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Contre le Mensonge, traduits en français; Pa-
ris, 1678, in-12; Les Lettres de saint Au-
gustin,traduites en français sur l'édition nou-
velle des PP. Bénédictins, où elles sont ran-
gées selon l'ordre des temps, revues et corrigées
sur les anciens manuscrits et augmentées de
quelques Lettres; Paris, 1684, 2 vol. in-fol.,
6 vol. in-8°; - Les Confessions de saint Au-
gustin, traduites en français; Paris, 1686, in-8°;
Les deux livres de saint Augustin De la
Véritable religion et Des Mœurs de l'Église
catholique, traduits en français avec des notes;
Paris, 1690, in-8°;
Les Sermons de saint
Augustin Sur le Nouveau Testament, traduits
en français; Paris, 1694, in-8°. « Dubois, dit
Nicéron, mit en tête de cette traduction une
longue préface, où il s'efforça de prouver que
les prédicateurs doivent renoncer à l'éloquence,
que la chaire ne souffre point de ces figures qui
s'emparent de l'imagination, ni de ces tours qui
remuent les passions; et que l'Évangile, dont la
simplicité a tant de charmes, doit là-dessus ser-
vir de règle à ceux qui l'annoncent. » Arnauld
réfuta cette sévérité excessive, dans un ouvrage
intitulé: Réflexions sur l'Eloquence des Pré-
dicateurs; Paris, 1695, in-12; Les Offices
de Ciceron, traduits en français sur la nouvelle
édition de Grævius; Paris, 1691, in-12;
Les
livres de Cicéron De la Vieillesse et De l'A-
mitié, avec les Paradoxes du même auteur,
traduits sur l'édition latine de Grævius;
Paris, 1691, in-12.

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L'abbé D'Olivet, Histoire de l'Académie Française.
- Nicéron, Mémoires pour servir à l'histoire des
hommes illustres, t. XVI.

volatils. Il réussit mieux dans l'anatomie, qu'il
cultiva avec beaucoup d'ardeur; il acheva en-
core de mettre la chimie en réputation, par les
leçons qu'il dicta dans les écoles de Leyde à un
auditoire toujours nombreux. Ce professeur prit
tellement à tâche d'accréditer cette science,
qu'il ne cessa toute sa vie d'en vanter l'utilité; et
son éloquence, son exemple, son autorité firent
toute l'impression qu'il pouvait attendre. Il poussa
cependant trop loin ses idées à cet égard : la
nature devint toute chimiste entre ses mains ; il
la força même à l'être dans ses actions les plus
simples. Mais il soutint une meilleure cause en
défendant de tout son pouvoir la découverte du
célèbre Harvey touchant la circulation du sang.
Comme la vérité passe quelquefois pour un pa-
radoxe chez les esprits prévenus, cette décou-
verte que le médecin anglais avait annoncée en
1628 était encore rejetée comme une imagina-
tion chimérique par la plupart des professeurs
de l'Europe, lorsque De le Boë monta en chaire
en 1658. Les preuves qu'il amassa pour en éta-
blir l'évidence lui réussirent si bien, qu'il eut
la gloire de l'avoir le premier enseignée et dé-
montrée dans l'université de Leyde. » On a de
Dubois: De Bilis et Hepatis Usu; Leyde, 1660,
in-4°; Disputationum medicarum Decas,
primarias corporis humani functiones natu-
rales ex anatomicis, practicis et chimicis
experimentis deductas complectens; Amster-
dam, 1663, in-12; - Opuscula varia; Amster-
dam, 1664, in-24; Collegium medico-prac-
ticum, dictatum anno 1660; Francfort, 1664,
in-12; Epistola apologetica contra Antonium
Deusingium; Leyde, 1664, in-12; ·
Medica Idea nova, liber primus; Leyde, 1667,
in-12; - Index Materia Medica; Leyde, 1671,
in-12; De affectus Epidemii 1669 Leidensem
civitatem depopulantis Causis naturalibus,
Oratio; Leyde, 1672, in-12; - Novissima Idea
de Febribus curandis; Dublin, 1687, in-12. Les
œuvres de Dubois ont été recueillies sous le titre
de Opera medica, tam hactenus inedita,
quam variis formis et locis edita, nunc certo
ordine disposita et in unum volumen re-
dacta; Amsterdam, 1679, in-4°; Genève, 1680,
in-fol. « Il y a, dit Éloy, une édition des œuvres
de De le Boë publiée à Paris, 1671, 2 vol. in-8o,
dans laquelle on trouve deux traités qui ne sont
point dans les autres recueils des ouvrages de
ce médecin. Le premier est intitulé: Institu-
tiones Medicæ, le second De Chymia; mais De
le Boë les a toujours désavoués. »>

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Praxeos

DUBOIS DE LE BOË ( François), en latin
SYLVIUS, médecin hollandais, né à Hanau, en
1614, mort à Leyde, en 1672. Sa famille était
originaire de Cambrai, et portait le nom de Du-
bois. De le Boë est une corruption germanique
de ce nom, et Sylvius en est la traduction la-
tine. Dubois fit ses études médicales à Bâle, où
il fut reçu docteur à l'âge de vingt-trois ans. Il
exerça successivement la médecine à Hanau, à
Leyde, à Amsterdam, et succéda en 1658 à Al-
bert Kyper dans la chaire de médecine pratique
de l'université de Leyde. Il fut élu recteur de
cette université le 8 février 1669. « Ce médecin,
dit Eloy, a donné l'idée de conduire les écoliers
dans les hôpitaux, de leur expliquer la cause
des maux qui affligent l'humanité, de leur en
faire observer tous les symptômes, et de les ins-
truire encore par l'ouverture des cadavres, sur
l'état des organes qui ont éfé le siége de la ma-
ladie. Cette pratique est excellente pour mettre
les jeunes gens au fait de l'observation. De le
Boë fut lui-même la cause du peu de progrès que
firent ses disciples dans cette partie. La théorie
la plus fausse l'égara dans la pratique; comme
il avait établi l'acide pour cause générale des
maladies, il ne s'occupa que du dessein de le
combattre par les remèdes alcalins, tant fixes que du Châtelet, pour solliciter la mise en liberté

Éloy, Dictionnaire historique de la Médecine. - Pa-
quot, Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des
Pays-Bas., t. jer.

DUBOIS DE RIAUCOURT (Nicolas), histo-
rien français, vivait vers le milieu du dix-sep-
tième siècle. Conseiller d'État de Charles IV,
duc de Lorraine, et intendant de ses armées, il
fut envoyé en Espagne en 1655 avec le marquis

de ce prince. On a de lui: Histoire de l'emprisonnement de Charles IV, duc de Lorraine; Cologne, 1688, in-12.

Dom Calmet, Bibliothèque de Lorraine.

DUBOIS DE SAINT-GELAIS (Louis-François), littérateur français, né à Paris, en 1669, mort à Cires-lès-Mello, en Beauvoisis, le 23 avril 1737. Chargé de l'éducation des enfants de Delaunay, directeur de la Monnaie, il obtint de celui-ci la place de contrôleur des rentes de l'hôtel de ville. Il devint ensuite secrétaire de l'ambassadeur d'Espagne au congrès d'Utrecht, et profita de ses fonctions diplomatiques pour visiter les principales cours de l'Europe. A son retour, il se livra en amateur distingué à la culture des arts et des lettres, et fut nommé secrétaire de l'Académie de Sculpture et de Peinture. On a de lui: La Philis de Scire, traduit de l'italien de Bonarelli; Bruxelles, 1707, 2 vol. in-12; Histoire journalière de Paris pendant l'année 1716 et les six premiers mois de 1717; Paris, 1717, 2 vol. in-12; - Voyage autour du Monde par Gemelli Carreri, traduit de l'italien; Paris, 1719, 6 vol. in-12: cette traduction est de Lenoble, mais elle a été revue par Dubois; - Description des Tableaux du Palais-Royal, avec la vie des peintres en téle de leurs ouvrages; Paris, 1727, in-12. Dubois fut aussi l'éditeur du recueil intitulé: Etat présent de l'Espagne (1717), dans lequel on trouve de lui un Mémoire sur le rang et les honneurs des ducs et pairs, présenté par le duc d'Arcos au roi Philippe V.

Mercure de France, mai 1737. Morérl, Grand Dictionnaire historique. Quérard, La France litte

raire.

DUBOIS DE JANCIGNY (Jean-Baptiste), savant et administrateur français, né à Jancigny (Bourgogne), le 22 mai 1753, mort à Moulins, (Bourbonnais), le 1er avril 1808. Il étudia à Paris le droit et les sciences naturelles (1); recommandé auprès du roi de Pologne, Stanislas Poniatowski, il partit, en 1775, pour Varsovie, y enseigna le droit international à l'École des Cadets, et devint promptement conseiller de cour. Il publia pendant son séjour à Varsovie l'Essai sur l'Histoire littéraire de Pologne, par D***; Berlin, 1778, in-12. Durant la même année, il revint sur ce sujet, et il exposa nettement son but dans un opuscule intitulé: Réponses aux critiques sur l'Histoire littéraire de Pologne, S.S.; 1778, in-8°. La vive affection que Poniatowski portait au jeune conseiller ne put retenir celui-ci en Pologne; un séjour de sept ans dans ce pays avait altéré profondément sa santé. Il revint en France: l'estime et la sollicitude du roi l'y suivirent; mais ce fut à ses propres efforts qu'il demanda la possibilité de continuer d'importants travaux. Mis en contact par une com

(1) Dès l'année 1772 il avait publié : Tableau annuel des progrès de la physique, de l'histoire naturelle et des arts; Paris, in-8°. Chaque année devalt voir paraftre un volume de cet utile recucil.

munauté d'études avec un des plus grands ca ractères de cette époque, il s'attacha à Malesherbes, et se voua à l'éducation de son petit-fils, Lepeltier de Rosambo. J.-B. Dubois devint le biographe du sage magistrat; sa notice, qui parut en 1788, fut réimprimée, sous le titre de : Notice historique sur la vie et les travaux de Ch.-G. Lamoignon de Malesherbes; trisième édition, considérablement augmente, Paris, 1806. Cette brochure est précédée d'une Lettre à François de Neufchâteau. Durant la tourmente révolutionnaire, Dubois fut incorcéré avec son ami et protecteur de Malesherbes ; il échappa miraculeusement à la guillotine, et ce ne fut qu'après le 9 thermidor qu'il pat reprendre le cours de ses études. Le debut de cette période, si agitée, de sa vie fut marque par un important travail sur les sciences agronomiques; il est intitulé: Introduction à La Feuille du Cultivateur, contenant les procedes, expériences, mémoires, observations, annonces, extraits des livres utiles aux culturateurs, renfermés dans La Feuille de l'Agricul→ ture qui a été le germe de celle du Cultiva teur, 2e édition, augmentée, an in, 1795, t¬". Après avoir été successivement membre de la commission exécutive du commerce, de l'agriculture et des arts (en 1795), chef de la 4a division an ministère de l'intérieur (1795-1800) et comtessaire du gouvernement en mission, J.-B. Dates fut choisi par le premier consul pour réorganiser le département du Gard, dont il devint le pres mier préfet. On lui doit le rétablissement de ta tranquillité et du mouvement industriel dans ce département. Il réorganisa l'Academie de Names, fit déblayer les Arènes et restaurer la Maison Carrée. Appelé (1804) à la direction des devilsréunis dans le département de l'Allier, Dulwes de Jancigny quitta, non sans regrets, Nites pour Moulins, où une mort prématurée l'enleva a sa famille. Outre les ouvrages cités, on a de lui · Manuel des Droits-réunis ; Moulins, 1807, m-12.

Du Commerce français dans l'état actue.de l'Europe, ou observations sur le commerce de la France en Italie, dans le Levant, en Russie, dans la mer Noire, et sur la destinet commerciale des contrées de l'Italie nouvellement réunies à l'empire français, avasi que les améliorations dont elles sont susceptaties, Paris, 1806, in-8°; — plusieurs Memoires, po

bliés dans le Recueil de la Societe & Arm culture de la Seine et dans les Annales de

Agriculture de Texier. Delille a cité de fu travail inédit sur les prairies artificielles, J.-D. [m bois a aussi traduit de l'allemand pliisirs traités littéraires ou scientifiques, entre autres De l'Origine du monde, et de la terre en particulier, etc., par Valerius; 1780, in-12. La inde des manuscrits qu'il a laissés a efe donner jar M. Ravenel dans La France litteraire

Documents particuliers.

Ferdinand Dess

DUBOIS DE JANCIGNY (Adolphe-Philibert), diplomate et orientaliste français, fils du précédent, est né à Paris, en 1795. Il prit part aux dernières campagnes de l'empire. Mis a la demi-solde lors de la seconde restauration, il profita d'un congé que lui accorda le ministre de la guerre pour repasser en Orient, où l'entraînaient les tendances de son esprit et les souvenirs récents d'un voyage accompli au début de sa carrière. M. Dubois de Jancigny ne revint en France qu'en 1829. Pendant ce long séjour aux Indes orientales, il avait étudié l'Empire Indo-Britannique, qu'il entreprit plus tard de mieux faire connaître en Europe. Il sentait la nécessité d'appeler l'attention des hommes d'État et des économistes sur le gouvernement de la Compagnie et l'avenir probable de la domination anglaise dans l'extrême Orient. Des intérêts de famille ramenèrent M. Dubois de Jancigny dans l'Inde Britannique en 1830, et un concours inattendu de circonstances le détermina à entrer au service du roi d'Aoude, Nasser-oud-dine-Hyder. De l'assentiment des gouvernements de France et d'Angleterre, il fut pendant plusieurs années aide-de-camp de ce souverain, qui lui confia en 1834-1835 une importante mission en Europe. Il obtint de faire régulariser en France sa position militaire, et fut attaché en 1840 au ministère des affaires étrangères. Ses écrits dans la Revue des Deux Mondes ayant attiré l'attention du gouvernement, il fut chargé en 1841 d'une mission qui le conduisit en Chine, où il assista à la lutte de l'Angleterre avec le Céleste-Empire, et défendit avec succès les intérêts du commerce français jusqu'à l'arrivée de M. de Lagrenée. Il reçut ensuite l'ordre de se rendre aux Indes néerlandaises et d'y étudier l'organisation ainsi que les ressources de la colonie de Java. Cette exploration, importante surtout au point de vue de la statistique et du commerce, le retint dans les possessions hollandaises jusqu'à la fin de 1845. Depuis son retour en France (1846), M. Dubois de Jancigny a publié les résultats de ses recherches sur plusieurs pays de l'extrême Orient. On a de lui: État actuel des Indes anglaises; Affaires de l'Afghanistan; Expédition anglaise au-delà de l'Indus; L'Indus; Le Sindh; L'Hindoustan; Affaires de Chine; Paris, 1840, gr. in-8° (extr. de la Revue des Deux Mondes); — Progrès de la puissance anglaise en Chine et dans l'Inde; Paris, 1841, gr. in-8°; id.;- Inde (dans la collection l'Univers); Paris, Didot, 1845, in-8°. Cet ouvrage, imprimé durant la mission de l'auteur, fut continué par M. Xavier Raymond, attaché à l'ambassade de Chine; toute la partie iconographique, si curieuse, a été exécutée sur les indications de M. Dubois de Jancigny; Japon, Indo-Chine, Empire Birman (ou Ava), Siam, Annam ou Cochinchine, etc., Ceylan ; Paris, Didot, 1850, in-8° (dans la collection l'Univers); — Études sur les Indes néerlan- |

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daises et sur Akbar, dans la Revue des Deux Mondes (année 1853 et 1854). M. Dubois de Jancigny est un des collaborateurs de l'Encyclopédie du XIXe siècle et de la Biographie générale. On y remarque de lui les articles AKBAR; AURENGZEB, etc. Ferdinand DENIS.

Documents particulièrs.

*DUBOIS, dit de la Loire-Inférieure ( PaulFrançois), publiciste français, né le 2 juin 1795, à Rennes. Il fit ses études au lycée impérial de sa ville natale. En 1812 il entra comme élève à l'École Normale, et fut nommé en 1814 régent de mathématiques au collége de Guérande (Loire-Inférieure). Il occupait ces fonctions quand l'empereur revint de l'îled'Elbe; et, bien qu'il eût refusé de prêter serment à l'acte additionnel aux constitutions de l'empire, il ne fut en aucune manière inquiété dans sa position. M. Dubois s'enrôla alors volontairement dans la fédération bretonne, dont l'organisation avait été sanctionnée par Carnot, ministre de l'intérieur, et prit part à la défense de Guéraude, attaquée par les royalistes. Lors de la seconde rentrée des Bourbons, M. Dubois fut révoqué de ses fonctions. Mais cette disgrace fut de courte durée, car dès le mois de novembre 1815 il fut nommé régent de langue grecque, puis de rhétorique, au collège de Falaise. En 1818 il devint professeur de seconde au lycée de Limoges; puis, en octobre 1819, professeur de rhétorique au lycée de Besançon, et d'éloquence française à la faculté des lettres de cette même ville. En 1820 M. Dubois fut appelé à Paris en qualité de professeur de rhétorique au lycée Charlemagne. Il n'y resta que jusqu'en mai de l'année suivante, époque à laquelle il se vit, pour des motifs politiques, suspendu de ses fonctions. Le professeur disgracié consacra aux lettres les loisirs que lui faisait l'université. Déjà il avait collaboré aux Tablettes universelles, et fourni plusieurs articles au Censeur européen. Il entreprit alors une publication plus importante, celle du Globe, qu'il fonda avec le concours de MM. Lachevardière et Pierre Leroux, et dont, avec lui, les principaux rédacteurs furent MM. Duvergier de Hauranne, Cavé, Dittmer, Ch. Magnin, Armand Carrel, Jouffroy, Damiron. Le 15 février 1830 Le Globe devint journal quotidien, et ouvrit cette nouvelle phase de son existence par la publication de l'article intitulé La France et les Bourbons en 1830, pour lequel M. Dubois, qui en était l'auteur, fut appelé en cour d'assises. Il plaida lui-même sa cause, assisté de M. Ch. Renouard, et se vit condamné à quatre mois de prison et 2,000 francs d'amende. Il ne tarda pas à obtenir sa translation dans une maison de santé; et c'est là que le 27 juillet ses amis vinrent lui apporter la nouvelle des ordonnances de Juillet et de l'insurrection qui s'en suivit. De graves intérêts étaient engagés dans la publication du Globe. C'est pourquoi, dès le 27 au soir, M. Dubois crut devoir se rendre dans les

bureaux de ce journal et en reprendre momentanément la direction. La distribution à domicile étant devenue impossible, Le Globe parut ce jourlà sous forme d'affiches mais le 30 juillet recommencèrent les publications régulières, et M. Dubois conserva jusqu'au 14 août la direction du journal. Des dissentiments étant survenus entre les fondateurs du Globe, la liquidation s'en suivit, ainsi que la retraite de M. Dubois, et M. Pierre Leroux fut alors le rédacteur en chef et le gérant du nouveau Globe, qui devint l'organe de la doctrine saint-simonienne. La conséquence de la condamnation de M. Dubois en cour d'assises avait été sa radiation des cadres universitaires. Il s'y vit rétabli en octobre 1830, avec le titre d'inspecteur général des études. En juillet 1831 il fut élu député par le college de Nantes. A partir de ce moment, il siégea pendant dix-sept années à la chambre des députés, où il fut constamment envoyé par le même arrondissement. Dans cet intervalle, il fut nommé, en mai 1839, conseiller titulaire de l'université, et, en mars 1840, directeur de l'École Normale supérieure: il avait remplacé dans ces deux emplois MM. Villemain et Cousin, devenus ministres. Pendant cette période de dixsept années, M. Dubois fut secrétaire de la chambre durant plusieurs sessions, fit partie d'un grand nombre de commissions, et prit part à d'importants travaux. Les événements de février 1848 vinrent mettre fin au mandat législatif de M. Dubois. Cette même année aussi il quitta la chaire de littérature française, qu'il occupait à l'École Polytechnique depuis 1834. M. Dubois conserva au conseil de l'instruction publique ses fonctions universitaires, et continua de les exercer sous les ministères successifs de MM. Carnot, Vaulabelle, Freslon, de Falloux, de Parieu, de Crouzeilhes, Giraud, et pendant les premiers mois de l'administration de M. Fortoul. En avril 1852, la dissolution de l'ancien conseil de l'instruction publique eut pour conséquence la retraite de M. Dubois. Outre les travaux cités, on a de lui, dans la Collection des Mémoires sur l'Histoire de France (année 1824) la traduction d'un volume ayant pour titre : Eglise de Reims sous Flodoard.

Renseignements particul.

C. MALLET.

DUBOIS. Voy. BRETTEVILLE.

DUBOIS (Jérôme). Voy. Bos.

DUBOIS dit CRESTIN. Voy. CRESTIN.
DUBOIS (L'abbé). Voy. LIMON.

DUBOS (Charles-François), écrivain ecclésiastique français, né près de Saint-Flour, en 1661, mort à Luçon, le 3 octobre 1724. Jl était grand-vicaire de l'évêque de Luçon et doyen du chapitre de la cathédrale. On lui doit la continuation des Conférences de Luçon, dont l'abbé Louis avait donné 5 vol. en 1685, et qui forment aujourd'hui 26 vol. in-12. On a encore

de lui: Vie de Barillon, évêque de Luçon; Delft (Rouen), 1700, in-12.

Moréri, Grand Dictionnaire historique.

DUBOS (Marie - Jeanne RENARD, dame), femme graveur, née à Paris, vivait en 1720. Elle était élève de C. Dupin, dont elle réussit imiter l'exécution. On cite d'elle divers sujets d'après Robert, les demoiselles Rosalba, Basseporte et quelques autres peintres. La plus connue de ses gravures est Une jeune Fille caressant un lapin, d'après Mile Basseporte. Mme Dubos a aussi gravé plusieurs sujets dans Versailles immortalisé; Paris, 1720, 2 vol. in-4°. Basan, Dictionnaire des Graveurs. biographique et pittoresque.

Dictionnaire

DUBOS (Jean-Baptiste), historien et critique français, né à Beauvais, en décembre 1670, mort à Paris, le 23 mars 1742. Fils d'un marchand, échevin de Beauvais, il fit dans cette ville ses premières études, et vint les achever à Paris. Après avoir été reçu bachelier de Sorbonne en 1691, il entra dans les bureaux des affaires étrangères sous M. de Torcy. Ce ministre reconnut le mérite de l'abbé Dubos, et le chargea de missions auprès de diverses cours de l'Europe: en Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Hollande. L'abbé Dubos s'en acquitta en negociateur habile, et prit une part importante aux trites conclus à Utrecht, à Bade et à Rastadt. Le doc d'Orléans et le cardinal Dubois firent de ses talents le même usage que Torcy et avec le même succès. Ses services furent récompenses par des bénéfices et des pensions, et entin par l'abbaye de Notre-Dame de Ressons près de Beauvais, II fut reçu en 1720 à l'Académie Française, et remplaça, deux ans après, Dacier en qualité de secrétaire perpétuel. Il mourut à la suite d'une maladie longue et douloureuse. Quelques jours avant sa fin il répétait ces mots d'un ancien : « La mort est une loi, et non une peine. ajoutait que trois choses doivent nous consoler de la perte de la vie : « Les amis que nous avons perdus; le peu de gens dignes d'être aimes que nous laissons après nous; le souvenir de nos sottises, et l'assurance de n'en plus faire. » L'abbé Dubos joignait à un caractère doux et obligeant des connaissances variées et étendues. On a de lui: Histoire des quatres Gordiens, prouvée et illustrée par les médailles ; Paris, 1695, in-12. On n'admet ordinairement que trus Gordiens. Dubos soutint avec beaucoup d'erudition qu'il y en a eu quatre. Cette opinion paradoxale essuya plusieurs réfutations, auxqories Dubos répondit de son mieux dans ses Vindicur pro quatuor Gordianorum Historia; Paris, 1700, in-12; Les Intérêts de l'Angleterre | mal entendus dans la guerre presente; Amsterdam, 1704, in-12. « Ce livre, suivant Lengt Dufresnoy, fut fort goûté en France, mais il ne fit pas beaucoup d'impression sur les Andes. • Cependant Dubos annonçait un fait qui s'est ar compli soixante-dix ans plus tar 1, c'est-a-dire i

I

traduction des trois premières scènes du Caton
d'Addisson. Cette traduction a été imprimée
dans les Nouvelles littéraires de la Haye d'oc-
tobre 1716.

Journal des Savants d'août 1742. -
Dictionnaire historique.

raire.

Moréri, Grand Quérard, La France litte

* DUBOS (Mathieu), pamphlétaire de l'époque de la Fronde. On trouve dans la multitude des écrits connus sous le nom de Mazarinades sept pièces de sa composition, tant en latin qu'en français, soit en prose, soit en vers. La meilleure a pour titre : Icon tyranni in invectiva contra Mazarinum expressa. Elle est d'une bonne latinité, et ne manque ni de vigueur ni d'élégance. Les Mémoires du cardinal de Retz portent que le marquis de Vardes fit couper le nez à Dubosc-Montandré, autre pamphlétaire de l'époque, pour avoir insulté sa sœur, la maréchale de Guébriant; mais les souvenirs du cardinal, qui écrivait vingt ans après l'événement, le trompent ; c'est contre Mathieu Dubos que fut commis, en 1651, cet acte de lâche et cruelle vengeance, et le marquis vengeait une injure personnelle. Loret, qui, dans son journal en vers, raconte jour par jour ce qui se passait à Paris, explique que les laquais du marquis se saisirent du libelliste, et

Coupèrent à coups de ciseau

Son très-infortuné nascau.

DUBOSC-MONTANDRÉ séparation des colonies américaines de leur métropole. Il faisait dans ce livre d'autres prédictions funestes au sujet de l'Angleterre; elles ne se sont pas réalisées, et on a dit que pour répondre à l'historien prophète il suffisait de changer au titre de son livre quatre mots: Les Interêts de l'Angleterre mal entendus par M. l'abbé Dubos; Manifeste de Maximilien, électeur de Bavière, contre Léopold, empereur d'Allemagne; 1705, in-8°; Histoire de la ligue faite à Cambrai entre Jules II. pape, Maximilien Ier, empereur, Louis XII, roi de France, Ferdinand V, roi d'Aragon, et tous les princes d'Italie contre la république de Venise; Paris, 1712, 2 vol. in-12; - Reflexions critiques sur la Poésie et la Peinture; Paris, 1719, 2 vol. in-12. « Tous les artistes, a dit Voltaire, dans son Siècle de Louis XIV, le lisent avec fruit; c'est le livre le plus utile qu'on ait jamais écrit sur ces matières chez aucune des nations de l'Europe. Ce qui fait la bonté de cet ouvrage, c'est qu'il n'y a que peu d'erreurs et beaucoup de réflexions vraies, nouvelles et profondes. Ce n'est pas un livre méthodique, mais l'auteur pense et fait penser. Il ne savait pourtant pas la musique; il n'avait jamais pu faire de vers, et n'avait pas un tableau, mais il avait beaucoup lu, vu, entendu et réfléchi; Histoire critique de l'établissement de la Monarchie française dans les Gaules; Paris, 1734, vol. in-4°. Ce livre, le plus important ouvrage de l'abbé Dubos, repose sur une donnée tout hypothétique, mais habilement présentée et audacieusement défendue, savoir que la prise de possession des Gaules par les Francs fut un établissement pacifique, et non pas une conquête. Bien que ce système soit tout juste le contraire de la vérité, il a cependant rendu service à la science historique en suscitant la réfutation de Montesquieu. Voici comment celui-ci juge le livre de l'abbé Dubos : « Cet ouvrage a séduit beaucoup de gens, parce qu'il est écrit avec beau coup d'art; parce qu'on y suppose éternellement ce qui est en question; parce que plus on y manque de preuves, plus on y multiplie les probabilités. Le lecteur oublie qu'il a douté, pour commencer à croire. Mais quand on examine bien, on trouve un colosse immense qui a des pieds d'argile, et c'est parce que les pieds sont d'argile que le colosse est immense. Si le système de M. l'abbé Dubos avait eu de bons fondements, il n'aurait pas été obligé de faire trois mortels volumes pour le prouver, il aurait tout trouvé dans son sujet; et sans aller chercher de toutes parts ce qui était très-loin, la raison elle-même se serait chargée de placer cette vérité dans la chaîne des autres vérités. L'histoire et nos lois lui auraient dit : « Ne prenez pas tant de peine, nous rendrons témoignage de vous. » Pour l'appréciation complète du système de l'abbé Dubos, il faut lire Augustin Thierry, Récits mérovingiens, t. I. On a encore de l'abbé Dubos la

On ignore les autres circonstances de la vie de
Mathieu Dubos.

Moreau, Bibliographie des Mazarinades.
DUBOSC. Voyez Bosc (Du).

DUBOSC-MONTANDRÉ, écrivain politique, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle; il fut un des plus féconds pamphlétaires de la Fronde. Ayant été maltraité par ordre du prince de Condé, qu'il avait déchiré dans un libelle, il jura de se venger. Le prince en fut averti; il jugea à propos d'adoucir par quelque prévenance la colère qu'il avait excitée, et la plume vénale de son antagoniste lui fut acquise. Tel est le récit qu'on a souvent reproduit, et qui repose peut-être sur une méprise; quoi qu'il en soit, quarante à cinquante pièces publiées en 1650, 1651 et 1652, forment l'œuvre de Dubosc-Montandré toutes sont destinées à louer et à défendre le prince de Condé; elles sont écrites avec une facilité déplorable, et, dans la chaleur de l'argumentation, l'auteur s'emporte à des excès sanguinaires odieux; il n'hésite pas à crier :

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Point, point de Mazarins! point de Mazarins! point de Mazarines! main basse sur cette maudite engeance! point de quartier! tue! tue! tue! » Dans un libelle intitulé Le Point de l'Ovale, et remarquable par l'exagération des idées démocratiques, on remarque des phrases dans le genre de celle-ci : « Faisons carnage, sans respecter ni les grands ni les petits, ni les jeunes ni les vieux, ni les mâles ni les femelles, afin que même il n'en reste pas un seul pour en conserver le nom. »>

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