Musique du père du Caurroy.
Charmante Gabrielle, Percé de mille dards, Quand la gloire m'appelle A la suite de Mars, Cruelle départie!
Malheureux jour!
Que ne suis-je sans vie Ou sans amour!
L'Amour, sans nulle peine, M'a, par vos doux regards, Comme un grand capitaine Mis sous ses étendards. Cruelle départie, etc.
Si votre nom célèbre Sur mes drapeaux brillait, Jusqu'au delà de l'Èbre L'Espagne me craindrait. Cruelle départie, etc.
Je n'ai pu dans la guerre Qu'un royaume gagner; Mais sur toute la terre Vos yeux doivent régner. Cruelle départie, etc.
Partagez ma couronne, Le prix de ma valeur; Je la tiens de Bellone, Tenez-la de mon cœur. Cruelle départie, etc.
Bel astre que je quitte, Ah! cruel souvenir! Ma douleur s'en irrite; Vous revoir ou mourir ! Cruelle départie, etc.
Je veux que mes trompettes, Mes fifres, les échos A tous moments répètent Ces doux et tristes mots : Cruelle départie! Malheureux jour!
C'est trop peu d'une vie
Pour tant d'amour!
Viens, aurore,
Je t'implore,
Je suis gai quand je te voi;
La bergère
Qui m'est chère
Est vermeille comme toi.
D'ambroisie
Bien choisie
Hlébé la nourrit à part; Et sa bouche,
Quand j'y touche,
Me parfume de nectar.
Mais lorsqu'un heureux amant Plaît au premier compliment, La bonne aventure, ô gué! La bonne aventure!
Voir sans obstacle un ami, Bagatelle pure!
Mais, pour un amant chéri, Tromper tuteur et mari, La bonne aventure, ô gué! La bonne aventure!
Si l'Amour, d'un trait malin, Vous a fait blessure, Prenez-moi pour médecin Quelque joyeux boute-en-train, La bonne aventure, ô gué! La bonne aventure!
Suivons un penchant flatteur, Sans peur du murmure; Est-il plus grande douceur Que celle que donne le cœur? La bonne aventure, ô gué! La bonne aventure!
Auteur et acteur comique, né en 1661, mort en 1726; il excellait dans la farce et le genre grotesque. Il a composé soixante pièces de théâtre; la meilleure d'entre elles est le Chevalier à la mode.
Il buvait tous les matins Un doigt, tiré de la tonne, Et mangeant chez ses voisins, Il s'y trouvait en personne.
Il voulait dans ses repas Des mets exquis et fort tendres, Et faisait son mardi gras Toujours la veille des Cendres.
Ses valets étaient soigneux De le servir d'andouillettes,
« PreviousContinue » |