller, Biographie universelle, édit. de Weiss. DUBREUIL (Joseph), jurisconsulte français, né à Aix, le 12 juillet 1747, mort dans la même ville, le 6 juin 1824. Après avoir suivi le barreau, il fut assesseur et procureur du pays de Provence. Après 1789, il exerça des fonctions publiques. En 1806, époque de l'institution de l'école de droit d'Aix, il fut membre du conseil de discipline de cette école. Maire de la ville d'Aix durant les Cent Jours, il l'administra avec une prudence qui la sauva des excès d'abors. Rentré dans la

vie privée, il composa sur diverses branches du droit des ouvrages estimés. On a de lui : Observations sur quelques Coutumes et usages de Provence recueillis par Jean de Bong; Aix, 1815, in-4°; - Analyse raisonnée de la Législation sur les Eaux; 1817, in-4o; —- 06servations sur le rapport des dons faits par le père à ses enfants, réclamé par les legataires de la quotité disponible; ibid., 1822, in-8°.

Beuchot, Journal de la Librairie,

DUBREUIL (Pierre), prédicateur protestant, d'origine française, né dans la seconde parte du quinzième siècle, mort à Tournai, le 19 fevrier 1543. Ses prédications irritèrent les magistrats de Tournai, qui ordonnèrent de l'arrêter et firent fermer les portes de la ville pour lui oter tout moyen de fuite. Dans la nuit du 2 fevrier 1542, ses amis essayèrent de le faire descentre au moyen d'une corde le long du rempart de Tournai; mais il se cassa la cuisse, et tomba entre les mains de ceux qui le cherchaient. Apres une année de détention, il fut brûle vif. De Thou, Hist. sui temp.

DUBREUIL (Pierre), historiographe français, vivait au dix-septième siècle. On a de lui: Histoire ample des peuples habitants des trois bourgs du Ricey; Paris, 1654, in-12. Lelong, Bibliothèque historique de la France.

* DU BREUL (Bertrand), seigneur de ПIsle et de Montbarrey, diplomate savoisien, ne à l'Isle (Bugey), en 1509, mort à Nantua, en 156. Issu d'une ancienne maison du Bugey, dont l'erigine remonte à 1300, et qui subsiste encore aujourd'hui en Franche-Comté, il fut eleve à la cour de Charles III, duc de Savoie Ce prince ayant été dépouillé de ses États par François Ier, envoya Du Breul en ambassade aupres du monarque français, qui consentit à ren-ire ses États au duc pourvu qu'il vint le traver en personne et cessât de rechercher la protection de l'empereur. Mais la mort de Charles III, survenue à cette époque, rendit la négociation sans effet. Quelques années après, le duc EmmanuelPhilibert, voulant la renouer, renvoya Du Bread en France, auprès d'Henri II, avec la quale d'ambassadeur. « Ses soins, dit Guichenon, réussirent si bien qu'il moyenna le mariage de son prince avec madame Marguerite, sour da roi, et par ce moyen la restitution de la Savez et du Piémont. »

E. de C.

Titres de la chambre des comptes de Turin. — Ga chenon, Histoire de Bresse et du Bugey 111* pete p. 82, et continuation de la lile partie, p. 84–13.

* DU BREUL (Antoine), baron de La Bastie-sar Cerdon, fils du précédent, homme de guerre savasien, né vers 1540, mort à Turin, en 1601. Chat as Emmanuel Ier, duc de Savoie, le crva conseller d'État par lettres du 6 septembre 1559, qui pre tent que c'est pour le récompenser de ses grands services et notables assistances en la guerie de Provence, aux sièges de Briqueras, de Carrs et d'Essiles, et même d'avoir découvert des

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