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Mais bientôt j'appris

Qu'il est d'autres soins en ménage :

Mon mari grondait,

Mon enfant criait.

Moi, ne sachant auquel entendre,
Sous l'ormeau pouvais-je me rendre?
Dansez à quinze ans,

Plus tard, il n'est plus temps.

L'instant arriva

Où ma fille me fit grand'mère.
Quand on en est là,
Danser n'intéresse plus guère :
On tousse en parlant,

On marche en tremblant;
Au lieu de sauter la gavotte,

Dans un grand fauteuil on radote.
Dansez à quinze ans,

Plus tard, il n'est plus temps.

Voyez les amours
Jouer encor près de Louise.

Elle plaît toujours,
Au bal elle serait de mise:
Comme moi pourtant,

Sans cesse on l'entend

Dire et redire à ses fillettes,
Si gentilles, si joliettes :

«Dansez à quinze ans,

Plus tard, il n'est plus temps. >>

PH. DE LA MADELAINE.

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Mes amis, partons pour la chasse;
Du cor j'entends le joyeux son.
Tonton, tonton,
Tontaine, tonton.

Jamais ce plaisir ne nous lasse,
Il est bon en toute saison.
Tonton,

Tontaine, tonton.

A sa manière chacun chasse,

Et le jeune homme et le barbon,
Tonton, tonton,

Tontaine, tonton;

Mais le vieux chasse la bécasse,
Et le jeune un gibier mignon.
Tonton,
Tontaine, tonton.

Pour suivre le chevreuil qui passe,
Il parcourt les bois, le vallon,
Tonton, tonton,

Tontaine, tonton;

Et jamais, en suivant sa trace,
Il ne trouve le chemin long.
Tonton,

Tontaine, tonton.

A l'affût le chasseur se place,
Guettant le lièvre ou l'oisillon,

Tonton, tonton,

Tontaine, tonton;

Mais si jeune fillette passe,
Il la prend pour lui tout est bon.
Tonton,

Tontaine, tonton.

Le vrai chasseur est plein d'audace; Il est gai, joyeux et luron;

Tonton, tonton,

Tontaine, tonton.

Mais, quelque fanfare qu'il fasse,
Le chasseur n'est pas fanfaron.
Tonton,

Tontaine, tonton.

Quand un bois de cerf l'embarrasse,
Chez sa voisine, sans façon,

Tonton, tonton,

Tontaine, tonton;
Bien discrètement il le place
Sur la tête d'un compagnon.
Tonton,

Tontaine, tonton.

Quand on a terminé la chasse,
Le chasseur se rend au grand rond,
Tonton, tonton,

Tontaine, tonton;

Et chacun boit à pleine tasse

Au grand saint Hubert, son patron.

Tonton,

Tontaine, tonton.

MARION DU MERSAN.

Poëte-amateur du dix-huitième siècle; né en 1718, mort en 1801. Père (nous le croyons) de l'aimable auteur comique et chansonnier de ce nom, si connu de nos jours.

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Car il obtint de la bergère

Trente baisers pour un mouton.

Le lendemain, Philis, plus tendre,
Craignant de déplaire au berger,
Fut trop heureuse de lui rendre
Trente moutons pour un baiser.

Le lendemain, Philis, peu sage,
Aurait donné moutons et chien
Pour un baiser que le volage

A Lisette donnait pour rien.

DUFRESNY.

Auteur spirituel et original de quelques bonnes comédies et de jolies chansons dont il faisait la musique; il était tout à la fois poëte, musicien, architecte et peintre. Né en 1648, mort en 1724. Nous en avons déjà parlé.

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