Page images
PDF
EPUB

deau, Alexandre Duval, Étienne, Fabre d'Églantine, Gresset, la Harpe, Legouvé, Lemercier, Luce de Lancival, Michaud, Montcrif, Picard, Ribouté, Jean-Jacques Rousseau, Saurin, Voltaire. Voilà certes un écrin assez brillant de joyeusetés et d'illustrations pour le dix-huitième siècle. Il est vrai qu'à l'abri de tous ces noms d'auteurs plus ou moins distingués ou célèbres, viennent se grouper près de soixante anonymes dont les œuvres, que réprouverait au besoin un goût épuré, sont plus ou moins baroques, burlesques, disons plus, ridicules; mais les antiques traditions populaires, même les plus bétes, sont tellement devenues respectables, non-seulement aux yeux du bon peuple qui aime à chanter, se moquer et rire, mais encore à ceux des vrais amateurs de vieilles curiosités, que nous nous serions fait un sérieux scrupule de ne les pas admettre dans un recueil qui a surtout la prétention, peut-être justifiée, d'être, dans sa spécialité exclusive, le plus complet de tous ceux qui aient vu le jour jusqu'ici, et le mieux raisonné aussi comme classement de matières.

A ce propos, nous émettons un regret, frivole sans doute, celui de n'avoir pu rencontrer encore, sous notre main, certaines vieilleries rares ou drôles, notées pour mémoire dans la Clef du Caveau, peut-être même introuvables, telles que, notamment :

J'ons un curé patriote.— Un bon vieillard de Gaillarbois. - Ma commère, quand je danse. Pomm' de reinette et pomm' d'apis. - Mi, mi, fa, ré, mi. - Mon père était pot. Où allez-vous, monsieur l'abbé? — Oui, noir, mais pas si diable. Quand on va boire à l'Écu. Encore un quart'ron, Claudine.— Gai, gai, mariez-vous.— Que Pantin

[ocr errors]

serait content!

[ocr errors]

Quel désespoir! — Tu n'auras pas, petit polisson. A la façon de Barbari. Rendez-moi mon écuelle de bois.- C'est son lan, la, landerirette.- Changezmoi cette tête. Je n' saurais danser. - Cocu, cocu,

père.

Foulons la fougère, etc., etc.

mon

Nous recevrions donc avec une vive reconnaissance toute communication quelconque à l'égard de ces drôleries grotesques ou de toutes autres omises involontairement; et cela en prévision d'une édition nouvelle de ce volume.

Observation dernière pour aider quelque peu la mémoire de nos lecteurs en ce qui touche les timbres d'airs, nous avons cru devoir suivre, assez constamment, un usage routinier, adopté faute de mieux par nos devanciers, en renvoyant aux numéros correspondants de la Clef du Caveau; mais d'abord tout le monde ne connaît pas ce livre, assez cher d'ailleurs, et dont les trop prétentieuses notes critiques (signées Capelle) fourmillent d'omissions et d'erreurs. Ce répertoire musical n'est donc pas positivement une autorité pour nous; notre seule excuse, pour y renvoyer, c'est qu'il n'en existe pas d'autres.

Et maintenant, si l'on nous demande comment il se fait qu'un littérateur, appartenant à vingt corps scientifiques, fondateur-rédacteur d'une œuvre importante comme la France littéraire, se puisse amuser, sur le déclin de ses jours, à recueillir, annoter des volumes de chansons, cet homme répondra que, pour lui comme pour tant d'autres, sa carrière littéraire a commencé par des chansonnettes; qu'il se rappelle, en outre, comme premier souvenir de jeunesse, d'avoir été correspondant du Caveau, l'un des douze fondateurs des Soupers de Momus avec Aimé-Martin,

Denne Baron, Charrin, Casimir Ménestrier, Étienne Jourdan, Ledoux, etc., etc.; enfin propriétaire, en 1811, des Étrennes lyriques, et d'y avoir, dans son recueil, le premier tendu la main à Béranger, complétement inconnu jusque-là, et dont il fit imprimer les trois pièces: Murie Stuart, Charles VII, le Petit homme gris. Or ces vieux souvenirs ont bien leur prix. S'il ajoute d'ailleurs qu'il s'est trouvé lié d'amitié avec la plupart des chansonniers et poëtes de l'Empire et de la Restauration, on comprendra mieux peut-être qu'en 1861 ces doux et gais souvenirs de jeunesse aient encore pour lui quelques charmes.

Voilà aussi pourquoi nous donnerons les mêmes soins à la publication de ce second volume intitulé: les Chants d'hier, les Chants d'aujourd'hui.

CHARLES-MALO.

[graphic][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Le bon roi Dagobert

Avait sa culotte à l'envers;

Le grand saint Éloi

Lui dit : « 0 mon roi!

Votre Majesté

Est mal culotté.

- C'est vrai, lui dit le roi,

Je vais la remettre à l'endroit. »

« PreviousContinue »